S'il vous plaît, ne me dénoncez pas...

Je viens de finir de m'installer dans la chambre de l'hôtel. Je suis la première, les deux autres sont apparemment toujours dans le salon, moi, je suis partie dès la fin de toutes les explications. Je m'installe nerveusement sur mon lit et prend mon dernier sac. Mays se trouve au fond, pour l'instant il "dort". Pour le réveiller, il faudra que je le remonte mais normalement je n'ai pas le droit, je n'avais même pas le droit de l'amener. Je regarde de tous les côtés, il n'y a bien sûr personne mais je n'arrive pas à me calmer, si quelqu'un me dénonce et que je me vois confisquer Mays, je ne sais pas ce que je ferai... C'est pour cela que j'ai pris la décision de ne pas le remonter, mais en même temps j'ai peur... j'ai vraiment peur que, si je le laisse comme ça, il finisse par redevenir un automate ordinaire. Sans m'en rendre compte, je l'ai sorti et posé sur mes genoux. Je le caresse doucement, lui murmurant des "ça va aller" et autres mots rassurants, mais je sais très bien que ce n'est pas vraiment à lui que je m'adresse. Je reste un peu ainsi, puis je craque. Je sors de ma poche ma petite clé et remonte les mécanismes de mon chat. A peine ai-je fini qu'il bondit sur le sol et commence à courir après m'avoir lancé un regard de reproche. Je me précipite pour le rattraper, il râle.

- Je suis désolée Mays, je ne pouvais pas te remonter avant... Il va falloir rester discret, tu ne devrais pas être là.

Il me fait un petit bruit interrogatif (en effet, il ne peut pas vraiment miauler) en penchant la tête sur le côté.

- Tu ne peux pas te montrer, d'accord ?

A ce moment, la porte s'ouvre, je panique et pose précipitamment un coussin sur Mays pour le cacher.

Ruko s'étira. Interminable. Elle qui pensait que le voyage serai super, qu'il ferai beau tout le long... Mais non, il a fallu qu'il pleuve la première semaine en plus que la propriétaire ne soit pas là. Elle soupira en marchand dans le couloir, sa valise à bout de bras. Etrangement ses deux colocataires avaient les cheveux roux. Elle soupira de nouveau, au moins elles avaient un physique différent. Margareth avait plus des allures de "sorcière" tandis que la petit Emy d'une... Bah d'une jeune fille. Elle finit par arriver devant la porte. Pourquoi ne pas avoir utilisé les portails ? Simplement parce qu'elle en avait la flemme et puis marcher de temps en temps ne faisait pas de mal, et qu'il était interdit d'utiliser ses pouvoirs. Ruko remarqua que la porte n'était pas fermé à clé. Elle ouvrit la porte alors qu'une voix se faisait entendre.

- Tu ne peux pas te montrer, d'accord ?

Cette simple phrase fit sourire la professeur. Son regard tomba sur une jeune fille aux cheveux roux, elle devait être Margareth. Avec un oreiller. Ruko arqua un sourcil en voyant l'oreiller bouger .

- Bonjour, fit-elle. Tu dois être Margareth Missi-Franklin ? Je suis Ruko Yokune ta...

Elle se stoppa en voyant un espèce de robot chat sortir de sous le coussin. Elle se pinça l'arête du nez et se dépêcha de fermer la porte. Elle s'appuya contre et lâcha sa valise. Qu'est-ce qu'elle devait faire si déjà les élèves utilisaient leur pouvoir. A son avis, la jeune fille n'avait pas fait exprès, ou bien elle ne pouvait pas se passer de son pouvoir. La plupart des élèves ne pouvaient pas s'en passer et pour quelques exceptions c'étaient le mieux qu'ils doivent faire. Elle inspira à fond et reprit comme si de rien n'était.

-... Ta prof de pouvoir. Pourrais-je savoir si ce chat fonctionne à ton pouvoir ?

Son pouvoir... Son pouvoir. Ruko se souvient d'un pouvoir en rapport avec l'animation. Des créations, ou d'objets ? Ou bien de robot. Elle laissa sa question en suspens tout en ne quittant pas la jeune fille des yeux.

[Voila j'espère que ça ne te dérange pas que j'ai fais bouger ton chat ? Sinon j'écris en 3366cc.]

Une jeune femme ouvre la porte, c'est la professeure, il faut bien sûr que ce soit elle, je la vois qui regarde l'oreiller étonnée. Mays s'agite en-dessous, impossible de l'immobiliser convenablement et il ne semble pas être d'humeur à tenir en place... La jeune adulte prend la parole :

- Bonjour. Tu dois être Margareth Missi-Franklin ? Je suis Ruko Yokune ta..

