Sous un rayon de lune[PV Floyd West][Terminé]

Music ♪

Le soleil commençait sa longue route, bientôt, la nuit régnerait en maître sur la ville mais avant ça, je voulais pouvoir nager. Sur mon passage, les gens se retournaient, il fallait bien avouer que mes vêtements étaient en parfait contraste avec ma personne, ma peau blanche ressortait d'autant plus dans cette tenue de cuir. Si mon visage faisait penser à un homme sérieux mais doux, ma tenue elle aurait pu me faire passer pour un jeune sadomaso à la recherche de son prochain jouet, ou maître. Pour accompagner les vêtements moulant, j'avais opté pour des bottes avec de léger talons. Il ne me manquais plus que le fouet pour compléter la collection ! Je m'en fichais. Si j'avais du me sentir gêné du regard d'autrui, ça ferait depuis bien longtemps que je ne ressortirais plus de chez moi. J'arrivais à la piscine, la saison était encore fraiche mais aussi tard la nuit, je savais que Gabrielle malgré tout l'estime qu'elle me portait, ne m'aurais pas laissé rentrer. En voyant la charmante créature, je lui fis un large sourire en m'arrêtant à sa hauteur pour l'accoster, quelque peu taquin. Nous échangeâmes plusieurs mots et chacun de ses gloussements étaient aussi ravissant qu'elle ! Ses longs cheveux blond lui léchaient le visage et de temps à autre, elle glisser une main furtive dans sa crinière pour la rejeter en arrière.

- Je compte sur toi ma puce pour faire comme si je n'étais pas là.

La jeune fille fit mine de me chasser de la main en rigolant joyeusement.

- Allez file Ed à moins que tu ne veuille que je change d'avis ! Tu devras te débrouiller tout seul pour sortir par contre, mon boss va me tuer s'il apprend que je t'ai laissé les clés.

Je m'approchais d'elle et passé mes bras autour de sa nuque pour l'attirer à moi en déposant mes lèvres sur sa joue avec un gros "smack" retentissant. Elle me repoussa en rigolant de plus belle tout en imitant un ai dégouté et je lui décochais une pichenette sur le front en me dirigeant vers les vestiaires. Elle m'interpella une dernière fois et je me retournais à demi.

- Au fait Ed, classe ta nouvelle tenue ! Tu me donnera le nom de ton club SM hein ?

Je lui faisais un doigt d'honneur en tirant la langue avant de disparaitre derrière la porte. Gaby était belle et gentille, dès mon arrivé dans la ville je l'avais aperçu dans un centre commercial et je n'avais pas perdu mon temps, j'avais foncé pour aller lui parler. Nous étions devenu en quelque sorte ami bien que je n'aurais été nullement dérangé de l'avoir dans mon lit une ou deux fois. J'étais d'ailleurs certain par les façons dont elle me dévorer du regard qu'elle n'aurait pas dit non à un petit câlin... Je me changeais à la va vite, mon maillot de bain était très simple, un short de bain noir, tout ce qu'il y avait de plus basique. Sur les cotés, deux fines rayures argenté lui servait de décoration mais ce qui attirait le plus l'attention en ma présence, c'était les deux tatouages dans mon dos. L'aigle était imposant, occupant une large parti de mon dos tandis qu'une petite couronne orné mon omoplate droit. Je passais sous les douches glacé en serrant les dents, laissant l'eau ruisselait sur mon corps pendant une bonne dizaine de minute, faisant le vide dans ma tête. De grosse gouets venaient s'écraser sur mon visage, traçant un long chemin sur mes joues. Une fois que je me mettais au sport, j'étais une toute autre personne, tout comme avec la lecture, le monde extérieur n'existait pas, j'étais seul. Je sortais du bâtiment en grelotant sous les tirades de vents qui martyrisé ma chaire. Je bondissais à l'eau, elle me paraissait chaude, presque brulante. Je me mis à nager avec rage, n'importe qui aurait pu croire que j'essayais de battre mon record de vitesse, mais la véritable raison était plus triste. Je voulais simplement me soulager de tout ce stress, épuisé mon corps au point que mes membres feraient souffrir, jusqu'à ce que j'ai l'impression que mon heure était proche. Je voulais entendre mes os hurler de douleur et oublier les maltraitances qu'il avait subit, le sport était une manière pour moi de me tuer.

