Un enfant ne devrait pas se promener seul[Isaac Carter]

Seven s'éveilla lentement dans un lieu qu'il ne connaissait pas. Vautré sur un banc prêt d'un chemin de fer, il se redressa, contemplant les environs avec effarement. Que c'était-il donc passé ? Il ne s'en souvenait pas. Comme à son habitude, il s'était réveillé le matin même en allant au cimetière pour nettoyer les tombes, c'est alors qu'un étrange bruit avait attiré son attention et... Plus rien. Le croque-mort se releva, pointant le nez vers le ciel en reniflant tel un chat sauvage. Il avait apprit durant son enfance à lire l'heure en contemplant le soleil et il pouvait donc dire avec certitude qu'il été 20h passé. Fronçant le nez, il reporta son attention sur les rails, s'en approchant doucement, furtivement. Il avait déjà vu ça, d'énorme monstre y passer souvent. À l'époque, il en avait eu peur, aujourd'hui, le bruit de la circulation était devenu pour lui une musique quotidienne. Deux ans, c'est ce qu'il lui avait fallu pour s'habituer au monde.

D'un bond, il sauta sur l'un des quais, regardant de gauche à droite pour trouver quelqu'un du regard, mais personne. Alors il prit la plus sage décision : s'éclipser sans que personne ne l'aperçoive. C'est ce qui aurait dû se passer, mais tandis que Seven quitté la gare, un miaulement aiguë attira son attention, découvrant plus loin un chaton au pelage crème. L'animal réclamé quelque chose que l'adulte n'avait jamais eu, mais ses cris déchirant lui étaient familier. De la où il venait, ses confrères avaient souvent appelé au secours leurs parents. Lui n'en avait pas, il n'en avait jamais eu. Il n'avait pas même de nom. Alors pourquoi aider ce félin ? Parce que le croque-mort avait un grand cœur, s'il ne l'ouvrait pas aux humains, les animaux eux étaient totalement différent. Ils étaient comme lui. Ils tuaient pour se nourrir et pour se défendre. L'humain s'approcha de la boule de poil, s'agenouillant à ses côtés pour lui tendre une main bienveillante, caressant sa petite tête méticuleusement. À cette distance, personne ne le verrait, ses habits de style militaire se fondé parfaitement dans le décor et le peu d'âme qui passé dans les environs n'avaient pas le temps de s'arrêter pour regarder l'étrange personnage. Au mieux, ceux l'ayant reconnu ferait mine de ne pas l'avoir vu, comme d'habitude.

Il prit doucement l'animal dans ses mains, le ramenant contre sa poitrine pour réchauffer la pauvre bête affamée. Le piaillement d'un oisillon le fit alors relever la tête vers un nid. Il ne réfléchit pas longtemps, relâchant le chat pour bondir sur l'arbre, s'agrippant à celui-ci en l'escaladant pour attraper l'oiseau, lui brisant le cou sans aucun remord. Lorsqu'enfin il regagne la terre ferme, il ramena sa proie au carnivore, attendant de voir s'il mangerait et après hésitation, le chaton tenta tant bien que mal de déchiqueter la chair fraiche entre ses petits crocs blanc. Seven ramena alors ses jambes contre son torse, les entourant de ses bras en regardant silencieusement son protégé manger, sans aucune expression sur le visage. La mort ne lui était pas inconnu et ce qu'il venait de faire était la loi du plus fort, et cette qui dicté le monde animal.

Seven restait immobile auprès du chaton, le couvant d'un regard protecteur. Il n'avait pas peur de lui. L'animal ne le craignait pas, pas comme les autres humains. Posant ses bras sur ses genoux, l'homme posa son menton sur ces derniers, observant l'appétit vorace de son petit protégé. Il n'avait aucune pitié pour l'oisillon, la nature était cruelle et ceux qui se faisaient prendre ne méritaient pas de compassion. Lui non plus, il ne la méritait pas. Doucement, il releva la tête vers le ciel, se demandant quelque chose qui lui semblait étrange. Il ne s'était jamais demandé qui il était, pourtant, en cet instant précis, il se demandait à quoi ressembler la femme qui lui avait donné naissance. Était-elle, elle aussi, un mutant ? En avait-il une d'ailleurs ? Et s'il n'était que le produit d'une expérience ratée ? Le croque-mort sorti brusquement de ses pensées lorsque le vent lui apporta une odeur humaine. D'un bond, il se retourna dans la direction du nouveau venu, une expression de tueur sur le visage. Il avait eu peur, parce que dans son imprudence, il avait faillit perdre la vie. Il n'était pas en guerre, mais il ne faisait pas confiance aux gens d'ici. À part ce garçon aux cheveux bleu, il n'aimait pas les gens. Le jeune garçon se cogna contre un arbre, ce qui détendit le mutant. Lui aussi il était ailleurs, lui aussi aurait pu se faire déchiqueter la gorge sans même s'en apercevoir, ne comprenant ce qu'il se passe qu'une fois que la douleur lui aura arraché un cri de terreur. Avec un peu de chance, il ne le remarquerait même pas.