Elle s'interrompt quand mon chat réussit à s'échapper de mon étreinte et saute joyeusement au milieu de la pièce. Mon interlocutrice referme vivement la porte en se pinçant le nez. J'attends avec appréhension la suite. Elle se pose contre la porte en lâchant sa valise et semble réfléchir à la situation. Elle respire soudain et reprend sa phrase.

-... Ta prof de pouvoir. Pourrais-je savoir si ce chat fonctionne à ton pouvoir ?

Elle me fixe, attendant ma réponse. Je ne sais pas quoi faire. J'ouvre la bouche, puis la referme, cherchant mes mots. Mays, lui, va tranquillement se frotter contre les jambes de la nouvelle venue, réclamant des caresses. Je n'ose pas bouger et, toujours assise bêtement sur mon lit, bafouille :

- C'est que... en fait... enfin... c'est plus compliqué que cela... Je... C'est bien moi qui l'ai créé, mais... je ne sais pas si on peut dire qu'il... "fonctionne à mon pouvoir"... Je... je ne le contrôle pas... Il est vivant maintenant...

Je m'arrête et baisse les yeux, honteuse de ne pas savoir m'expliquer. A vrai dire, c'est difficile quand on ne sait pas trop soi-même comment marche son pouvoir. Rend-il mes automates vivants et totalement indépendant, ou bien est-il comme une forme d'énergie pour eux ? Je n'en sais rien. Je joue nerveusement avec mes doigts. Mays sent ma nervosité car il saute soudain sur mes genoux et me donne des petits coups de tête sur le menton pour me calmer. Je souris doucement et commence à le caresser. Je relève à nouveau la tête vers Mme Yokune.

- Je sais que ne je pouvais pas l'amener normalement, mais c'est mon meilleur ami... Et j'avais peur... j'avais peur qu'il meurt... enfin qu'il s'arrête, qu'il redevienne un automate normal si je ne m'occupais pas de lui...

Ruko baissa les yeux vers l'automate de fer qui se frottait contre ses jambes. Elle s'accroupit et passa sa main sur le dos de l'animal. C'était étrange... Si un jour on lui avait dit qu'elle pourrait caresser un chat en fer, elle aurait surement rit au nez de cette personne. La professeur caressait toujours l'animal quand la jeune fille prit la parole.

- C'est que... en fait... enfin... c'est plus compliqué que cela... Je... C'est bien moi qui l'ai créé, mais... je ne sais pas si on peut dire qu'il... "fonctionne à mon pouvoir"... Je... je ne le contrôle pas... Il est vivant maintenant...

Ruko se releva et laissa le petit animal aller vers sa maîtresse. Les bouts de phrases de rouquine fit sourire la professeur. Elle ne contrôle pas son pouvoir, et vu la difficulté qu'elle a eut à dire ça. Ruko en déduit que c'était à cause de la timidité qu'elle ne l'avait pas vu avant de partir.

- Je sais que ne je pouvais pas l'amener normalement, mais c'est mon meilleur ami... Et j'avais peur... j'avais peur qu'il meurt... enfin qu'il s'arrête, qu'il redevienne un automate normal si je ne m'occupais pas de lui...

Ruko eut un petit sourire. Margareth lui faisait penser à une petite fille qui ne voulait pas laisser son animal à la maison, de peur qu'il meurt. C'était un peu vrai. Elle passa sa main gantée dans sa nuque. Elle ne savait pas trop quoi faire. Ce n'était pas de sa faute si elle ne savait pas contrôler son pouvoir. La jeune femme soupire, elle n'avait aucune envie d'embêter une élève. Aucune envie et une flemme immense. Elle secoua doucement la tête.

- Normalement je devrai le signaler à mes collègues et tu serrais obligée de rentrée au pensionnat. Mais j'ai eu un début de vacance vraiment difficile et, je suppose que c'est pareil pour les élèves. Donc je vais passer l'éponge juste pour cette fois.

Discourt nul. Ruko prit sa valise et la déposa sur le lit libre et s'assit dessus. Elle regard Margareht et continua.

- Je pense que ton pouvoir, c'est de rendre vivante tes créations. Surement par l'amour que tu leurs donnes ou par le plaisir de les fabriquer te procure. Mais ce ne sont que des suppositions. La raison pour laquelle les pouvoirs apparaissent à certaines personnes et à pas d'autre, sont encore beaucoup trop vague pour que je puisse comprendre comment ils fonctionnent tous...

Ruko fronça le nez et secoua la tête. Elle s'était embrouillée dans ses explications et s'était perdu toute seule. Elle tira légèrement sur sa mèche bleue en regardant la jeune fille.

- Par exemple, il a trois types de possesseurs de pouvoir, ceux qui peuvent les utiliser autant qu'ils veulent sans devenir dépendant à leurs pouvoirs. Et ceux qui sont obligés de les utilisés au moins un certain nombre de fois pendant une certaine durée. Et ceux qui doivent les utilisés rarement au risque de maladie...

