La mauvaise personne... [Pv Floyd et Yuki][Terminé]

Assis dans un des fauteuils de la salle commune, le menton dans la main, je fixais le vide, sans penser à rien. Si, en fait, en y regardant de plus près, j'étais plongé dans mes pensées, mon esprit concentré sur un homme qui me troublé sévèrement. Hélas, je ne l'avais pas choisi. Je soupirais, rejetant la tête en arrière pour contempler le plafond, fermant lentement les yeux pour repenser aux récents événements. J'avais été charmé par cette bête, ce fauve tout autant calculateur que moi, qui ne désirait qu'une chose, emprisonné une âme innocente. Ce qu'il n'avait sans doute pas prévu, c'est que je n'avais rien d'innocent, au contraire, j'avais moi même décidé de le faire mien... Jusqu'à ce jour... Un nouveau soupire vint franchir mes lèvres, tout était si compliqué avec moi ! Alors qu'une personne normal aurait été satisfaite de sa première conquête, il avais fallu que je m'entiche d'un chiot sans défense et que je me laisse séduire par ce stupide canin... Et pourtant, bon sang que je tenais à lui maintenant ! Son pouvoir n'était pas la seule raison, si au départ je l'avais approché pour pouvoir le toucher, par la suite, à mon plus grand étonnement, je m'étais mis à envier ces gens heureux, souriant comme de parfait imbéciles. Ils m'avaient toujours fais horreur et pourtant, j'avais envie d'essayer moi aussi, de ne plus être cette personne détestable que je cachais au fond de moi.

Je me relevais, agacé par mon raisonnement. Je ne m'étais jamais plains de ce que j'étais, à l'époque, j'en étais même fier et voilà que mon petit univers se mettait à basculer. Ce qui m'énervais plus encore, était que je n'avais aucune envie de chasser Floyd de ma vie alors qu'à chaque fois que j'étais à ses côtés, je sentais la fièvre me dévorer, vraiment... Pourquoi les gens étaient-ils si fidèle ? J'avais le dons de passer à côté des libertins et de ne garder sous le bras que les jaloux à en crever ! Oui, j'étais mal placé pour parler puisqu'une fois amoureux, je devenais totalement parano, imaginant qu'à chaque coin de rue, un chasseur attraperait mon compagnon pour l'arracher à ma vie de débauche.

Ce fut en arrivant devant la porte de la salle de musique que je sursautais, entendant un fracas dans la pièce. *Bande de bâtards !* À tout les coups, c'était des gamins un peu trop turbulents qui avaient cru bon de jouer avec le matériel scolaire. Sauf qu'ici, c'était mon territoire et nul ne touchait à mes affaires ou n'abimait ma salle sans mon consentement ! J'ouvrais la porte brusquement, la claquant contre le mur en foudroyant du regard les délinquants... Jusqu'à m'en figer sur place. Je ne comprenais pas vraiment la scène, elle me semblait surréaliste et pourtant, elle était bel et bien réel. Je ne pu faire le moindre geste, regardant impuissant mon compagnon à terre, il semblait plus frêle encore qu'à l'accoutumé. Mon sang en fit qu'un tour et je me retenais de justesse pour ne pas bondir sur le colosse face à lui. Ce qui m'en empêchais ? Plusieurs raisons, tout d'abord, parce que je ne voulais pas perdre la face devant eux, deuxièmement, je ne voulais pas que quelqu'un sache à quel point Timothée était important pour moi, je refusais qu'on sache quelle place il avait dans ma vie... Je refusais que l'homme lui même s'en rende compte, oui, c'était cruel mais je préférais qu'il continue à sombrer dans la dépression en pensant qu'il ne me méritais pas. Tout simplement parce qu'il m'effrayais encore. La troisième raison était la plus importante, tout d'abord, je n'étais pas certain que ma force me permettrais de mettre à terre le bourreau, alors pourquoi ne pas tout simplement utiliser les arts martiaux contre lui ? Je ne le pouvais, je ne le reconnu que bien après, mais j'avais la certitude que cet homme était Floyd. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine et je retenais ce stupide instinct de me faire lui sauter dessus, ce n'était pas de la rage, au contraire. Je m'avançais vers eux, plus doucement que ce que j'avais voulu, oubliant totalement la présence du blondinet, me focalisant seulement sur le beau brun. Je le contournais, de crainte que sa violence l'empêche de me reconnaitre, je n'avais pas peur non, mais me prendre un poing dans la gueule sans aucune raison n'avait rien pour me plaire !