- Bonjour.

Seven se crispa, fixant cet étranger avec inquiétude. Il pensait tout simplement que l'adolescent allait partir sans plus tarder, ne se préoccupant pas de sa présence. Il s'était trompé. Que devait-il dire ? Que devait-il faire ? Protéger le chat. Tel une mère protégeant sa portée, l'homme se plaça devant le chaton, restant accroupi, presque à quatre patte. Se tenant sur la pointe des pieds, il posa une main au sol en se penchant légèrement, regardant le nouveau venu avec plus de précision. Ses cheveux étaient roux, il en avait déjà vu quelques fois... C'était un humain. Il devait en avoir peur et rester sur ses gardes. S'il apprenait ce qu'il était, il le revendrait au laboratoire. Avec hésitation, Seven répondit à son interlocuteur, d'une voix à peine audible.

- ... Bonjour...

Un miaulement lui fit tourner la tête sur le côté et Seven abandonna sa cible de vu après quelques secondes de réflexion. Le chaton se rapprocha, grattant la veste du croque-mort et ce dernier le ramassa délicatement, le collant contre sa poitrine d'une main forte, gardant son autre main à terre. Très vite, il reporta de nouveau son attention sur l'individu, le scrutant du regard, plus tendu que jamais. Il devait le protéger de ces monstres.

- ...

Il ne comprenait pas pourquoi l'étranger était venu le saluer, mais il ne voulait pas non plus prendre le risque de lui tourner le dos. Dire qu'il n'avait pas peur aurait été mentir, mais il n'était pas non plus terrifié. Il ne l'était plus, parce qu'il avait vaincu ses craintes dans le passé. S'il le fallait, il se battrait.

Musique ♪

Seven attendit patiemment que son interlocuteur se décide à prendre la parle ou tout simplement à partir. Il ne le chasserait pas, il n'en avait pas besoin, il voulait simplement savoir pourquoi ce dernier était venu à lui.

-...Tu.. C'est..

Le croque-mort gronda, une voix sourde qui se perdit dans sa gorge sans jamais se dévoiler à l'individu. Il ne devait pas commencer à engager les hostilités. Le chaton miaula une nouvelle fois, comme s'il avait senti quant à lui le danger. ne voulait-il pas rester auprès de son bienfaiteur ? Il ne le laissa pas filer, de crainte de voir l'autre garçon lui bondir dessus. Il n'aurait pas le temps de fuir, ses petites pattes étaient un grand désavantage contre le bipède. Seven restait sur ses gardes, parce qu'il était rare qu'on le tutoie. Le mutant au cheveux bleu avait été le premier, mais il n'avait rien d'effrayant, il avait de beau cheveux bleu, c'était un oiseau, un mutant qu'on n'avait pas encore souillé.... Mais cet adolescent ? C'était un humain, ses cheveux roux le montrait bien et malgré le teint légèrement rougit, il restait humain.

-C'est.. ton chat ? L'est mignon...

Le croque-mort baissa les yeux vers la boule de poil, le serrant doucement contre son poitrail, silencieux. Ce n'était pas son chat, on ne pouvait pas avoir quelque chose. Toute chose était libre. Cependant, Seven n'était pas le genre d'homme à dire ce qu'il pensait, il ne comptait pas répliquer à l'inconnu qu'on ne pouvait être le maître d'une vie. Il se contenta de répondre tout simplement.

- Non.

Il relâcha la bête, le déposant juste devant lui. L'individu ne semblait pas si dangereux et très vite, il se décontracta, redevenant l'homme impassible et indéchiffrable d'origine. Il n'était pas idiot, il restait donc sur ses gardes, se préparant à protéger l'animal en cas de besoin, mais s'il désirait le toucher ? Soit, il n'avait pas le droit de s'y interposer. Seven se releva, marchant à reculons jusqu'à un arbre, posant une main dessus en griffant l'écorce, sans jamais détourner le regard du rouquin.

L'adolescent ne cessait de fixer Seven et l'homme enfonça profondément ses ongles dans le bois. Il n'aimait pas qu'on le regarde, mais il n'aimait pas non plus voir le garçon observer de temps en temps le chaton. Quand l'animal alla se frotter à ses jambes, il grogna, se retenant de bondir pour le protéger. L'être humain était une espèce cruelle qui aimait soumettre, c'était une race meurtrière et égoïste, qui se voyait plus puissant que les autres en oubliant que même les animaux avaient des sentiments. Son interlocuteur fouilla alors dans son sac et le croque-mort cru y discerner une arme, faisant un bond en arrière. Il n'en fut rien. À la place du couteau qu'il avait craint voir apparaitre, l'enfant tenait un carnet dans sa main, de l'autre, avait un crayon. Le mutant le regarda faire, ne le quittant pas un instant des yeux. Cet étrange personnage ne cessait de relever la tête et de la rabaisser, comme un animal qui se soumettrait à son alpha... Mais il ne faisait pourtant rien, Seven n'était pas intimidant, juste craintif. La curiosité l'emporta alors, le faisant se tenir bien droit en relevant la tête pour comprendre ce qu'il gribouillait, reniflant en quête d'une odeur qui lui en apprendrait plus. Ça sentant les feuilles, la nature et une légère odeur de charbon.