Gabrielle sorti me rendre visite en m'apportant une bouteille d'eau, un sourire aux lèvres. Puis après une bise, elle s'évada des lieux, fermant la piscine, me laissant seul dans ma solitude. J'aimais ça. Je ne voulais pas être déranger. Je voulais détruire mon corps, sans personne à coté pour me venir en aide. La nuit fini par tomber et ça ne m'empêchais pas de continuer. En plein milieu des eaux tumultueuse, je sentis mes forces me lâcher et je renonçais à me battre, je me laissais couler au fond du bassin, sentant mon corps toucher le sol. J'avais une longue respiration et je me permis de rester là, inerte, tel un cadavre, jusqu'à ce que mes poumons s'enflamme. Même lorsque ceux-ci se mirent à manquer d'oxygène, je pris tout mon temps pour remonter à la surface. J'inspirais une grande bouffée d'air et regagné les murs pour les longer vers un coin plus profond. Immobile, je restais au bord, accroché au muret qui refusait de me laisser remonter. Mes bras n'avaient plus aucune force et me suppliaient de remonter par l'échelle, je ne les écoutais pas, serrant les dents pendant que je me surélevé. La terre ferme, enfin. Je me laissais rouler sur le coté en grimaçant, totalement trempé, la respiration irrégulière. Je fermais les yeux, frigorifié par cette brise qui voulait emporter la moindre chaleur qui m'habitais encore. Je restais là quelques minutes, un long moment enfaite. Puis je me relevais, et m'assis au bord, les pieds plongé dans l'eau. Mon reflet me donnais envie de vomir, j'étais laid, j'étais un homme. Mes yeux rouge, deux petites prunelles semblable à des rubis, semblaient me narguer. Si les gens les trouvaient beaux, moi je les détestais, c'était une couleur de sang, me rappelant sans cesse mais innombrables crimes. Ces cheveux blanc ricanaient en me disant que je ne vivrais jamais aussi longtemps que les autres, cette couleur signifiait que bien que j'étais encore jeune, il ne me restais pas si longtemps que ça à vivre. C'était ma vieillesse. Violemment, j'abattais mon poing contre le sol en plongeant encore une fois à l'eau. Je nageais comme un beau diable, grimaçant, me haïssant. Je fini par m'accorder une pause mais au lieu de me sentir reposé, je fulminais d'autant plus... Je refusais d'arrêter mais je ne pouvais continuer, alors je restais dans l'eau, le regard vide, posé sur les eaux plus profonde. Je m'enfonçais dans l'eau, me laissant sombrer une seconde fois au fond, les jambes repliées sur moi même. Bien que le chlore me brulait les yeux, je les gardais ouvert, ne voyant quasi rien dans la piscine, mais je m'en fichais. Je restais au fond de l'eau, repoussant mes limites plus encore, refusant de remonter. La seule chose qui me pousserais à reprendre ma respiration, c'était mon instinct de survie.

Music ♪

J'étais bien... J'étais mort... Mes poumons hurlaient, ils me brulaient et j'entrouvrais la bouche un instant, perdant l'oxygène que j'avais stocké. J'allais m'étouffer alors je me préparais à remonter. Je n'en eus pas le temps. Quelque chose m'agrippa fermement et je recrachais les dernières bulles d'air que j'avais conservé, buvant la tasse, essayant de me débattre dans les bars de cet inconnu. Son corps était dur comme un roc, une peau rude, celle d'un homme, je ne voulais pas qu'on me touche. Mais mon intérêt n'était pas non plus de mourir. Lorsque je regagnais enfin la surface, je pris une profonde respiration, recrachant l'eau avalé sur les épaules de mon "sauveur", enfin, il était surtout celui qui avais failli me noyer. Le regard livide, je sentais la bile me montait, mais le chlore n'était pas la seule raison.

-... Edward... James ?

Cette voix, je ne la connaissais que trop bien maintenant. Je clignais plus fois des paupières avant de jeter des regards affolés dans tout les sens, ne comprenant pas où je me trouvais. Le bibliothécaire me relâchais et se décalé, quant à moi, je le fixais les yeux rond, sans comprendre sa présence ici.

- James ! Mais qu'est-ce que vous foutez là à cette heure-ci ? La piscine est fermée. Et pourquoi vous ne remontiez pas ? Vous voulez mourir ou quoi ??

Je le regardais, la bouche entrouverte. Mes yeux étaient plus rouge qu'à l'accoutumée, les garder ouvert dans l'eau de la piscine les avait plus abîmé encore qu'ils ne l'étaient déjà. Je me mis à rire froidement, un rire ironique, tout simplement parce que Floyd était en train de se foutre de ma gueule. Mon rire prit fin avec plusieurs toussotements et je fermais les yeux en retenant les larmes de couler. J'avais mal, tout mon corps était endolorie et je respirais difficilement. Je ne m'étais pas rendu compte à quel point mon état était critique. En me concentrant, je pu mieux identifier le sons de ma voix, il était rauque et étouffé, comme si je n'arrivais plus à parler. Je portais ma main à ma gorge, ouvrant les lèvres et laissant échapper un gémissement plaintif ressemblant plus à un bruit inhumain, presque inaudible. Je n'entendais pas ma voix, et j'eus peur. Mon cœur s'accélérait et totalement paniqué, je me mis à marcher dans la zone où j'avais pied, jetant quelques regards affolés autour de moi. Je me précipitais vers la sortie, regagnant la terre ferme pour me recroquevillais sur moi même. Je voulais vomir mais rien ne sortait. Je tournais le dos à l'employé, je ne devais pas lui montrer mon état. Pourtant, même de dos, il pouvait voir à quel point j'étais mal. Je fixais mes mains avec effarement. Elles tremblaient. Enfaite, tout mon corps tremblait mais je savais que la fatigue n'était pas la seule cause. C'était d'avoir senti le corps nu d'un homme contre le mien. Jeremy... Son image me revint en mémoire et j'abattais mon poing sur le bitume en criant du mieux que je pu.

- La ferme, la ferme ! Crève ! Tu es mort !

Ma voix s'était brisée et je me laissais tomber sur le coté lourdement. j'avais froid. J'avais peur. j'aurais pu rester ainsi pour toujours, mais je trouvais la foi de me relever en repensant à l'homme qui se trouvait à coté. Malgré la douleur, je me relevais, mais je glissais dans une flaque que j'avais laissé dans ma précipitation et me cassé la figure dans la piscine en lâchant un cri apeuré. Je ressortais enfin la tête de l'eau, les cheveux en plein milieu du visage, mais je ne pris pas la peine de les remettre correctement. Je me tournais vers Floyd en le foudroyant du regard... Sauf que mes cheveux caché mes yeux, ils étaient plaqué contre mon front et je devais ressembler à un petit chien. Nerveusement, je les rabattais en arrière en grognant.