- Floyd ?

Si j'avais tenté de me rendre menaçant, c'était un véritable échec. Ma voix était trop douce, mon regard trop passionné et mes gestes trop lent, non, je n'en faisais même aucun. Lorsqu'enfin je pu défaire mon regard de la silhouette masculine, je baissais les yeux vers le deuxième homme, reprenant pleinement conscience de ce qui venait de se passer. Je m'agenouillais à côté de Tim, passant ma main gantée dans ses cheveux pour lui caresser gentiment la tête. Je jetais un regard en arrière, à l'attention du bibliothécaire, me relevant plus rapidement cette fois-ci, pour lui faire face en faisant barrière de mon corps.

- Qu'est-ce qui se passe ici ? La salle de musique n'est pas un lieu pour se battre.

Oui, je cachais d'un masque de fer mes inquiétudes, faisant mine de me ficher de la raison de leur querelle. Si seulement ils avaient pu voir mon véritable visage... Ils se seraient rendu compte que je n'étais pas si sur de moi que ce que je le faisais penser, et ils se seraient sans doute rendu compte que je n'étais pas capable de choisir.

Mon cœur battait la chamade, les idées se succédaient dans ma tête, jamais je n'avais été aussi agité et pourtant, le self contrôle que j'exerçais sur ma personne était impressionnante, moi même, je n'aurais jamais pensé être capable d'un tel exploit. La vérité était là, entre deux hommes que j'aimais, je devais faire un choix. Quoi ? Maintenant, je me trouvais juste stupide, j'avais pensé que ce serait si simple ? Qu'il me suffirait d'aller voir Floyd, qu'après avoir échangé quelques banalités je lui aurais avoué la nouvelle, qu'on se serait quitté en bon terme ? Idiot. J'étais idiot. Sa simple présence excité chacun de mes sens et maintenant, maintenant que je voyais son visage fermé, je ne pouvais simplement plus le supporter. Pourtant, je restais digne et impassible, si en mon fort intérieur j'étais recroquevillé, perdu et désorienté, à l'extérieur... Je ressemblais au pire des enfoirés que le monde eu créé.

-Et bien, on faisait connaissance. Mais je crois que Floyd n'apprécie pas notre relation, même si je dois avouer que je m'en suis un peut trop vanté... Cependant je n'ai dit que la vérité, et je ne m'en excuserais pas.

Je me retournais, fixant méchamment le blondinet. Floyd était une mauvaise personne, je l'avais toujours su, dès l'instant que je l'avais rencontré, j'avais perçu cette aura autour de lui, c'était un fauve qu'on ne pouvait maîtriser. Pourtant, je l'aimais, savoir qu'il avait peut-être été blessé par les propos de Timothée m'enrageais au plus haut point. Le bibliothécaire me devança cependant en reprenant la parole et je ne pouvais qu'en être soulagé, qu'aurais-je bien pu dire si j'avais frappé le jardinier à cause de ses paroles ? Je l'aurais cogné puis, comme une fleur j'aurais annoncé que je décidais de partir avec lui ?

- La ferme sale clebs... On a pas besoin de ton humour à deux balles.