Lorsqu'il acheva son travail, il tourna son carnet, poussant l'adulte à faire un mouvement de recul en grognant, mais très vite, il ouvrit grand les yeux tel un chat. C'était un dessin, une personne, un homme. Un mutant. Il se mit à quatre pattes, s'avançant avec hésitation en relevant de temps à autre les yeux vers son visage, venant prudemment à sa rencontre, la tête en avant. Là, il commença à scruter du regard le papier, ramenant une main timidement sur la chose. Seven commença à faire courir ses doigts sur la feuille, caressant les cheveux de la créature. Le monstre lui ressemblait, mais il était immobile, prisonnier de ses traits de crayons qui l'empêchait de bouger. L'étrange personnage semblait le fixer, sa main poser sur le tronc. L'adulte releva les yeux vers l'adolescent, rond comme des billes, curieux.

- Moi...?

Il baissa la tête, reportant son attention sur le chat et se remit à caresser sa petite tête féline avant de relever les yeux vers son interlocuteur, attendant patiemment que ce dernier lui réponde. Il n'était cependant pas fou, Seven resta sur ses gardes guettant la possibilité d'une attaque surprise. Il avait toutefois moins peur.

L'enfant se mit à sourire et Seven pencha légèrement la tête sur le côté avec incompréhension ? Pourquoi souriait-il ainsi ? L'humain était étrange et le croque-mort ne le comprenait, cependant, il ne prononça pas le moindre mot. Il n'aimait pas trop parler et surtout, il n'avait rien à dire. Il se contenta alors d'attendre les événements futur, curieux de connaitre la raison d'une telle émotion de joie sur les traits de son visage.

-Oui ! C'est toi. Ça te plait ?

Sa voix fut brusque et Seven sursauta, s'apprêtant à détaler dans l'autre sens en croyant à une potentiel agression. Toutefois, ses propos n'avaient rien d'agressif, au contraire, alors pourquoi lui parlait-il si fort ? L'adulte commença à gratter la terre nerveusement, n'osant affronter son regard une nouvelle fois. Le mutant ne répondit pas, il n'y avait rien à dire, cette question pourrait rester sans réponse, il le savait. Parfois, ce que les gens disaient pouvait ressembler à une interrogation, mais ça n'en était pas une car au fond, peu importe la réponse de notre interlocuteur, ça n'empêcherait pas quelqu'un de continuer ce qu'il aimait faire. Seven ne trouvait pas ce dessin laid, mais il ne l'aimait pas non plus. Il était beau, c'est vrai, mais il n'aimait pas se voir, ça lui rappelait qu'il était différent, ses cheveux vert en était la preuve. Il n'avait pas vu un humain sur le papier, juste une bête à l'apparence humanoïde qu'on désirait séquestrer sur une feuille pour qu'il ne puisse plus bouger.

-Je peux te dessiner encore ?

Mais il aimait voir cet étranger sourire. On ne lui souriait jamais d'habitude, on le craignait simplement, alors il aimait voir quelqu'un si gai. Seven rapprocha son visage de celui de l'adolescent, sentant son odeur, découvrant qui était cet étrange humain. Il se souviendrait de lui. Il n'oubliait jamais personne, ni ce qu'on lui faisait. L'homme fit quelques pas en arrière tout en restant à quatre pattes, gardant un minimum de distance entre eux, craintif de le voir brandir son crayon pour le lui planter dans le visage. Même un stylo pouvait devenir une arme avec la force nécessaire. Bien que le croque-mort ne pourrait avoir mal, il ne voulait pas d'ennemi inutile. Il fini par hocher la tête, lui faisant comprendre qu'il pouvait continuer à faire ce qui lui plaisait. Pendant que le jeune homme s'occuper de son travail, l'adulte fini par s'assoir en tailleur, regardant avec de grand yeux de chat son interlocuteur. Au soleil, ses cheveux avaient des reflets rougeâtre, comme s'ils se teignaient peu à peu d'une autre couleur. Était-il comme lui tout compte fait ? Il secoua la tête, c'était impossible, sinon il serait bien plus peureux que ça. Alors... Peut-être savait-il qu'ils étaient tout les deux semblable ? Mais Seven refusa cette possibilité, les mutants ne courrait par les rues. Il fini par bailler, laissant ses eux petites canines de félidé dépasser de ses lèvres, ne connaissant pas les bonne manière. On aurait pu le comparer à un enfant, mais personne n'aurait prit la peine de lui apprendre certaines chose.