- Si quelqu'un a failli me noyer ici, c'est bien vous ! J'allais parfaitement bien, mais lorsque vous m'avez soulevé j'avais bu la tasse sous l'effet de la surprise ! Je grognais, et vous êtes mal placé pour me faire la moral, vous n'avez pas le droit d'être ici !

Je m'abstins de lui avouer que Gabrielle m'avait laissé libre accès à la piscine de peur de lui attirer des emmerdes, et aussi parce que je ne voulais pas que ce rustre lui bondisse dessus dès qu'il la verrait ! Je le fixais, jusqu'à ce que mon regard se redirige vers son corps. Des muscles saillant, bombant son torse, sa peau légèrement halé sous les reflets lunaires, ses cheveux brun, trempé, l'eau lui ruisselant sur les épaules... Je déglutis difficilement, espérant qu'il ne le remarquerait pas. C'était quoi mon problème ? Pourquoi est-ce que j'agissais comme toutes ces tapettes ? Ces pédales qui s'enculaient entre elles ?! Je n'étais pas comme eux, je n'étais pas un pervers, un dégénéré mental attiré par le même sexe. Alors pourquoi mon regard le scruté sous tout les angles ? Lorsqu'enfin, je remarquais que sa peau était de couleur uniforme, je me crispais. Même dans l'eau, on pouvait voir mon short noir, mais lui ne possédait rien. Je me mis à rougir violemment, relevant brusquement la tête en bégayant.

- Ma-Mais, pour l'amour de Dieu, ha-ha-habillez-vous !

Mes cheveux se hérissèrent un par un face à ce corps dénudé, bien que je savais que c'était mal et contre nature, mon corps semblait désirer cet homme... J'étais comme Jeremy, un fou. Il fallait m'enfermer. Le dégout fut tel que mon corps se refroidit aussitôt et mon regard se fit plus dur encore. Je serrais les dents, me mordant la lèvre inférieur jusqu'à ce qu'une goute de sang perle le long de mes lèvres. Les mots frinchir mes lèvres dans un grondement sourd, je ne leurs avais pas ordonné.

- Jamais je ne pourrais vous aimer.

Music ♪

- Certes. Enfin je ne vous ai pas demandé de m'aimer vous savez. Tant qu'on se supporte assez pour travailler ensemble, moi ça me va.

Je me maudissais, qu'est-ce qui m'avais pris de dire ça ? Je ne le comprenais pas moi même, quelque chose cloché et bien que c'était un problème chez moi, je n'arrivais pas à l'identifier. Peut-être que j'allais devoir aller voir un psy pour me faire aider ? Je n'en avais pas envie, devenir l'objet d'un professionnel, c'était son travail certes, mais je n'aimais pas leurs regards, ils faisaient comme s'ils savaient tout, vous jugé discrètement et au final, vous n'étiez un morceau de viande... Offert à un loup.

- Sinon, concernant l'accident, un simple "Merci" m'aurait suffit, comme la dernière fois. Enfin, y a pas de quoi, hein.

Je fronçais les sourcils en relevant le menton, hautain. Pourquoi l'aurais-je remercié ? Je n'avais pas eu besoin d'aide et je n'allais certainement pas remercier un homme, qui avait en plus faillit me faire perdre la vie ! Floyd plongea sous l'eau et je fixais, distrais, la large silhouette s'éloigner. Ma curiosité fut piquée à vif lorsque je pu enfin apercevoir les tatouages du bibliothécaire, on aurait pu les comparer aux rayures d'un immense tigre et personnellement, je trouvais que cet animal lui convenait à merveille. Je frissonnais une nouvelle fois, son dos zébré était tout autant attirant que le reste, l'homme était un pur dominant, un mastodonte qui faisait régner sa loi et briser les cœurs des demoiselles qui se laissaient charmer. Il était un fauve indomptable qui s'amuserait avec ses proies pour le restant de ses jours, alors pourquoi aimais-je le regarder ? C'était cette partie que Jeremy avait éduqué en moi qui grondé, qui voulait se faire brutaliser par les paumes de l'employé. Elle quémander, presque en lamentation, qu'on lui offre sa punition. J'étais repoussé, dégouté. Ils étaient pareil, ils dégageaient la même chose. Je n'aimais pas ça. Il se retourna me gâchant la vue, il avait beau être superbe, ses tatouages étaient si attrayant que je voulais les contempler pendant des heures pour comprendre leurs signification. Bien que j'étais certain qu'ils représentaient un tigre.

- Je vais m'habiller, ne vous inquiétez donc pas. Mais faites donc quelque chose pour moi. Je suis sûr que vous n'êtes pas un voyeur, ou en tout cas qu'avec votre phobie, vous devez vous abstenir de mater des hommes au risque de vomir, où je ne sais quoi d'autre. Mais je vais quand même vous demander de vous retourner. Ou de plonger la tête sous l'eau, mais c'est moins conseillé, vu le temps que vous venez d'y passer. Je n'aime pas particulièrement être nu devant des gens pris au hasard alors juste le temps que je mette quelque chose, ne regardez pas. Ce sera pour notre confort à tous les deux.