Je me retournais de nouveau vers le brun, non je ne lui en voulais pas, j'aurais pu mais pas cette fois-ci, mon compagnon l'avais bien mérité et je ne comptais pas être tendre avec lui après cette erreur qu'il avait fait. Enfin... Je comptais le discipliner en quelque sorte... Bien sur, l'éduquer ne signifiait pas forcément de le frapper, je ne voulais pas lever la main sur lui, je n'aurais surement jamais pu me pardonner d'un tel acte à son égard...

- Yuki... Tu sors vraiment avec ce mec ? Tu... Veux vraiment pas de moi ? C'est quoi le problème ? Je... J'ai fais quoi de mal ? Qu'est ce qui me manque ?

J'entrouvrais la bouche. En vain. Que dire ? Je ne le savais pas moi même. "Ce n'est pas ça, ça m'a juste fatigué d'être avec toi, tu étais moins amusant que ce que je pensais et puis... Tu m'a déjà laissé deux fois en arrière sans te soucier de ce qui allait se passer alors bon, j'ai cherché ailleurs, voilà tout. C'était le discoure que j'avais préparé au cas où il s'accrocherait. Encore une fois, je me trouvais bien bête, j'avais pensé que tout serait facile. Je n'avais jamais eu une vie facile... Toujours des embuches, des problèmes, alors à quoi est-ce que je m'étais attendu ? Pourquoi cette fois-ci, les choses auraient pu être simple ? J'avais mal au cœur, mal pour lui, pour moi, mais aussi pou mon petit ami qui allait me voir dans un état... Que je ne voulais montrer à personne. Je rouvrais la bouche pour parler, je devais dire quelque chose de froid mais jamais aucun sons ne sortait de mes lèvres. Avant que je ne comprenne ce qu'il se passait, mes joues se noyèrent sous un flot de larmes dont j'étais incapable d'arrêter. Je relevais la tête vers la large silhouette, explosant en larme, ne pouvant le regarder et pourtant... J'étais incapable de détourner le regard.

- Tu... Tu ne peux pas comprendre...

Ma phrase s'était achevé dans un murmure, j'avais envie de me blottir dans ses bras, d'oublier tout ce qu'il venait de se passer, mais je ne le pouvais pas. J'avais toujours été beau et pourtant, aujourd'hui... Non, je n'étais pas laid mais la fatigue que j'avais tenté de camoufler ressortait totalement maintenant, je savais que mon apparence était pitoyable. Mes traits s'étaient durci, me vieillissant physiquement, j'avais l'impression que les cernes au coin de mes yeux étaient plus grande, plus lourde. J'étais épuisé et mon visage ne prenait plus la peine de le cacher. Je baissais la tête, refusant de le regarder plus longtemps, faisant un pas en arrière, comme si je craignais que mon instinct me pousse dans ses bras. Tout devait se finir. Maintenant. J'avais quelqu'un, j'avais Timothée et bien que ma colère envers lui était immense, il était mon dernier pilier pour ne pas tomber du gouffre qui menacé à tout instant de me dévorer. J'attrapais la main du garçon, la serrant avec force, tentant désespérément de cacher mes tremblements. j'avais l'air si vulnérable, l'homme fort et fier avait laissé sa place à un piètre personnage.

- Nous ne pouvons pas être ensemble Floyd... Je ne veux pas finir comme ça...

Le flot qui roulaient sur mes joues reprit de plus bel et je me maudissais de ne pas être assez fort. Je n'avais pas voulu leurs montrer ça, parce que je ne voulais pas qu'on voit ce que j'étais vraiment. Mes doigts agrippèrent la main de mon complice, exerçant une pression plus grande encore qu'auparavant. Malheureusement, je n'étais pas en état de voir que ma poigne devait être douloureuse pour lui.

Même si Timothée me soutenait, je n'arrivais pas à me calmer. La tête posée sur son épaule, je m'étais retenu de ne pas le repousser. La raison ? Je ne lui en voulais pas, je voulais simplement rester seul, sans personne, je voulais pouvoir pleurer une dernière fois la perte de Floyd, cet homme qui avait été capable de me faire recommencer à aimer. C'était injuste. Ça aurait dû être lui. Seulement, la vie ne lui avait pas offert cet incroyable pouvoir, qui plus est, en face de moi, c'était un fauve qui régner en maître... Avec lui... Je serais resté à jamais un serpent aux crocs aiguisés, prêt à mordre dans la chair d'une proie plus sensible que lui.

