La salle de classe qui n’en était pas une (Kiyo Uruky)[Terminé]

« - Si. »

Sa réponse me fis de nouveau sourire. Qui n'aurait jamais rêvé à une tel chose après tout ?

« - Si tu avais la possibilité d’accéder à un tel endroit, qui y emmènerais-tu ? »

Je réfléchissais, j'aurais emmené tout ceux que j'aimais bien sur ! Mon ancienne bande, et puis les autres, je n'en savais rien. Je n'avais besoin de rien d'autre. Je m'apprêtais à répondre à sa question en me demandant si c'était bien vrai. Toute fois, je n'en eu pas le temps car celle-ci relevait la main pour m'arrêter.

« - Attends ! Ne dit rien. Regarde, es-ce cette personne ? »

Célia tendit la main en pointant quelque chose du doigt. Je regardais alors la silhouette masculine qui se tenait debout. Un adolescent se tenait là mais son visage était presque celui d'un enfant. Je sentis une boule de tristesse se former dans ma gorge. Non, je ne l'avais pas oublié, jamais. Si j'avais eu le temps, j'aurais couru pour le prendre dans mes bras en pleurant et en le suppliant de ne pas repartir. Hélas, il disparu aussi rapidement qu'il était venu. J'étais toujours de dos à l'infirmière et je ne pouvais détourner mon regard de ce point...

« - Qui étais-ce ? »

Je restais dans le silence durant quelques minutes et essuyais une larme qui avait déjà tracée son chemin avant de tomber dans la neige la faisant légèrement fondre par sa douce chaleur. Je me retournais enfin vers la jeune fille avec un visage triste comme je ne l'avais encore jamais eu. Si j'avais pleuré tout à l'heure, mon visage ressemblait à un enfant joyeux par rapport à maintenant. e visage décomposé je relevais les yeux vers la silhouette en regardant son visage de pierre. J'étais heureux de ne pas voir son expression. Si j'avais pu voir de la colère dans ses prunelles, je l'aurais maudite et si ça avait été de la compassion ou même de la pitié, son sort aurait été le même dans mon esprit. Je voulais voir... Un visage vide. Un visage qui ne pensait à rien, je ne voulais pas connaitre ses pensées. Je fini enfin par lâcher les mots qui agissait tel une bombe dans mon cœur.

-C'était mon frère, mon petit frère...

Je me retournais et me muré dans un silence profond. Ma peine atteint la créature qui en un rugissement commençait à venir vers moi. Elle me bondit dessus toute griffe dehors me faisant tomber au sol. Mais je me laissais faire, si je devais mourir dans ce rêve alors autant que ce soit rapide. Au contraire, l'animal plongea son regard dans le mien avant que sa longue langue vienne me lécher la joue. Je regardais le paysage avant de voir chacune de mes invocations inventée se matérialiser. Même si ce n'était pas vrai, au fond de moi j'aurais aimé que ce soit vraiment eux et je me surpris même à espérer qu'ils vivent eux aussi cet instant. Ce fut Engerek qui vint en première à ma rencontre avec sa jolie frimousse. La seule qui m'appréciait réellement à n'en pas douter. Je restais là, allongé dans la neige avec mes invocations qui c'était figée en me regardant sympathiquement. Voilà pourquoi je les aimais. Ils savaient être gentils parfois et même s'ils me détestaient, ils étaient là à me soutenir dans des moments vraiment difficile. Je ramenais mes mains à mon visage pour cacher celui-ci en pleurant doucement sans un bruit. Le tigre se retiré pour rejoindre les autres et fini par me regarder à son tour.