Je le regardais sans comprendre jusqu'à ce qu'il sorte entièrement de l'eau. Mes yeux rouge se posèrent un instant sur son fessier et dès l'instant où je m'en aperçus, je détournais la tête vivement en rougissant de plus bel. J'avais imaginé mes mains parcourant sa nuque pour se glisser jusque sur ses hanches, j'avais imaginé mes lèvres frôlant une de ses rondeurs et ma langue caressant les rayures. Je ne voulais plus penser à rien, il m'avait empêcher de "mourir". Je ne voulais pas mourir, mais je voulais sentir mon corps inerte, il m'en avais empêché. Je plongeais sous l'eau en fermant les yeux cette fois-ci. Je ne voulais plus le voir, il y avait quelque chose de malsain en moi, il le réveillait. Plongé dans le liquide, je n'entendais plus rien, je ne me concentrais sur rien, j'oubliais la présence de l'homme. Je ressortais un peu plus loin en respirant bruyamment, mes poumons souffraient toujours et je n'étais pas encore prêt à refaire quelques folie. Mourir noyé devait être douloureux et je voulais d'une mort douce, comme mourir dans son sommeil par exemple. Je jetais un coup d'œil en arrière, Floyd n'était plus là mais au lieu de sourire, je fus surpris et quelque peu inquiet. Il rodait toujours mais je ne le voyais pas, j'avais peur d'être pris au piège. Bien évidemment, ses intentions n'avaient certainement jamais été de m'attraper et je le repérais assez rapidement au bord de la piscine. Je soupirais de soulagement en voyant qu'il avait enfin fini par mettre quelque chose, bien que ce ne soit qu'un boxer qui me laissais parfaitement imaginer ce qui se trouvait en dessous.

- Enfin sinon, je suis désolé pour ma question. C'est vrai que je n'ai pas le droit d'être ici non plus. Mais les habitudes tiennent la vie dure. J'aime bien rentrer où je veux ou prendre ce que je veux sans avoir à attendre où à demander. Et mes supers pouvoirs ne m'aident pas à guérir cette sale manie que j'ai.

Je plongeais le bas de mon visage dans l'eau, faisant quelques bulles avec ma bouche comme un gamin de trois ans. Il m'arrivais de faire des choses incohérente lorsque je réfléchissais. Il agissait comme un voleur, c'était un tigre et quelqu'un qui aimait dérober... Tout semblait devenir limpide dans ma tête mais il me manquais encore certaine pièce du puzzle, pourtant, quelque chose me disais que je devais trouver, que c'était important. Le tigre finit par se relever et je le fixais, je relevais la tête subitement en le voyant se préparer à sauter à l'eau. Affolé, je me mis à nager à l'opposé de lui, trop tard, il avait sauté et une vague m'avais emporté comme une brindille. Je n'avais pas eu le temps de prendre ma respiration et je remontais donc à la surface en toussotant et en me tenant le nez, me plaignant doucement avec des "ahhh...". Floyd avait beau être un homme négligé, il faisait son âge contrairement à moi mais cette fois-ci, il ressemblait plus à un enfant qui s'amuserait comme un fou. Je m'attendris quelques secondes, je n'aimais pas voir son visage rude, mais les traits apaisés, un sourire comme celui qu'il avait, ça m'apaisais.

- Mais c'est super cool, la piscine la nuit. Alors je ne vais pas me sentir coupable d'enfreindre les règles. Ce serait d'ailleurs un peu déplacé, vu que je n'en respecte pratiquement aucune.

Je nageais jusqu'à ce lui en m'arrêtant juste à coté, la moitié du visage toujours plongé dans l'eau, ne laissant que mon nez et mes yeux à l'air libre. Il faisait froid et j'étais assez sensible au niveau du cou et des oreilles, alors je les cachais. Je le fixais, très sérieux, pensif. Jusqu'à ce que de petites bulles vinrent éclater sous mon nez, je recommençais à en faire avec la bouche, parfait contraste avec mon regard tout à fait sérieux. je ne cachais pas mes lèvres simplement pour me protéger du froid ou m'amuser à faire le gamin, mais parce que je souriais et je ne voulais pas qu'il le voit. J'ouvrais la bouche pour prendre la parole mais étant un peu ailleurs, j'avais totalement oublié que j'étais plongé dans l'eau. Je relevais donc la tête en recrachant un filet d'eau, impassible. Je reprenais ma respiration avant de m'adresser enfin à lui.

- Vous me faites vraiment à penser à un animal, déjà lors de notre rencontre je vous trouvais des airs de félin mais avec vos tatouages... Je lui adressais un sourire à peine visible, vous êtes donc un tigre, ça vous va bien.

Je reprenais une nouvelle fois ma respiration mais cette fois-ci, ce fut pour plonger sous l'eau. Mes mains touchèrent rapidement le sol et je restais au fond quelques instant. Si je restais trop longtemps à coté de lui, j'allais perdre ma raison. Les mouvements que faisait l'employé dans l'eau étaient silencieux à la surface, mais ici, ils étaient bruyant, bien trop. C'est pourquoi je n'aimais pas aller à la piscine avec des gens. Je commençais à rester trop longtemps dans l'eau, mais je n'étais pas calme, alors j'employais les moyens radicaux. Je pensais à Erin, à sa douce chevelure brune, son sourire de petite fille, ses lèvres tremblante en apprenant la vérité, ses grimaces de dégout et enfin, son visage torturé par la douleur. Je ne pouvais pas la trahir et m'imaginais avec un homme était, en plus d'être contre nature, une trahison à son égard. Quelqu'un de normal se serait étouffé depuis déjà plusieurs secondes, mais je faisais ça depuis plus de cinq ans, mon souffle était digne d'un plongeur professionnel. Je m'éloignais du bibliothécaire, regagnant la surface un peu plus loin et bondissants presque hors de l'eau, à bout de souffle. Je m'étais agrippé au bord, les mains tremblante. J'étais enfin calmé. Lourdement, je laissais ma tête s'abattre sur le rebord, le choc me fis grimacer sur l'instant, mais pouvoir la laisser se reposer remporter sur la douleur. Après quelques instants de répits, je me retournais vers l'homme, sans quitter toutefois ma place, un sourire taquin sur les lèvres. Je ne voulais pas qu'il se rende compte de mon état.