- Bien...

Un simple mot, un simple murmure et pourtant, chacun de mes sens me dictés de lui bondir dessus, il renonçait, mais eux ne voulaient pas. Moi si. Alors je ne fis rien, que mes muscles se bandent pour le rattraper ne servirez à rien car jamais je ne me jetterais dans une course après cette trahison. Lorsqu'il disparut, mon regard fut vide, la seule chose qu'on aurait pu y voir en regardant au fond de mes prunelles, ça aurait été de la lassitude. Finalement, je les chassais tous, quand est-ce que viendrait le tour de mon compagnon ? Je n'avais pas écouté ses mots doux, je n'étais pas en état de les comprendre, la seule chose que j'étais capable de faire, c'était de fixer ce point sur lequel le beau bibliothécaire avait disparu. La seule chose que je pouvais faire, c'était me remémorer son visage, la déception qui avait peint ses traits lorsqu'il avait comprit son échec. Il ne m'en fallu guère plus pour que quelques larmes se remettent à couler, cette fois-ci, plus douce et plus lentes. Plus tard, je pourrais y repenser sans pleurer, tout simplement parce que j'avais décidé de ne plus accorder d'importance au passé... Sans doute grâce à Timothée. Finalement, le blondinet serait mon dernier pilier mais pour l'instant, je ne pouvais pas le voir, je ne pouvais pas m'en rendre compte que sans lui, je n'aurais pas été capable de continuer le chemin pour m'échapper de cette terrible impasse. Je fini enfin par me tourner vers mon compagnon, le prenant sauvagement dans mes bras pour compresser son corps contre le mien, les bras autour de sa nuque, une main posé sur le derrière de son crâne pour coller son visage contre moi. Je tremblais de tout mon corps pendant que la tristesse revenait tracer sur mes joues un sillage de chagrin. Dans un simple murmure, je lui avouais, c'était une chose égoïste et méchante pour lui, mais je devais le dire à quelqu'un.

- Je l'aimais tellement...

C'était au moment de le perdre que j'avais fini par réellement le réaliser... J'étais stupide mais maintenant, je ne pouvais faire marche arrière... Non, même si j'avais pu, je ne l'aurais pas fais, parce que je ne voulais pas. Je ne voulais pas quitter Timothée...

Timothée me serrait contre lui, il était mon dernier pilier et je m'accrochais à lui de moi même, pleurant silencieusement en profitant de sa chaleur. J'étais égoïste, si j'avais pensé à lui, j'aurais fais mine qu'il était le seul qui comptait à mes yeux, si j'avais continué à être un monstre, j'aurais feins l'indifférence pour qu'il ignore cette faiblesse que j'avais tant voulu cacher.

-Je sais... Ses mots furent un simple murmure. Je suis sincèrement désolé. Je n'aurai pas du lui en parler. J'aurai du me doutai que tu avais tes raisons de ne pas lui avoir dit... Oui, je lui en voulais, j'avais voulu lui dire moi même et pourtant... Lorsque nos regards se croisèrent... Quelque chose en moi lui pardonna... Sans attendre... Je suis désolé...

Le baiser qu'il m'offris fut chaste, ce ne fut en aucun cas celui qu'un idiot aurait pu m'assenais en signe de vengeance, il était réconfortant et je fermais les yeux à mon tour, en laissant ma peine s'apaiser devant cet homme que je commençais à aimer... Il ne me laissais pas le temps de repenser à Floyd que déjà ses bras passèrent autour de moi, et à mon tour, je le serrais plus fort encore dans mes bras, respirant son odeur, les paupières toujours closes. J'étais égoïste, encore une fois, pour son bonheur, j'aurais du le repousser, faire en sorte que notre vie ne soit jamais partagée mais je voulais être à ses côtés... je ne voulais pas le voir dans les bras de quelqu'un d'autre.