Seven avait envie de dormir, mais il ne pouvait pas le faire, car le danger rodait toujours. D'un œil prudent, il fixant de temps à autre son interlocuteur de crainte de le voir retourner sa veste et se transformer en un de ces horribles chercheurs. Il ne voulait pas rester à côté de cet humain, mais il ne voulait pas partir non plus, il refusait qu'on le voit comme un faible, une personne lâche qui craignait les humains.

-Merci de me laisser te dessiner comme ça... Est-ce que.. je pourrais connaître ton prénom ?

Sa question le fit sursauter, ne s'y attendant pas. Doucement, le croque-mort se mit à gratter la terre, mal à l'aise. Donner son prénom ne pouvait pas lui faire de mal, mais avait-il réellement envie de lui confier son identité ? Il s'agissait là de la seule chose qu'il possédait, les humains lui avait tout prit, était-il possible qu'on puisse dérober le nom de quelqu'un ? Il plissa le nez, approfondissant son interrogation pour y trouver une réponse. Le jeune adolescent tourna la page de son carnet, lui faisant faire un deuxième petit bond de surprise. C'est alors que l'homme, sans aucune explication, lui arracha le livre des mains, s'enfuyant avec plus loin, sautant dans l'arbre en s'arrêtant sur une branche non haute. Il s'essaya dessus, laissant ses jambes se balancer dans le vide en regardant tout les dessins. Ils étaient étrange... Mais pas laid. Il renifla l'odeur du crayon battu sur le papier, découvrit de nouveau visage, des couleurs rouge qui l'hypnotisait. Cette couleur faisait battre son cœur, lui donnait envie de crier et d'arracher la gorge de quiconque oserait s'approcher de lui. Il pouvait presque revoir le sang de ses victimes, la guerre, le feu, toute cette violence qui l'attirait contre son gré. Il referma le cahier, parce que quelque chose lui demandait d'arrêter de regarder les dessins. Ils étaient beaux, mais ils étaient triste.

- Seven.

Il garda la carnet dans ses mains, le rouvrant avec hésitation en penchant la tête pour regarder discrètement d'autre dessins, tombant sur quelque chose lui ressemblant, avec de longues canines. Il retroussa les lèvres, posant son index sur ses dents en caressant les crocs, comme s'ils les découvraient pour la première fois. Enfin, il se redressa, cessant de bouger ses jambes et tourna la tête vers l'enfant, le regardant impassiblement.

- Pourquoi tu es triste ?

Ça ne lui ressemblait pas, il ne demandait jamais rien et pourtant, il posait cette question. Il pensait que les humains étaient tous des monstres, des bêtes sanguinaire qui aimait voir le monde souffrir et s'effondrer sur lui même. Mais ce carnet avait emprisonner entre ses pages beaucoup de sentiment. Des sentiments qu'il connaissait, qu'il avait connu. Des sentiments d'un monstre qui souffrait et qui était invisible aux yeux de tous.

L'adolescent sembla peu à peu se décomposer, ses yeux se voilant de ténèbres, d'un bleu que Seven connaissait. Ce bleu lui rappelait le ciel, les larmes, la peur et son oiseau... Bien qu'il semblait fier, un sourire presque provocateur aux lèvres, on ne pouvait pas berner le croque-mort si facilement... Il connaissait ces émotions.

-Je ne suis pas triste.. Je.. je n'ai pas le droit d'être triste... Je n'ai pas de... raisons d'être triste...

Sa voix se brisa, rappelant à l'homme son Raphaël qui se battait contre le désespoir. Il reporta son attention sur le carnet, regardant son image qui semblait le représenter lorsqu'il baillait. Cette image était hypnotisant, parce qu'il semblait réel. Les gens normaux auraient pu le décrire comme beau, hors, ceux capable de créer de belle chose méritait de sourire, non pas de pleurer. C'était du moins ce qu'il pensait. Le bruit des larmes le tirèrent de ses pensées, lui faisant regarder l'enfant doucement. Cette eau qui coulait sur ses joues... Pourquoi était-il si triste ? L'homme voulait le savoir, voulait partager sa peine pour comprendre la raison pour laquelle un humain, un dominateur, pleurait de la sorte. Les larmes n'appartenaient-elles pas aux monstres ?

- Je suis normal. Co.. comme les autres.. Je veux pas être différents... Papa...