- J'ignorais que vous aviez l'habitude de vous promener le cul à l'air, désolé de ne pas être une charmante jeune fille qui aurait pu vous reluquer le postérieur et tout ce qui va avec.

Je fis quelques mouvements dans sa direction en prenant appuie sur le bord, mes jambes me propulsèrent dans l'eau et je plongeais encore un peu. J'avais toujours préféré nager le corps entièrement ensevelis par les vagues, c'était reposant. Pour ne pas avoir l'air idiot comme précédemment, je fis attention à ressortir de l'eau la tête en arrière, histoire que mes cheveux ne partent pas en couille. Je regardais le ciel nocturne, dans cette ville, il était rare de voir les étoiles, ou bien, peut-être était-ce parce que c'était moi qui regardé le ciel ? La lune quant à elle, était resplendissante et je souriais en la regardant. Je me mis sur le dos, me laissant faire l'étoile de mer.

- Mais je suis d'accord avec vous pour une fois, se baigner la nuit est une chose que j'adore moi même faire. Alors, tant pis si j'enfreins les règles, c'est un petit moment de répit dans ma vie et je compte bien me battre s'il le faut pour le garder.

Les yeux rivé sur l'étendu céleste, je relevais une main hors de l'eau pour la tendre vers une des rares étoiles. De ma position, on aurait presque pu croire que je pouvais la saisir et je refermais la main, conscience que je n'attraperais rien. Mon doigt avait la marque de mon alliance, je ne l'enlevais jamais, sauf pour faire du sport, mais l'anneau m'avais laissé une marque rouge. Je rouvrais la main, fixant ce doigt dépouillé de son vœu de fidélité. Erin, j'étais tellement désolé pour elle. C'est moi qui aurait dû être la-bas à souffrir et non pas elle. Inconsciemment, j'avais ramené cette main à mes lèvres, posant un baiser à l'endroit où l'or blanc aurait du se trouver. j'inspirais profondément et hésité à me laissais couler de nouveau. Mes traits étaient totalement détendu et je semblais vulnérable, j'avais abandonné ma protection malgré la présence du fauve. Cette nuit, je ne voulais pas me battre avec un masque de fierté, tant qu'il ne ferait rien de déplacé, je n'avais pas à revêtir mon bouclier.

Music ♪

Je pensais à Erin, au mal que je lui avais fait. Je ne pouvais me pardonner, malgré mes nombreux crimes, celui fait à la jeune femme était le pire, sans doute parce qu'elle avait été pour moi une véritable sœur. Elle m'avait aimé comme on aime un amant, je n'avais pu partager cette passion qui l'a dévoré. Je me sentais peiné pour ma femme, morte si jeune, à cause d'une connerie de jeunesse. Quelque part, elle m'avait sauvé, si elle n'était pas intervenu, je serais devenu comme toutes ces tentouzes parcourant les rues. Je rouvrais les yeux en faisant quelques mouvements dans l'eau pour rester à la surface.

- En effet, je suis un tigre... J'ai d'ailleurs la barbe taillée comme des dents. Mais ça va, je ne suis pas trop déçu. Tant que vous avez profité du spectacle, c'est tout ce qui importe.

Je me retenais de sourire, en temps normal, je me serais renfrogné en l'insultant de tout les noms, mais j'avais les idées ailleurs et l'image de son arrière train était encore bien distinct dans ma tête. Je n'aimais pas ça. Avec lui, j'avais l'impression de me répéter, je finissais toujours par penser que je n'aimais rien, que je n'aimais pas ce qu'il faisait, que je ne l'aimais pas. Ce n'était pas totalement faux après tout... Je gardais ces premiers mots en tête, il se prétendait être un tigre, et en aucun cas je n'aurais pu le contredire. Ce fauve m'attirais et la seule chose que je pouvais faire pour y remédier, c'était le détester, lui et ce corps dégageant la même chose que Jeremy.

­- Mais vous avez raison de vous battre pour ce que vous souhaitez. Il ne faut jamais laisser passer une occasion, et toujours faire comme on le veut. Même si certaines règles ne devraient jamais être enfreintes, d'autres sont juste faites pour être contournées.

Je fronçais les sourcils en lui jetant un regard intrigué. Pour moi, aucune règle ne devait être enfreinte, mon coté flic ne me le permettais pas. Pourtant, j'étais assez gonflé de faire la moral, après tout, je faisais moi même quelque chose d'interdit... Cependant, Floyd et moi étions très différent, si je n'avais pas obtenu l'accord de Gaby, jamais je ne serais venu, lui laissait sa conscience lui dicter ce qu'il devait faire. Je l'enviais, moi même j'aurais aimé pouvoir obéir à mes envies et non pas me fondre dans le décor, comme ces vulgaires moutons. J'étais un mouton noir qui s'était teint je blanc, imitant les autres pour devenir quelqu'un de normal. Mais je ne l'avais jamais été, je le savais parfaitement. Pendant que les enfants rêvaient de devenir un super héros, moi j'avais voulu être photographe. Pendant que mes camarades regardaient les jeunes filles dans la fleur de l'âge, mon regard s'était posé sur des silhouettes masculine et mes mains, étaient sans cesse souillé par ce membre qui n'éprouvait du désir que pour la gente masculine. Ma mère n'avait pas aimée, je m'étais donc caché, jamais je ne l'avais révélé à mon père, aujourd'hui je le regrettais. Il ne m'aurais pas accordé sa bénédiction, je le savais, mais j'aurais aimé être plus proche de lui... Si j'avais eu le courage d'écouter mes sens, jamais je ne me serais caché... Je serrais les dents, mal à l'aise. Mes pensées étaient très contradictoire et je ne savais lesquels croire. Ma rêverie prit fin d'un seul coup, Floyd s'était rapproché sans que je ne le remarque et déjà je coulais. J'avais eu le temps de prendre ma respiration mais j'avais été plongé de force. Je poussais sa main d'un geste brusque en regagnant la surface pour foudroyer du regard l'homme au comportement puéril. Il riait, en me pointant du doigt.