-Je te promets que je resterai toujours au près de toi, peut importe les conséquences. Tu m'as choisi, il n'est pas question que je te le fasse regretter.

Je me sentais bien, c'était rassurant et en même temps, si triste... J'allais le faire souffrir, mon caractère allait vouloir voir son visage tordu par la détresse. Oui je l'aimais et plus je l'aimais, plus je voulais voir son visage défiguré par la colère, je pouvais presque m'imaginer, mes mains autour de sa gorge pour la serrer, pour l'étouffer jusqu'à ce qu'il me craigne, je pouvais le voir, soumit devant moi, pleurant son idiotie... L'amour qu'il me portais le détruirai, je ne voulais pas ça. Je rouvrais les yeux, découvrant ses pupilles de félin face à moi et je m'en voulais aussitôt de penser de telles horreurs à son égard.

-Dis... Je sais que tu n'es pas d'humeur, que ce n'est pas le moment, mais... Que dirais tu d'un dîner au restaurant ? Je paye.

Je le regardais, assez perplexe, les traits encore tiré par la fatigue. Jamais en temps normal je n'aurais refusé une sortie avec mon petit ami, seulement, cette fois-ci, je n'avais qu'une envie, me rouler en boule dans ma couverture et dormir ainsi pendant des années entière ! Je soupirais en secouant la tête avec tristesse.

- Pas ce soir, je suis désolé... Nous n'avons qu'à sortir ensemble ce weekend, mais aujourd'hui... Je suis désolé... Je ne veux pas sortir, je veux rester seul...

*Ou bien, je risque de te blesser* Je n'avais pas dis cette pensée à voix haute, elle n'était pas nécessaire. Mes paroles étaient le contraire de mes pensées, je voulais dormir, mais dans ses bras, que lorsque je me réveillerais, je retrouverais quelqu'un à mes côtés, qu'on ne m'ait pas abandonné... Je voulais plus particulièrement avoir mon compagnon avec moi. J'aurais dû le relâcher, j'aurais du partir après ça pour trouver un endroit calme, je ne le fis pas, à la place, je me blottissais plus encore dans ses bras en soupirant bruyamment tandis qu'une de mes mains caressée son dos. Je relevais la tête, l'embrassant tendrement en souriant tristement.

- Encore désolé Tim'...

Les mains de Timothée étaient chaude et rassurante, son rire l'était encore plus. Je n'aimais que peu ce contraste, quand quelqu'un pleurait, qu'une personne rit à côté de moi me mettais hors de moi, enfin, lorsque j'étais plus jeune. Je voyais en ce geste quelque chose de provocateur, de l'insensibilité. Aujourd'hui, je m'en fichais, car j'appréciais de voir le méprit dans le regard des gens, mais en ce moment même... C'était différent. Peut-être parce que je me sentais à bout et que ce dernier était mon compagnon, que j'avais développé des sentiments à son égard, je trouvais son rire angélique.

- Eh, pas besoin de t'excuser. C'était une question, pas un ordre. Et puis, ce week-end ce sera très bien. Sa main se posa avec délicatesse sur ma joue, la caressant du bout des doigts et j'étais certain que si j'avais été un chat, je me serais mis à ronronner en recherchant plus encore son affection, Tu es sûr que tu ne veux pas que je rester avec toi ce soir ? On pourrais juste se blottir sous les couvertures, pas de mots, juste toi et moi. Qu'est ce que tu en dis ?