Et l'enfant tomba au sol, comme s'il était désorienté, comme ce chaton abandonné quelques instants plus tôt. Seven le regarda longuement et enfin, il bondit par terre, s'avançant vers lui sans aucune crainte. Il n'était pas totalement humain, il possédait quelque chose de monstrueux en lui. C'est pourquoi l'homme voulait l'accompagner, prêter main forte à son demi-frère, le soutenir dans l'épreuve qu'ils avaient tous du passer : l'acceptation de ce qu'ils étaient. Ils n'avaient pas le droit d'être eux même, juste de vivre pour les autres, d'agir en pantin désarticulé, gouverné simplement par la cruauté humaine. Seven se baissa lentement devant lui, lui tendant son carnet pour qu'il le reprenne sans un mot. Il le regarda. Longtemps. Il ne savait pas comment réconforter, il ne savait pas comment aider ce petit monstre, alors il fit la seule chose qu'il connaissait, ce que les animaux faisaient envers leurs semblable. Doucement, il se pencha, posant la langue sur sa joue pour lécher une larme.

- Je comprend la tristesse, mais il ne faut pas être triste.

Seven posa le carnet devant le garçon, s'asseyant en ramenant les jambes contre son torse, les entourant de ses bras. Il ne connaissait pas grand chose, mais ce qui l'intriguait le plus était un mot qu'il avait déjà entendu maintes et maintes fois. Parfois, des enfants tenaient la main d'un homme, souriant en prononçant des "papas". Le croque mort s'arrêtait alors pour regarder le spectacle, se demandant quelle était la sensation d'avoir une famille. Curieux, il regardait son interlocuteur.

- Comment c'est un papa ?

Il posa sa tête sur ses genoux, ne détournant pas le regard de la jeune silhouette, le scrutant intensément du regard. Il voulait parler, ça ne lui ressemblait pas, mais il voulait communiquer avec celui doté du sang de mutant et d'humain.

- Moi aussi j'ai un papa ?

L'adolescent hocha la tête et Seven pencha légèrement la tête sur le côté. Un père semblait une bonne chose, alors pourquoi ne s'en souvenait-il pas ? Lui, il n'en avait pas, personne n'avait prit soin de lui de la sorte, ni même une femme. Son Raphaël avait été le seul à rester à ses côtés, à l'aimer, à le réconforter... Il voulait le revoir.

-Bien sûr que t'as un papa aussi ! On ne peut pas naître sans un papa et une maman ! Mais peut être que tu ne les a pas connus.. Mais on en a tous un. Sans exception.

Le croque-mort se perdit peu à peu dans ses pensées, se demandant comment ses parents étaient. Avaient-ils eux aussi des cheveux de couleur différentes ? L'auraient-ils encore accepté malgré ce qu'il était devenu ? L'aimaient-ils ? Le cherchait-il ? Seven baissa les yeux, commençant à arracher l'herbe sous ses pieds, détruisant la pelouse et les vies qui s'y trouvaient. Il voulait connaitre tout ça, savoir ce que ça faisait, si c'était bien, si c'était bon. Quelque chose d'humide toucha sa joue et il cligna des yeux, regardant avec méfiance le jeune humain en plissant le nez. Venait-il de l'embrasser ? Le mutant ne comprenait que peu ce geste mais son Raphaël lui faisait souvent lorsqu'il était triste, c'était un acte d'une telle légèreté et d'une telle pureté qu'il lui semblait interdit.

-Merci Seven.. T'es gentil en fait...

Seven reporta son attention sur son visage, observant ses expressions avec fascination. Gentil ? Il ne comprit pas pourquoi il lui disait ça mais doucement, il se rapproche de lui à quatre pattes. Son camarade avait essayait de lui apprendre un grand nombre de chose, ne renonçant jamais. Il lui avait apprit quelque chose, quelque chose qu'on faisait lorsque l'ont apprécier la personne. Le baiser sur la joue en était un. Il n'aimait pas tellement le demi-homme, mais il en était fasciné. Le croque-mort commença tout d'abord à tourner autour de lui, presque à quatre pattes. Il s'arrêta dans son dos, contemplant sa nuque, son dos, posant délicatement ses doigts sur sa colonne vertébral pour la caresser doucement. Enfin, il revint face à lui, reniflant son visage avec hésitation. Doucement, il refit son geste, posant ses lèvres sur sa joue, mais il lui sembla qu'il s'y était mal prit. Alors il recommença, encore et encore, sans jamais réussir à produire ce léger sons qu'eux réussissaient à faire. L'homme fronça les sourcils, marchant à reculons, déçu ne pas avoir réussi, mais doucement, il reprit, curieux.

- Pourquoi gentil ?

Il prit la main de l'adolescent, l'ouvrant pour regarder sa paume, la caressant doucement avant de relever les yeux vers lui, clignant des paupières avec interrogation.