- Ça, c'est pour avoir fait du chantage à votre supérieur en lui volant ses précieux bonbons. Et vous avez de la chance que je ne fasse que ça... D'autres que vous auraient souffert le martyre, mais je suis gentil...

Je fis mine de bouder en l'ignorant superbement pour passer à coté de lui en relevant dédaigneusement la tête. Lorsque je fus à nouveau à son niveau, je me retournais brusquement pour lui jeter des vagues au visage en poussant un royal "Ha ha !". Sans crier gare, oubliant totalement que mon interlocuteur était un homme, je lui bondissais dessus en passant mes bras autour de sa nuque. Mon genoux s'abattait dans son estomac, ce n'était pas bien fort, je ne voulais pas lui faire mal, juste le couler et m'amuser un peu... Nous avions tout deux pieds, mes chances de le faire piquer du nez étaient mince, alors je me servais de ma force pour le faire basculer. Malgré ce que beaucoup pensaient, j'étais bien plus fort que la plupart des hommes, et bien que Floyd était certainement tout autant dominant que moi, l'effet de la surprise du avoir raison de lui. Seulement j'évaluais mal mon coups et je me fis entrainer par sa chute. Je ressortais la tête de l'eau en riant, je n'avais pas pris la peine de vérifier ma coupe de cheveux et cette fois-ci, elle n'était pas plaqué contre mon front... Non... Elle partait simplement dans tout les sens.

- Alors, vous faîtes moins le malin là !

Je mimais une révérence en retournant vers un endroit moins profond, presque moqueur. Les traits de mon visage étaient totalement détendu, peut-être même légèrement tiré par un sourire.

- Monsieur me fais trop d'honneur !

Je disais cela pour sa remarque. Il aurait pu me faire souffrir le martyre ? Alors pourquoi ne l'avait-il pas fait, hein ? Ma tête me disait de courir et je ne me fis pas prier, je regagnais l'échelle pour m'éclipser de la piscine en regagnant la terre ferme. La brise nocturne vint me mordiller la peau et je frissonnais en m'attrapant les bras pour me les caresser vigoureusement. Je me levais et regagné le bord de la piscine en jetant quelques regards hautains à Floyd, on aurait peut-être même pu dire que j'avais un air triomphal, bien que j'étais certain que le fauve ferait en sorte pour que ça ne dure pas. Je lui envoyé un baiser volant en prenant une voix quelque peu efféminé.

- Ne me faîtes pas trop mal, s'il vous plais !

Ça ne durerait pas, je le savais, mon humeur taquin allait finir par se dissiper peu à peu et bientôt, je redeviendrais quelqu'un de froid, solitaire et craignant la compagnie masculine...

Music ♪

L'animal était prêt à bondir et j'en souriais.

- Tu vas voir ce que tu vas voir toi...

Floyd attrapa le bord et se hissa, pendant un court instant, je m'étais imaginé le repousser à l'eau avec le pied, lui donnant un coup par la même occasion pour osé vouloir m'embêter ! Je ne voulais pas que cette ambiance retombe, je voulais m'amuser et c'est pourquoi je ne fis rien, regardant simplement l'homme qui comptait me faire amèrement payé l'affront que je lui avais fais subir. Je me préparais à tout, sauf à ce qui allait se passer et pour cause, le bibliothécaire n'avait certainement pas pensé que son plan se déroulerait de la sorte ! Il dérapa, tout comme je l'avais fais plus tôt, instinctivement, j'avais voulu le rattraper mais même sans ça, il me serais tombé dessus. Je m'écroulais par terre en poussant un gémissement plaintif lorsque mon dos percuta le bitume. J'entendis mes os craquaient légèrement, rien de bien sérieux à part cette douleur insoutenable qui me fis grimacer en continuant de geindre. Puis je me stoppais net en comprenant peu à peu la situation. Le fauve tenta de se relever en vain avant de me retomber lourdement dessus, m'arrachant un étouffement. J'étais peut-être costaud, je restais sensible tout comme n'importe quel humain ! Floyd ne faisait pas le poids d'une plume et le souffle coupé, je cessais de penser quelques instants. Sa tête tomba à son tour, ses cheveux brun me caressant les joues... Le cou... Et même une partie de mon torse. Je détournais la tête, rougissant pendant que mes lèvres s'entrouvraient, ne laissant toutefois aucun sons sortirent. Je ne bougeais pas, incapable de faire le moindre geste sans que mon corps ne soit parsemé de léger frisson. Bordel de merde. j'avais un sérieux problème.

- Bordel... Si ces foutus vieux me voyaient... Ha la honte ! Comment j'ai pu me gameler comme ça ?