Le jeune homme fut choqué. Chose assez logique en somme mais sa réaction fut spectaculaire, Célia s’attendait à provoqué quelque chose mais rien d’aussi fort. Pas un tel sentiment de désespoir. Devant le visage ravagé de douleur elle sut qu’elle s’était trompée en posant sa question. Cela arrivait, mais si c’était trop douloureux pour lui elle ferait en sorte qu’il oubli ce rêve à son réveil, ce qu’elle faillit faire sur le coup. Mais il finit par répondre.
« -C'était mon frère, mon petit frère... »
Son frère… La famille c’était précieux et Célia avait sa propre expérience sur ce point là. Elle n’osa pas le questionner sur ce qu’il était advenu de son frère. Il semblait très jeune, à peine un adolescent mais de combien de temps datait cette image ? Célia ne s’excusa pas et resta aussi silencieuse et immobile que le masque qu’elle portait sur le visage. Puis le cerbère, Mor Kaplan, s’approcha du jeune homme qui semblait avoir prit le partit de bouder. Il bondit, Célia ne réagit pas, dans un rêve on ne pouvait pas mourir, ou si c’était le cas le rêveur se réveillerait avant l’instant fatal. Le maitre et la créature tombèrent au sol et après un instant celle-ci entrepris de nettoyer le visage de ses larmes. Puis ce fut carnaval ! Un vrai défilé de monstres. Cela pouvait lui donner des idées pour traumatiser d’autres pensionnaires dans leurs rêves. Célia observa le grand oiseau qu’elle avait déjà vu plutôt et dont elle était toujours entrains de soigner la blessure dans le monde réel. Même l’attention du jeune homme sur une femme reptile qui approchait, le cerbère lui céda la place se fondant parmi les autres créatures. Toujours à terre le jeune homme se remis à pleurer.
Célia se reconcentra sur la blessure. Sans cessé pour ôtant d’observer le rêve attendant qu’il est fini d’écouler sa peine. Il devait vraiment beaucoup tenir à son frère et cela devait faire très longtemps qu’il ne l’avait pas vu.

Je restais en silence pendant un moment avant de me relever lentement en essuyant mes larmes. Je devais être pitoyable et je regardais, tout en étant assis, Célia. Un air désolé orné mon visage et je soupirais doucement.

-Je dois avoir l'air lamentable, dire que je pleurs devant vous ! Un vrai môme...

Cette fois-ci, je me mis debout et me dirigé vers la pierre sur laquelle se tenait la jeune fille. Je m'assis à ses coté en essayant de sourire. Ce fut un demi sourire et raté en plus. J'inspirais en regardant une dernière fois le point où le garçon c'était tenu. Les invocations se mirent quand à elles, à se promener n'importe où. J'inspirais et sans réellement savoir pourquoi, je me confiais à l'infirmière.

-J'ai été séparé de mon frère lorsqu'il avait neuf ans. On m'a envoyé dans un orphelinat mais lui a été adopté dès le début. Je suis resté seul et je le suis toujours. Je ne suis même pas sur qu'il se souvienne de moi...

Avec ses traumatismes, il avait effacé beaucoup de chose de sa mémoire et je redoutais qu'il m'est supprimé aussi. Je me murais de nouveau dans le silence qui était pesant mais en même temps réconfortant. Même si j'aurais voulu que quelqu'un brise ce silence, je pouvais penser à l'être qui m'étais cher depuis la nuit des temps.

« - Lamentable ? Pourquoi ? Crois tu vraiment que je sois la même personne que celle que tu as croisé plutôt ? En quoi serais-je plus réelle que cette neige qui n’est pas froide ? Qu’es-ce qui te fais pensée que je ne suis pas une simple illusion généré par ton rêve qui a simplement pris l’apparence de la dernière personne que tu as croisé ? Pourquoi à ton avis je porte ce masque ? »

Je n'avais pas pensé à cette hypothèse et je me trouvais maintenant bien stupide de parler dans le vide. Je soupirais en pendant au peu d'intelligence dont je venais de faire preuve. Il était vrai que tout ce qu'elle venait de dire était possible et pourtant je n'y croyais pas trop. Peut-être qu'il s'agissait de son pouvoir. Et puis, le simple fait qu'elle ai dit ça me prouvé le contraire... Enfin, c'est ce que je pensais mais je fini par croire à ses paroles.