Musique ♪

Ses doigts se refermèrent sur ses mains, obligeant le fossoyeur à relever les yeux vers lui. Ce garçon était si étrange, si particulier. Il se laissait toucher par la bête, ne craignait pas le démon aux cheveux vert. Seven se demanda alors s'il avait bien agit, s'il n'était pas effrayant à son égard. De nombreuses questions se bousculèrent dans sa tête, mais il ne pouvait y répondre seul. Toutefois, il ne fit rien, les mots ne franchir ses lèvres, il n'avait rien à dire, il ne voulait pas parler. Simplement profiter de ce touché si délicat. Ce touchait que son oiseau lui avait autorisé quelques jours avant.

-Au début j'avais peur de toi. Mais en fait, malgré le fait que tu ais percé mes sentiments, tu ne m'as pas tué, alors que j'ai totalement baissé ma garde. Et puis.. Tu m'as.. disons consolé.. Et tu ne m'as pas traité comme si j'étais un monstre..

Seven cligna des yeux plusieurs fois, parce qu'il ne comprenait pas pourquoi il se prenait pour un monstre. Il n'était qu'un demi mutant, c'était toujours mieux que son propre sang. L'adulte pencha la tête sur le côté, le scrutant avec attention, griffant doucement la paume de sa main avec interrogation. Mais doucement, son interlocuteur se rapprocha, passant ses bras autour du croque-mort dans une étreinte. Il se laissa faire, ouvrant grand les yeux devant cette chose si peu commun. Son Raphaël l'avait déjà prit dans ses bras, mais il était le seul. Personne d'autre n'avait jamais privé Seven de sa liberté ainsi, et pourtant, il ne trouva pas ça désagréable. Doucement, il posa son menton sur son épaule après que ce dernier lui fit un autre baiser sur la joue. L'homme ferma les yeux, écoutant la respiration de l'adolescent avec curiosité. Il pouvait sentir sa chaleur, son pouls, sa voix au creux de son oreille. Il n'aurait pu dire quel était cet étrange sentiment, mais il se sentait... Bien, apaisé, il ne pouvait bouger comme il le souhaitait, mais la barrière de chair était douce et bienveillante. Il ne sut quoi répondre à son "merci", il ne savait ce qu'il fallait dire dans ces moments là. Le fossoyeur se demanda alors ce qu'il pourrait lui offrir en échange, et dans une moue de déception, il tourna la tête. Il ne savait pas embrasser, malgré ses efforts, il n'avait pas réussi. Il savait cependant faire quelque chose. Seven se recula légèrement, papillonnant des yeux en observant l'étrange personnage devant lui. Doucement et avec prudence, il se pencha vers l'adolescent, posant ses lèvres sur les siennes, mais ce ne fut pas un baiser dont il lui fit cadeau. Sa langue se glissa hors de sa prison, lapant délicieusement la bouche de celui qui lui faisait face. Tel un animal, il le lécha, lui témoignant une affection qu'il ne comprenait pas. Il ignorait tout de la vie, au point que ce comportement animal, lui semblait naturel. Il ne pouvait pas se rendre compte qu'il risquait d'effrayer l'enfant.

Musique ♪

Seven ne sut dire si ce qu'il faisait était bon ou non, il l'ignorait lui même. Son Raphaël l'avait déjà fait, mais ils étaient tout deux des monstres, et si les humains n'avaient pas pour habitude de pratiquer un tel geste ? Et s'il venait de faire une bêtise ? L'homme ne pu qu'espérer secrètement qu'il ne se ferait pas repousser. Il n'aimait pas les humains, il aimait bien la solitude, mais il se sentait seul... Si seul... Parfois, il se demandait ce que ça faisait d'avoir des amis. Le jeune homme recula cependant la tête, mettant ainsi un terme aux lapements du croque-mort qui, indécis, se retient de justesse de se sauver avant qu'il ne cri au monstre. Pourtant, son sourire se fit doux, rassurant, et il cru même déceler sur ses joues, quelques petites rougeur timide qui tentaient désespérément de se cacher. Savait-il rougir lui aussi comme ça ? Doucement, il se toucha la joue avec curiosité, se demandant quelle sensation l'ont devait ressentir.

- Ce.. c'est pas comme ça qu'on fait.

Seven n'eut pas le temps de lui répondre, doucement, il pencha la tête sur le côté avec interrogation avant que ce dernier ne s'approche à son tour. L'homme vit son visage près du sien, ses lèvres se poser sur les siennes et il loucha sur son nez quelques instant. C'était une agréable sensation qu'être touché par une main étrangère qui ne voulait point de mal au mutant. Ce fut un baiser, chaste, mais un baiser toutefois, quelque chose d'intime qu'il ne put comprendre. Il était comme un enfant, un nouveau né auquel nul n'aurait apprit qu'un baiser ne s'échanger pas avec n'importe qui. Finalement, ce geste lui était presque banal, il n'en connaissait pas la signification, mais les tendre sourire de son Raphaël lui permit de comprendre qu'ils étaient bon et gentils. Ses yeux empli d'un sentiment que l'homme ne connaissait pas lui firent comprendre eux aussi que certaines personnes étaient plus heureuse que d'autres d'embrasser certaines personnes. Avec hésitation, l'adolescent le regarda, puis baissa les yeux avant de les relever une nouvelle fois. Seven cligna des yeux, le regardant silencieux avant de reprendre la parole d'une voix curieuse, ses mains posées à même le sol.