Je me concentrais sur ses paroles, tentant d'oublier cette peau nu contre la mienne, je devais faire disparaitre de mon esprit cette agréable sensation des muscles saillant de l'homme contre mon torse... Des battements de son cœur vibrant contre moi... Ce poids écrasant me fis fermer les yeux et je ne pu m'empêcher de tressaillir sous Floyd. Très vite, mes frissons se transformèrent en tremblement pendant que l'image du beau brun se dissiper, m'offrant pour seule vision, un homme aux cheveux doré. Ses yeux, deux prunelles d'un bleu profond, une lueur malsaine dans son magnifique regard. Je pouvais revoir sa main attraper mes cheveux laiteux pour me trainer dans l'appartement, j'avais l'impression de sentir ses mains m'agripper fermement pour me frapper. Mes mains se levèrent, se plaçant sur les bras de mon collègue pour l'agripper fermement. Mes ongles s'enfoncèrent dans sa chaire pendant que je fermais les yeux, apeuré. Mes propres battements s'accélèrent, j'avais peur, un sentiment négatif qui se mélangé pourtant à un certain manque. Je rouvrais les yeux faiblement, craignant de rester plus longtemps plongé dans mes pensées, de rester dans le noir. Ce n'était pas Jeremy et comme pour me le prouver, l'une de mes mains desserra sa prise, remontant le long de sa peau pour se loger dans ses cheveux soyeux. L'odeur masculine de l'employé s'était presque effacé, il possédait maintenant une odeur de chlore agressante, mais reposante. Le détenu avait les cheveux court, plaqué la plupart du temps en arrière. Mes doigts s'emmêlèrent parmi sa chevelure mais je refusais de regarder le fauve. Parce qu'une dernière image me revint en mémoire, je fixais le néant, le regard vide. Les mots s'échappèrent de mes lèvres d'eux même, sans que je ne les autorise à quitter leurs place, ils ne devaient pas sortir, parce que personne ne devait savoir à quel point j'avais appelé au secours.

- Sauve moi...

Ma main toujours accroché à son bras l'agrippa d'autant plus pendant que d'autre tremblement vinrent m'obliger à me coller à mon collègue. Je repris mes esprits subitement, tournant la tête vers la silhouette masculine, le relâchant et à la place, je plaçais mes mains sur ses épaules pour le repousser en arrière. J'étais perturbé et ma vision restait flou, même après avoir repris mes esprits. Je ne pourrais dire si mes émotions se lisaient sur mon visage, enfaite, je ne voulais pas le savoir. Je m'extirpais de sous l'homme, m'asseyant et ramenant mes jambes contre mon torse en enroulant mes bras autour d'elles. Je posais ma tête sur mes genoux, le teint plus livide qu'il ne l'était déjà. Je fuyais son regard, j'avais peur, peur qu'en relevant la tête, ses yeux soient passé de l'ambre au bleu.

- Désolé.

Vulnérable. Ce fut les premiers mots qui m'assaillais lorsque je pensais à mon état. Alors je me ressaisissais, secouant la tête pour redevenir la personne impénétrable. J'avais honte, ça devait par ailleurs se voir. Je relevais les yeux pour poser mon regard sur le visage de la bête. Je voulais parler, l'envoyer petre en l'insultant, mais rien ne sortait, je ne savais pas non plus quoi dire. Alors je ne pus que recommencer à m'excuser, encore et encore. Ils étaient les seuls mots qui acceptaient de sortirent de leur repaire. Je finis par me taire en me mordant la lèvre, je n'aimais pas m'excuser, encore moins devant un homme, encore moins lorsque je n'avais aucune raison de le faire.

Music ♪

Je ne voulais pas qu'il me regarde, je ne voulais pas de sa pitié. Alors pourquoi lorsque ses bras vinrent me chercher pour me coller à lui, j'étais heureux ? Je me figeais, sentant ma joue contre son torse, la chaleur corporelle de l'homme me permettais de résister à la température ambiante et peu à peu, je me laissais bercer par les battements de son cœur. J'avais l'impression d'être un enfant dans les bras de son père, j'aurais aimé connaitre l'amour paternel, presque tout les gamins le connaissaient, alors pourquoi pas moi ? Ma fierté en prit cependant un coup, un homme plus jeune que moi qui s'occupait de moi... C'était le pompon ! Alors que je m'apprêtais à me renfrogner, regagnant de nouveau la maturité d'un homme adulte de trente ans, le bibliothécaire prit la parole, me coupant dans mon élan.

- C'est pas grave, OK ? J'ai dû te faire bien plus mal en tombant, ce serait plutôt à moi de m'excuser.

Je passais outre le fait qu'il venait de me tutoyer, pour la simple et bonne raison que j'étais bien trop occupé à me fixer sur ses paroles. Il s'excusait. Comment devais-je le prendre ? Surement en me relevant pour lui dire que ce n'était pas important, que toute cette soirée était idiote et inutile, qu'il fallait que nous l'oublions. Mes membres m'empêchèrent hélas de bouger. Il se séparait de moi et je le fixais, sans savoir comment réagir, baissant simplement les yeux pour ne pas voir ses yeux. Ils avaient beau être rassurant, je voyais en eu de la pitié. Je n'en voulais pas.

- ça va ton dos ? Je suis lourd, le choc a dû être douloureux.