« - Ceci dit, que je sois ou pas une image ici je peux te dire qu’il se souvient de toi. Même si ce souvenir est enterré sous une montagne de grava il existe toujours quelque pars. Même si il ce peux que ce souvenir ne reparait jamais à la surface. »

Ça... Je ne m'y attendais pas du tout ! j'aurais pu recommencer à pleurer mais je n'en fis rien. À la place, je la regardais en étant à coté d'elle. Je cherchais quelque chose à répondre mais je ne savais pas quoi dire. Je fini simplement par relever la tête vers le ciel en imaginant les étoiles. Ce n'était qu'un rêve, je contrôlais un peu des choses de celui-ci et la nuit était bel et bien tombée avec des milliers de petites lumières dans les cieux. Je me remis à sourire en regardant un tel paysage. Je fini par reprendre la parole gentiment avec une voix que je n'avais encore presque jamais pris... Que je n'avais jamais pris dans ce pensionnat.

-Et bien, si tu n'es qu'une illusion ce qui semble être le cas, je n'ai pas à me soucier de mes actes... Je te remercie, même si c'est un rêve, pour m'avoir écoutée.

j'attrapais son visage et le tourné vers moi. Même si elle avait un masque, je m'en moquais et je j'embrassais cet étrange masque de pierre. Il y aurait du avoir ses lèvres à cet endroit mais dans un rêve, peut importe les actes, rien ne compte non ? Je fini par la relâcher en souriant et en me relevant pour aller marcher. Mes bras derrières ma nuque, je fini par me retourner vers la silhouette féminine.

-Dommage que se soit un rêve... Tout se terminera à mon réveil...

J'allais repartir mais je fini par dire quelque chose pour Célia.

-Si c'est bien vous, vous devriez quitter mon rêve maintenant... Et même si ça vous parait incroyable, je ne regrette pas mon geste. N'allez rien vous imaginer tout de même.

Je repartais vers les invocations en souriant mais de dos, elle ne pouvait me voir... Avec l'obscurité, elle n'aurait pas même pu voir mes joues rougit.

Il faisait désormais nuit, Célia ne s'en étonna pas, les paysages changeaient souvent brusquement dans les rêves. Le jeune homme la remercia, elle se dit que si il commençait à penser qu'elle était réelle il faudrait qu'elle efface une partie du rêve car elle n'avait vraiment pas envie que qui que ce soit apprenne pour cette facette de son don. Même si à la base c'était elle qui s'était montré imprudente. C'est à ce moment de ses réflexions qu’il l’embrassa.
Célia soupira, les rêveurs faisaient parfois vraiment n'importe quoi. Le narrateur aurait aimé qu’elle lui explose la tête sur la table mais elle ne fut pas choquée, ce n'était pas la première fois que ça lui arrivait et habituellement elle ne portait pas de masque. Bien sûre, c'était toujours gênant mais il suffisait qu'elle n'y pense plus et ça n'avait pas d’influence sur la réalité.
« -Si c'est bien vous, vous devriez quitter mon rêve maintenant... Et même si ça vous parait incroyable, je ne regrette pas mon geste. N'allez rien vous imaginer tout de même. »
Qui des deux se faisait des idées ? Écoutant ces paroles elle comprit que le petit discourt qu'elle avait eu avait semé le doute dans son esprit. Lorsqu’il se détourna d'elle pour la deuxième fois elle se trouvait de nouveau devant lui, à l'arrière le rocher où elle était plus tôt assise avait disparu, de se faite elle eut tout le loisir de voir le sourire qui c’était peint sur le visage du jeune homme. De toute façon même si elle était restée à sa place précédant elle l’aurait vu, dans un rêve peu de choses lui échappaient. Elle se tenait debout, les mouvements de sa chevelure s'étaient désynchronisés du vent qui soufflait dans le rêve et ondulait à leur propre allure, s'étalant pour lui créer une large couronne rougeoyant.
« - La nuit s'étire à l'infinie,
Un temps, l'enfant sourd aux questions
Les lambeaux ignoré oubli
Lorsque sonne le carillon. » Murmura-t-elle.
Rien de spécial ne se produisit, le sort ne prendrait lieu qu’au réveille. Son image disparue alors qu’elle quittait le rêve et elle ne se rendit compte qu’après que le masque lui était resté et reposait dans la neige.
Célia n’était pas obligée de réciter une incantation obscure pour faire oublier les rêves mais cela lui permettait de cibler plus précise. Il n’y avait de toute façon pas grand-chose à y comprendre, sauf qu’il ne se rappellerait pas ce qu’elle avait dit sur sa possible réalité ou non, ainsi il ne douterait jamais du faite qu’il ait tout imaginé. Pour le reste, son frère, l’invasion des créatures, le baisé… Célia ignorait si il s’en rappellerait ou pas et elle s’en fichait. Elle laissait au hasard le soin de choisir cela. Et, en effet du haut de son mètre cinquante elle l’avait traité de gamin. Maintenant qu’elle ne pouvait plus retourner l’embêter dans son rêve elle s’ennuyait. Le bandage de son bras était depuis longtemps terminé mais heureusement la cloche de fin des cours ne tarda pas à sonner. Il était donc temps pour Célia de retourner ouvrir l’infirmerie. Elle prit donc la main du jeune homme et le réveilla.
« - Bien dormis ? » Demanda-t-elle doucement lorsqu’il ouvrit les yeux.