Ruko pencha légèrement la tête sur le côté en espérant que les explications étaient assez clairs. Elle reprit.

- Je dirai, que tu fais plutôt parti du premier type de possesseur. Bref...

Ruko leva les yeux vers le plafond en espérant trouver la suite de sa phrase. Après quelques secondes elle reporta son attention sur la jeune fille sans avoir trouver de réponse adéquate.

- Je veux bien te laisser "utiliser" ton ami dans la chambre, mais seulement si tu es seule et enfermée dedans ou avec moi...

[Désolé c'est pas génial...]

La professeure sourit. Elle a l'air gentille, j'espère que je n'aurai pas de problème... et j'espère aussi que je ne lui causerai pas de problème à elle. D'ailleurs, l'adulte semble un peu ennuyée, peut-être ne sait-elle pas comment m’annoncer que je vais devoir quitter le pensionnat, à cette pensée mon cœur se serre, cet endroit est la meilleure chose qui me soit arrivée. Finalement, je la voie secouer la tête, elle prend la parole.

- Normalement je devrai le signaler à mes collègues et tu serrais obligée de rentrée au pensionnat. Mais j'ai eu un début de vacance vraiment difficile et, je suppose que c'est pareil pour les élèves. Donc je vais passer l'éponge juste pour cette fois.

Je souris  en entendant cela, je vais pouvoir rester, tout va bien. J'ai envie de sauter dans les bras de Mme Yokune, mais je me retiens de peur qu'elle le prenne mal. Mays émet un grincement de victoire et se pelotonne sur mes genoux en "ronronnant" comme s'il avait fini son travail. Mon interlocutrice est à présent assise sur son lit.

- Je pense que ton pouvoir, c'est de rendre vivante tes créations. Surement par l'amour que tu leurs donnes ou par le plaisir de les fabriquer te procure. Mais ce ne sont que des suppositions. La raison pour laquelle les pouvoirs apparaissent à certaines personnes et à pas d'autre, sont encore beaucoup trop vague pour que je puisse comprendre comment ils fonctionnent tous...

Je hoche la tête en écoutant attentivement la professeure. J'aimerai comprendre mon pouvoir, alors si elle essaye de m'expliquer des possibilités sur son origine, je suis prête à les prendre, même si elles sont très vagues. Elle tire sur sa mèche après avoir secouer la tête visiblement mécontente de ses hypothèses ou bien de la façon dont elles les a énoncé. Quoiqu'il en soit, elle continue.

- Par exemple, il a trois types de possesseurs de pouvoir, ceux qui peuvent les utiliser autant qu'ils veulent sans devenir dépendant à leurs pouvoirs. Et ceux qui sont obligés de les utilisés au moins un certain nombre de fois pendant une certaine durée. Et ceux qui doivent les utilisés rarement au risque de maladie...

Je hoche à nouveau la tête, depuis que je suis au pensionnat j'ai vu les trois types de personnes dont elle parle. Certains deviennent fous (ou le sont déjà) à cause de leur pouvoir, je suis soulagée que ce ne sois pas mon cas, que deviendraient mes automates si je perdais la tête ? Le professeure me sort de mes pensées en énonçant le fait que je connais :

- Je dirai, que tu fais plutôt parti du premier type de possesseur. Bref...

Elle lève un instant les yeux au plafond cherchant visiblement quoi dire. J'ai peur qu'elle change d'avis et m'apprête à prendre la parole pour m'assurer qu'elle ne va pas me dénoncer mais elle me regarde à nouveau et annonce :

- Je veux bien te laisser "utiliser" ton ami dans la chambre, mais seulement si tu es seule et enfermée dedans ou avec moi...

Un sourire illumine mon visage et je laisse cette fois éclater ma joie.

- Merci ! Merci beaucoup !!

Je prend Mays dans mes bras et lui fait un gros câlin en riant doucement, puis je le prend à bout de bras et le regarde sévèrement :

- Tu as entendu Mays : Plus de bêtises. Je t'ai déjà demander de rester sage et tu n'as pas obéi, on a de la chance que Mme Yokune soit gentille.

Mays me regarde pendant que je le gronde, mais l'instant d'après il se tortille pour m'échapper et part se faire câliner par la jeune femme en face de moi. Je me lève pour le rattraper.

- Mays ! Ecoute-moi ! Si tu n'en fais qu'à ta tête, je vais me faire renvoyer !

Il se tourne alors vers moi et émet un grincement d'incompréhension. Il s'approche pour se frotter contre moi pour tenter de m'amadouer. Je soupire, le caresse doucement et essaye de lui expliquer de façon plus claire. Je ne peux empêcher ma voix de trembler légèrement en énoncer les faits.

- Il faut que tu sois sage. Sinon, on va devoir retourner chez mes parents...


[HRP : Ca va je trouve, ne t'inquiète pas ]