Il s'inquiétait pour moi ? Je le regardais durement, grognant contre l'énergumène. Mon poing se levait, s'abattant violemment sur son visage pendant que je me relevais pour m'éloigner de lui, le laissant seul dans la propriété public. Franchement ? Ça ne se passa pas comme ça. Je ne savais pas vraiment ce que je faisais, parce que je ne voyais quasiment rien. Avant que je ne m'en rende compte, j'étais de nouveau dans les bras de Floyd. Quand avais-je bondis dans ceux-ci ? Peu de temps après ses mots. Ma vision était flou et lorsqu'enfin je compris que les bruits que j'entendais étaient des sanglots que dont je ne prenais pas la même de cacher, j'explosais plus encore, serrant ce corps contre moi. Je tremblotais, incapable d'arrêter, n'essayant pas de me calmer. Mes bras entouré le torse de l'employé, mes ongles s'étaient logé dans la chair de son dos, s'agrippant docilement à lui. C'était idiot non ? Se comporter de cette façon simplement parce qu'on s'inquiétait pour moi. J'étais pitoyable, je le savais. Je revoyais le regard des gens, des journalistes, de mes collègues... Lorsque Jeremy avait été arrêté, c'était parce qu'un policier était rentré chez moi en forçant la porte suite à ma récente disparition. Il m'avait retrouvé enfermé dans une pièce dont les fenêtres étaient condamné, jamais les voisins n'avaient eu l'idée d'appeler des secours en m'entendant, ils avaient simplement ignoré, mais je ne leurs en voulais pas. Jamais je n'avais eu aussi honte en voyant son regard parcourir mon corps dénudé, couvert de blessure. Il m'avait laissé enfermé plus longtemps que d'habitude, ça avait inquiété mes collègues et voilà le résultat. J'avais rampé comme une larve devant un homme pour lui demander de l'aide. j'en étais écœuré.

Les journalistes, tout le monde, ils avaient tous fait comme s'ils s'inquiétaient, j'étais bombardé de question. Pourquoi n'avaient-ils pas compris que je ne voulais pas en parler, que la seule chose dont j'avais besoin, c'était d'aide ? Petit à petit, l'affaire était passé aux oubliettes, les journalistes étaient parti, tout ces gens qui prétendaient me plaindre, qui voulaient mon bonheur s'était occupé de moi dans leurs propre intérêt. Malgré tout, les gens continuaient à me regarder avec pitié, je détestais ça. Sur mon passage, on murmurait, j'aurais pu m'en sortir avec le temps, mais les gens avaient achevé le travail de mon tyran. C'était peut-être insignifiant, quelque chose sans importance, mais à force de toujours tout contenir, on finissait par exploser. Le fait que la personne que j'avais aimé le plus au monde soit celui qui m'avais fais tomber de mon piédestal m'avais anéanti, ce qui avait fait ressortir tout ce que j'avais gardé en moi pendant de nombreuse année, c'était de voir qu'une personne possédant la même aura avait su se montrer bienveillant, malgré son caractère. Je continuais à pleurer dans les bras de Floyd, je sentais la bile remonter, je reprenais conscience peu à peu qu'il était un homme. Je relevais la tête, plongeant mes yeux couleur sang dans son propre regard. Ils n'avaient rien en commun, ni leurs physiques, ni même leurs caractères. Je me laissais exploser, mes mains relâchèrent son dos, tandis que l'une de posée sur son épaule, sa sœur vint caresser la joue de mon interlocuteur, s'arrêtant sur les lèvres du brun. Je me relevais, posant mes lèvres sur les siennes en fermant les yeux, il fut rapide, vif, quelque chose qui s'échappa très vite. L'adrénaline me poussais à faire quelque chose d'insensé, je voulais sentir celui qui ressemblait à Jeremy contre moi. j'avais toute ma vie fuit, j'avais rêvé qu'on s'occupe de moi, qu'on s'inquiète pour moi, mais pour une raison inconnue, je voulais aussi de nouveau sentir ses poings. Je retournais contre ses lèvres, les caressant avec ma langue avant que celle-ci ne force le passage entre les barrières, à peine le baiser prit fin, je lui mordillais la bouche, comme il l'aurait fait avec un bonbon. Je me mettais sur les genoux, passant mes bras autour de sa nuque, serrant ce corps vêtu d'un simple boxer contre ma peau. Je dévorais son visage, embrassant le coin de ses lèvres, retournant sur celles-ci. Mon corps se pressa contre le sien, je sentais la fièvre me dévorer entièrement et lorsqu'enfin j'en pris pleinement conscience, je me jetais en arrière, paniqué. Mes lèvres se mirent à trembler, et je me relevais en toute hâte.

- Excuse moi !

Je fuyais, retournant auprès de mes vêtements, me moquant éperdument de mon maillot de bain trempé. Je me moquais bien qu'il puisse voir mon cul, je ne voulais plus qu'une chose, le quitter, fuir ce que j'étais. Il allait me prendre pour un pervers, un vicieux totalement répugnant. J'allais sentir la honte sur moi, chaque jour, à chaque fois que nous allions travailler. J'allais devoir inventer une excuse, mais ce que je craignais plus que tout au monde, c'était qu'il me pointe du doigt en me traitant de tapette. Je n'étais pas comme eux, j'étais différent ! J'étais pire qu'eux. Parce que eux au moins, n'épousait pas une femme pour se tromper eux même mais ça, je refusais de le voir. Je m'étais rhabillé à toute vitesse, ma tenue de cuir me semblait tout de suite, bien moins approprié que lorsque je l'avais enfilé. Les talons, même très court, de mes bottes me semblaient de trop et sans lancer le moindre regard à Floyd, j'escaladais le mur avec une facilité déconcertante pour beaucoup, prenant mes jambes à mon cou.