Tout se passa très vite et je me perdais dans mon propre rêve. Il ne se passait plus rien et je restais immobile et silencieux. Je sentis quelque chose me tirer hors de ce doux petit moment et je me réveillais. Célia était à coté et je tirais la tronche pour qu'elle est osée tout d'abord m'endormir sans autorisation avant de me réveiller sans mon accord une fois encore !

« - Bien dormis ? »

Je soupirais et regardé partout avant de me gratter la tête. Ce rêve était bizarre, je me souvenais avoir vu mon frère, quelques créatures qui semblaient être amis et puis ensuite plus rien. J'avais toujours eu beaucoup de mal à me souvenir de mes rêves et je n'y accordé aucune importance généralement mais j'avais l'impression d'oublier quelque chose d'important... Je n'avais pas répondu à sa question mais il me semblait aussi qu'une rousse se tenait dans mon rêve... Mon regard était redevenu dur avant que je ne me relève.

-Mouais, comme d'hab je me souviens presque de rien... Vous auriez pu me donner un beau rêve non ? Enfin, votre pouvoir c'est de faire la belle au bois dormant pas de contrôler mon esprit ! Donc j'ai juste dormi quoi. Par contre, ne m'endormais plus sans autorisation !

La cloche avait-elle sonnée ? Certainement car il y avait du mouvement dehors. Je n'allais rien voir mais tant pis... Un petit grattement me fis regarder la direction du bruit et je me déplaçais pour ouvrir la porte. Le lutin était revenu avec les lunettes et je remettais les miennes avant de me retourner vers Célia.

-Sinon merci pour le soin obligatoire ! Je vous laisse, j'ai des choses à faire.

Je repartais en la laissant seule comme lorsque je l'avais dérangé.

Le jeune homme se réveilla, il semblait d’assez mauvaise humeur. Contrarié qu’elle s’amuse à trafiquer son rythme de son sommeil. En tout cas le sort d’effacement avait correctement marché mais il n’aurait pu en être autrement, Célia avait longuement expérimenté son pouvoir sur Ruko, enfin à l’époque elle était moins expérimenté et sa camarade chambre avait finit par s’apercevoir qu’elle trafiquait ses rêves. Elle sourit à l’allusion sur la belle au bois dormant, son pouvoir jouait à la fois le rôle de la pomme et du prince charmant mais malheureusement pour le jeune homme elle n’avait pas besoin de baisé pour réveiller sa belle. Dans le couloir le bruit de sortit de classe commençait à se faire entendre. Quelqu’un gratta même à la porte. Un… lutin ? Il portait des lunettes que le jeune s’empressa de poser sur son nez. Célia le trouvait plus mignon sans mais c’était sans doute mieux qu’il en porte si il ne voyait rien autrement.
« -Sinon merci pour le soin obligatoire ! Je vous laisse, j'ai des choses à faire. »
Célia hocha la tête, elle aussi avait des choses à faire.
« - Prend garde à ne pas trop solliciter ton bras. » Lui lança-t-elle juste avant qu’il ne franchisse la porte.
Puis elle s’étira lui laissa le temps de s’éloigner avant de sortir à son tour.