- Comment le fait-on ? C'est bien d'embrasser ?

Assit en tailleurs, il se remit à arracher quelques brindilles, relevant finalement une main pour la poser sur sa joue. Ses doigts glissèrent avec une agilité féline sur sa peau, se déplaçant jusqu'à ses lèvres pour caresser cette chair particulière. Il regardait avec impassibilité ce jeune garçon particulièrement étrange. Il ne le craignait pas comme les autres, il n'était pas normal. Seven se dit que si l'enfant était aussi spécial, c'était sans aucun doute parce que ce dernier était un hybride d'un mutant et d'une humaine.

Seven attendait sa réponse, ses doigts glissant agilement sur ses lèvres, observant son visage sous toutes les coutures. Il ressemblait un peu à ce traitre de rat, la couleur de ses cheveux était quasiment la même, à défaut que l'adolescent les avait légèrement plus roux que les siens. Toutefois, il n'éprouvait pas de rancœur à son égard, il ne les comparaient pas malgré leurs ressemblances... Parce que le garçon avait l'air gentil et seul, il n'était pas fourbe et lâche ou du moins, il ne le pensait pas. Tandis qu'il cherchait certainement ses mots, le mutant fini par baisser la tête, se demandant s'il avait dit quelque chose d'étrange. Il ne comprenait pas ce qu'était un baiser, on ne lui avait pas apprit, son Rapahaël n'en avait pas eu le temps. Le croque-mort pouvait imaginer la réaction des humains. Ils étaient vicieux et moqueur, surement qu'on se serait moqué de lui avant de le chasser, leurs railleries brulant ses tympans. Il ferma les yeux doucement, entendant son autre lui, lui parler, le rassurer en lui promettant de le protéger. Raphaël ne l'avait pas quitté, il ne l'avait jamais fait, il était là, dans sa tête.

-Quand on embrasse quelqu'un on s'approche doucement de lui et on pose ses lèvres contre les siennes pour lui montrer qu'on tient à lui.. C'est bien oui, mais il faut pas embrasser n'importe qui... et c'est très agréable, surtout si la personne que tu embrasses est d'accord, sinon il ne faut pas le faire !

Seven pencha doucement la tête sur le côté avec incompréhension. S'il ne fallait pas embrasser n'importe qui, comment savoir qui le méritait ou non ? Quand pouvait-on le faire ? Comment voyait-on que son partenaire accepté un tel rapprochement entre eux ? Pourquoi certaines personnes ne devaient pas être embrassés ? Parce qu'ils étaient sale ? Parce qu'ils étaient des... Le croque-mort retira sa main de ses lèvres, se crispant légèrement, chacun de ses muscles tendu. Parce qu'ils étaient des mutants ? Cependant, il ne fit pas demi-tour, il resta, figé devant cet adolescent qui redevenait peu à peu son ennemi. Avait-il vraiment voulu dire ça ? Le mutant ne put le certifier, c'est pourquoi il ne l'attaqua pas, c'est pourquoi il ne lui fit rien, il ne le jugea pas non plus comme détestable.

-Dit.. comment ça se fait que tu ne saches pas ça ?

Sa main s'avança vers son visage et Seven empêcha un nouveau mouvement de recul, fixant cette main avec férocité, craignant que ses ongles deviennent griffes et qu'elles s'abattent sur sa chair pour arracher son visage. Au contraire, son touché fut doux et délicat, proche d'une caresse qu'il ne connaissait que trop peu. L'homme ferma les yeux quelques instant, appuyant sur cette paume de la joue, frottant discrètement sa tête contre la chaleur éphémère et fragile... Il renifla son odeur avant de rouvre les paupières, éloignant sa tête de lui en baissant les yeux sur l'herbe. De nouveau, il martyrisa les brindilles en les arrachant tristement.

- Il est mort avant de m'avoir apprit.

Ses doigts s'enfoncèrent dans la terre, la transperçant en retirant un morceau de son repaire, brisant la chose marron entre ses doigts. Seven se ficha éperdument que ses mains étaient sale, car en cet instant, il s'imaginer que cette ballotte de terre n'était autre que la tête de ces meurtrier. Il enfonça ses pouces dans un morceau, comme s'il leur crever les yeux, plantant ses yeux assassin sur ses mains. Lorsqu'enfin il releva la tête, il fusillait l'adolescent du regard, mais ce n'était pas réellement contre lui, c'était juste une haine encrée dans son âme. Il dévoilant les dents, grognant en sifflant tel un félin en danger.

- les humains sont mauvais, ils tuent. Ils torturent.

Le félin guetta la réaction du garçon, s’attendait presque à lui voir pousser des ailes et des crocs, prêt à le transpercer pour avoir traité de monstre l’humanité et son monde. Seven était curieux de l’hybride, mais il ne pouvait lui faire confiance, il était comme les autres, vile, stupide, destructeur.

-Les humains sont les vrais monstres...

Seven pencha la tête sur le côté, les yeux ronds tels deux billes ébène. Il reposa ses fesses au milieu des brindilles vertes, regardant la morsure qu’il s’infligeait lui-même sur la lèvre. Il se sentit moins seul, il n’était plus le seul à avoir souffert. L’hybride aux gênes mutantes avait connu la douleur, la trahison. Un sentiment de chaleur submergea le croque-mort qui resta immobile, comme inerte au milieu de la poussière. Quelque chose de froid et d’humide vint s’écraser dans ses cheveux verts et il sursauta, levant ses yeux félins vers le ciel ombragé par quelques nuages grisâtre. Il n’avait pas vu le temps changer, il avait senti la pluie sans y faire attention, ne regardant plus que son interlocuteur comme s’il était la plus grande merveille que le monde ai créé. La réalité était toute autre, accaparé par les cheveux rouge du garçon, il l’avait contemplé avec une curiosité malsaine, mais aussi avec l’inquiétude de le voir retourner du côté du mal, de la torture : du côté humain. Lorsqu’il baissa les yeux sur le visage de l’enfant, une de ces perle de pluie s’était niché au creux de ses yeux, mais il lui semblait que l’eau sur son visage n’aurait pas le même gout que l’eau cristalline qui tombé des cieux. L’inconnu ne regardait pas le fossoyeur, trop occupé à contempler lui aussi le ciel triste de cette rencontre entre eux. Il rangea son carnet, puis sourit.

-J'adore la pluie...

Il ferma ses paupières, confiant sa vie entre les pattes griffu de la bête qui le regardait, le fixait, le dévorait de ses yeux couleur or. Lui aussi aimait la pluie, il se souvenait de la joie qu’il avait éprouvé lorsque pour la première fois, cette eau avait glissé sur son corps libre, le félicitant, le caressant pour l’accompagner dans son malheur. Parce que tout était fini. Il avait pleuré, sourit, même s’il ne savait pas vraiment ce que sourire signifie, il avait rit lui sembla-t-il, mais encore une fois, il ne sut réellement définir si le roucoulement dans sa gorge, exprimant sa joie était un rire ou un gémissement monstrueux. Il comprit ce garçon et se pencha une nouvelle fois sur lui, léchant la gouttelette qui suivait lentement son chemin sur sa joue. Cette dernière avait laissé dans son sillage, une fine ligne humide, s’écoulant de ses orbites. Il lapa le liquide salé, se rappelant du gout des larmes de son Raphaël, mais il se demanda pourquoi son compagnon de discussion était maintenant triste. Il frotta son nez contre sa joue, griffa le dos de sa main avant de lui mordre la gorge sans réellement appuyer avec les dents. Tel un chien, il le réconfortait par la morsure et par la douleur, comme pour lui rappeler que la vie lui avait réservé d’autres épreuves bien plus difficile que celle-ci, qu’il devait rester fort et non pleurer. De ses prunelles jaunes, il regarde le visage de l’adolescent, relâchant son cou délicat en lui laissant une marque rougit par ses dents et ses canines aiguisées.

- Sois fort, hybride.

Il ne s’expliqua pas d’avantage, reprenant une position féline, à quatre pattes. Il recula lentement, à la manière d’un animal et son regard ne révélait plus qu’une âme de bête. Seven n’était pas humain, il l’avait été mais il ne s’en souvenait pas. Tout le monde avait un père et une mère, lui, on les lui avait arrachés pour le transformer en machine de guerre, en enfant qui irait au champ de bataille pour tuer ses rivaux. Il avait eu une cage à la place d’un lit, une table d’opération au lieu d’un peu d’affection. On l’avait transformé en ce qu’il était, mais il n’était pas mauvais. Il avait sut protéger une partie de sa liberté, et de ce qu’il était.

- Soyons fort, camarade.

Il se releva et s’éloigné de plus bel, ne lui jetant qu’un dernier regard impassible, mais brillant d’une faible lueur de solidarité. Il dévoila ses dents, ses canines devenu croc par les gênes qu’on lui avait administré dans la cage. Il claque les dents, grognant contre l’humanité et lui fit un signe de reconnaissance. Il embrassa son index et son majeur et leva cette main au côté de son visage.

- Les humains ne peuvent te retirer ce que tu es, n’oublie jamais.

Et il parti, s’engouffrant parmi la végétation en se glissant tel un serpent maigre et agile contre les troncs, se perdant dans les abords de la forêt qui était maintenant son repaire.