Là, tout de suite, j'avais envie de me retrouver seul pour réfléchir, car je l'avais compris, être avec Timothée bouleversée ma vie. Est-ce que j'en avais vraiment envie ? J'en avais l'impression mais, et si je me trompais ? Je ne pouvais prendre de risque inutile, je n'avais pas le droit de le faire souffrir, pas lui. Oui, c'était totalement contradictoire, j'avais envie, comme tout les autres, de le faire pleurer par mon égoïsme, mais je refusais à la fois de lui faire perdre ce sourire qui n'appartenait qu'à lui. Alors je le fixais droit dans les yeux, sans répondre, l'air songeur, pesant le pour et le contre. Contre ? Tout, je voulais être seul, il fallait réfléchir, je ne voulais pas que la rumeur que nous soyons ensemble se répande et encore un grand nombre de problème... Mon choix était vite fait. Avec hésitation, je hochais la tête.

- D'accord...

Pourquoi ? Parce qu'il y avait le pour. Qu'est-ce qu'il y avait dans le pour ? Rien, à part une chose : je pourrais rester avec lui C'était idiot mais j'avais la désagréable sensation que ça en valait largement la peine. Merde... Je n'aimais vraiment pas m'accrocher aux gens et pourtant... J'étais si faible lorsque ça concernait le jardinier... Doucement, j'enlevais mes gants, caressant doucement sa joue de la main avant de déposer un baiser sur le coin de ses lèvres. Mon autre main quant à elle, se déplaça furtivement dans son dos, le serrant contre moi, mais doucement, elle se fraya un chemin sous le T-shirt de mon partenaire, lui caressant le dos avec amour. Mes lèvres allèrent finalement se poser sur sa gorge, embrassant la peau de milliers de baisers incessant. En l'espace de quelques secondes, j'avais revêtu ce masque indéchiffrable, celui dont je me servais sans cesse pour cacher ce que j'étais vraiment. Je relevais la tête, une expression quai neutre sur le visage avec néanmoins, un léger sourire en coin, hélas, il n'était absolument pas sincère, mais ça, qui aurait pu s'en douter ?

Le jeune homme fronça les sourcils et je compris que je ne pourrais pas le duper si facilement. Et pour cause ! Après une telle crise de larme, il faudrait avoir un cœur de pierre pour repasser aussi facilement à une expression d'indifférence ! Mon cœur l'était, mais pas assez il semblerait, parce qu'au fond, je continuais de souffrir. Je ne me dévêtis pas de cette apparence, bien qu'il m'avais percé à jour, je n'en fis rien, me protégeant, me mentant. Sa main vint caresser ma joue, elle était chaude, comme l'homme que j'aimais. J'en vins alors à me poser une question : est-ce que les bonnes personnes ont les mains chaude ? Alors les mauvaises les auraient froide ? Possible.

-On y vas ?

Je le remerciais d'un regard pour ne pas avoir fait de remarque sur ma soudaine impassibilité. Je voulais encore me mentir en me disant qu'il n'avait pas comprit, je voulais encore croire que j'étais fort et résistant. S'il avait daigné en parler... Comment aurais-je réagis ? je préférais ne pas y penser. Je hochais la tête, remettant l'un de mes gants avant de prendre sa main dans cette toujours dépourvu de vêtement, lui adressant un sourire.

- Oui.

Je regrettais que mon pouvoir ne fonctionne pas sur ma propre conscience, sinon, voilà ce que j'aurais fais. J'aurais supprimé les souvenirs de Floyd, j'aurais fais en sorte que mon amour pour lui n'existe plus. Quelle ironie... Moi qui craignait plus que tout l'oubli... Je voulais maintenant oublier quelque chose. Je n'en laissais rien paraitre, nourrissant mon masque de mensonge de mes peines, l'obligeant à tenir, le rendant à chaque seconde plus fort en me rappelant que le jour où il se craquellerait, je serais sans protection. Je ne serais plus que Yuki. Non, je ne serais plus que Derek Hunter. je me mis en marche, gardant la main de Timothée dans la mienne. C'était la dernière chose qui me restais. La dernière chose qui ne faisait pas revenir l'ancien moi. Le vrai moi.

Hrp: