Accident involontaire[PV Timothée Snicket][Terminé]

J'avais couru comme si ma vie en dépendait, totalement essoufflé, j'avais fini par m'affaler contre un arbre dans le jardin. La mine grave et le regard fuyant, je cherchais désespérément à trouver si on m'avais suivis. Que c'était-il passé ? Comment une telle erreur avait pu se produire ?! L'adrénaline était montée en flèche à un tel point que mes mains tremblaient, n'importe qui en me voyant aurait pu croire que j'avais le symptôme de parkinson. Tout c'était passé si vite que je n'avais même pas eu le temps de réaliser ce que je faisais, c'est ainsi que j'avais pu contempler avec horreur mon poing s'écraser contre la joue d'une de mes élèves un peu trop turbulent. Totalement paniqué, j'avais fuis le plus vite possible, priant pour que nul ne me suivent et qu'ils oublient ce qu'il venait de se passer.

- Merde !...

J'abattais mon poing encore fermé contre l'écorce du chêne, dans ma hâte, je n'avais pas pensé aux conséquences de mes actes si quelqu'un apprenait que j'avais levé la main sur un élève, j'avais oublié de leurs effacer la mémoire, j'étais totalement stupide ! Mon image ne tarderait pas à se briser lorsque la rumeur se serait répandu. En temps normal, je n'aurais pas eu à craindre qu'ils ouvrent leurs bouches après tout, personne ne les auraient cru, mais avec la marque que j'avais du laisser sur son visage, personne n'irait penser qu'il simuler !

- Si je retrouve ces sales gosses je les bute... Ils verront ce que c'est de manquer de respect à un adulte...

Je portais vivement ma main à mes lèvres pour m'empêcher de continuer de parler. Comment tout avait commencé ? C'était cet idiot, cet élève à l'étrange pouvoir. Il avait actionné son pouvoir sur moi, me prenant comme un simple cobaye sans mon consentement et voilà le résultat. J'étais maintenant incapable de me cacher derrière un masque, toutes mes pensées, tout ce que j'étais ressortait et mon corps ne me répondait simplement plus. En temps normal, j'aurais pu sermonné le garnement mais voilà, ce que j'aurais fais si je ne me faisais pas passer pour quelqu'un d'autre aurait été de lui en coller une et mon poing était parti directement ! Je ne m'étais pas excusé, je les avais tout simplement effrayer en les menaçant, les intimidant en leurs faisant comprendre que s'ils continuaient, bientôt ils ne seraient plus qu'une coquille vide dépourvu de tout sentiment. Dans ma lancée, j'avais même enlevé un de mes gants exprès pour leurs montrer l'étendu de mes pouvoirs, je n'avais effacé qu'une petite partie de la mémoire d'un des élèves qui passait par là, mais ça avait suffit à leurs faire se faire dessus ! Quant à moi, dès l'instant où j'avais compris ce que je venais de faire, je m'étais enfuis. Jamais je n'aurais dû m'en prendre à cette jeune fille innocent qui devait certainement chercher sa salle de classe. Je balançais la tête en arrière, posant la nuque contre le tronc de l'arbre, je posais mes mains sur mes yeux en soupirant bruyamment. Jusqu'à ce que les effets s'estompe, je me devais de rester cacher pour que ma vraie personnalité ne s'en prenne pas à quelqu'un d'autre. Habituellement si souriant, mon visage n'avait plus rien d'amical maintenant, au contraire, j'aurais pu ressembler à n'importe quel voyou de la classe D si je n'avais pas eu les cheveux soigneusement attaché en queue de cheval accompagné d'une chemise immaculé. J'étais vêtu comme n'importe quel prof, chose qui me dégoutais assez au fond.

Je me faisais horreur, je détestais mon apparence trop attirante qui avait blessé déjà beaucoup de personne, je détestais mon caractère égoïste qui c'était forgé avec le temps et beaucoup de souffrance. Pourtant, il y avait une chose dont j'avais envie, plonger mon visage dans les vêtements de Floyd, je me sentis virer au rouge pivoine en pensant à lui. Je ne fus pas vraiment discret, je reportais mon attention droit devant moi en attrapant le premier truc venu pour le jeter au loin avec un grognement. Amoureux ? Et puis quoi encore ! Ce bibliothécaire n'était qu'un grossier personnage tout comme moi, nous avions été tout deux attirés l'un à l'autre car nous dégagions la même aura animal et rien de plus ! Je ramenais mes jambes contre mon torse en posant mon menton dessus. Je ne pouvais pas tomber amoureux de lui, je ne pouvais pas même me le permettre. je ne devais pas non plus me donner l'espoir qu'un jour ce serait réciproque car après tout, il ne connaissait pas même ma véritable personnalité ! Finalement, après un bon moment où j'en vins à fulminer contre moi même, je fermais les yeux, la respiration devenu régulière. ce fut un léger bruit au loin qui me fis tendre l'oreille et je cherchais du regard le fauteur de trouble.

- Génial... Qui va être le crétin que je vais devoir me coltiner cette fois-ci ?

Le fauteur de trouble finit par apparaitre, un charmant blondinet, un escabeau à la main s'approcha de moi et comme par magie, je relevais la tête avec un sourire... Ou plutôt, je sentis les traits de mon visage toujours autant crispé et je me hurlais intérieurement d'arrêter de prendre cet air dépressif. J'étais fini, l'image que je m'étais perfectionné, les heures de douleurs que j'avais enduré à me retenir d'écraser la tête de mes collègues contre les murs en leurs criant dessus "Alors, tu crois que j'suis toujours serviable pauvre tache ?! J'suis pas ton chien bordel !". Sauf que je détestais être dérangé, surtout par un jeune avec un tel sourire niais aux lèvres. Il semblait avoir été élevé dans un foyer chaleureux, un endroit qu'on ne veut pas quitter. Moi, je n'avais jamais connu ça et pour cette même raison, je sentis la colère bouillonner en moi. Malheureusement, je n'étais pas en état de pouvoir garder le fond de ma pensée pour moi même.

-Je ne me suis même pas présenté. Je m'appelle Timothée Snicket, je suis le nouveau jardinier. A qui ai-je l'honneur ?

Je n'avais pas à un seul moment bougé de ma place et je fixais l'homme froidement en ignorant ses premiers mots. Enfaite, pour dire vrai, je n'avais pas vraiment écouté ce qu'il avait dit, j'avais préféré jouer avec une brindille sous mes doigts. Un comportement puéril qu'aurait un sale morveux qui aimait foutre la merde, voilà comment j'étais devenu avec le temps. Pourtant, après quelques instants de réflexion durant lesquelles je dévisageais mon interlocuteur sans essayer de le cacher, je finis par me relever, une main dans la poche de mon pantalon. Croyait-il que je n'avais pas remarqué ses joues légèrement rougit lorsqu'il m'avais adressé la parole ? J'y étais habitué, ce n'était pas vraiment comme si je passais inaperçu après tout. Tandis que je m'éloignais de l'arbre, je fis une courte révérence avec un sourire d'ironie sur le visage.

- Yuki Fujimoto pour vous servir Mademoiselle.

J'avais appuyer sur les derniers mots, un rictus mauvais sur le visage. D'une démarche nonchalante, je vins me poser en face du fameux Timothée. Je saisis son menton entre le pouce et l'index en regardant de plus près son visage. C'était un beau jeune homme, une apparence encore légèrement juvénile, certainement moins vieux que moi, une personne qui au fond, semblait encore extrêmement pure... Jamais encore il n'avait dû être souillé par le malheur mais je m'abstins de tout commentaire, après tout, j'avais moi même créé un masque pour me faire passer pour une personne différente de celle que j'étais, pourquoi ce ne serait pas le cas du jardinier ? Je le relâchais en soupirant faiblement.

- Au moins tu connais la politesse, c'est déjà ça, je faisais un mouvement de tête en direction de l'arbre contre lequel j'étais adossé quelques instants plus tôt, bon, tu m'a fais dégagé de ma place alors si tu avais la gentillesse de te dépêcher de faire ton boulot ça serait la moindre des choses non ?

Ma position actuel ne me convenant plus, je fis quelques pas avant de me rendre compte que j'avais failli écraser des fleurs. Un sourire loin d'être sympathique se grava sur mon visage, j'imaginais parfaitement la tête que ferait le jardinier si je piétiné sans gêne les végétaux. La raison qui m'empêcha de le faire ? J'aimais voir le visage décomposé des gens, mais ce n'était pas une raison pour m'en prendre à la nature qui elle, n'avait jamais rien demandée. Je finis même par faire quelque chose d'extraordinaire, m'accroupir auprès des plantes pour relever une des fleurs un peu trop proche du sol. Ma véritable personnalité se moquait de l'avis qu'avait les gens sur moi, ce que j'étais en vrai ne pouvait pas rester trop longtemps immobile en présence de quelqu'un, j'étais sans cesse en alerte, le plus étonnant encore était -et je ne le découvrais que maintenant- j'avais la fâcheuse tendance à oublier les présences qui m'entourai et lorsque je me relevais pour me retourner, lorsque je revis le blondinet face à moi, j'ouvrais grand les yeux avant de rependre un air impassible.

- Tes encore là ? T'as rien d'autre à faire que de me mater gamin ?

Il allait sans doute se mettre en rogne et me foutre une baffe ou encore simplement s'enfuir, les larmes aux yeux comme une fillette ! Personnellement, je pensais plus que la deuxième possibilité serait la bonne, ce nouveau jardinier n'était qu'un gamin ou du moins physiquement. Je me surpris à sourire en voyant son regard mauvais, finalement, il aurait peut-être plus de caractère que le chien pour lequel je l'avais pris !

-Premièrement, je ne te matais pas toi mais le Géranium que tu avais entre les doigts. Tu es peut-être canon, mais tout les yeux ne sont pas forcément sur toi, mon joli. Deuxièmement, même si je suis 100% gay, je suis un mec et j'ai 22 ans, donc je ne suis ni ta demoiselle, ni un gamin. Troisièmement, la place où tu étais en train de déprimer est libre maintenant que je finis. Désolé de t'avoir dérangé mais je ne fais que mon boulot

Je faillis rire, un rire moqueur et blessant sans doute. Il fallait bien avouer qu'il était assez comique ce Timothée ! Mes pensées commencèrent à divaguer et je me rappelais du visage souriant de l'enfant, il avait eu lui aussi un aspect très juvénile, on se moquait de lui et pourtant, il répondait à ces grosses brutes sans aucune crainte. J'avais adoré dans le passé le taquiner, plus encore, j'avais aimé le voir souffrir sous mes paroles blessante et bien qu'aujourd'hui encore je m'en voulais, je savais parfaitement que je serais prêt à recommencer cette torture.

-D'ailleurs, tu dois en avoir un de boulot, non ? T'es bien ici pour quelque chose. A moins que l'on te paye simplement pour ton joli minois ainsi que ton corps et qu'aujourd'hui la pêche n'a pas été bonne.

Je haussais un sourcil en écarquillant les yeux. J'avais relevé la tête subitement vers le blondinet avec surprise avant d'exploser de rire. Je me repliais sur moi même, les mains sur le ventre en train de rire comme un beau diable. Ma mauvaise humeur avait fini par passer et lorsqu'enfin je repris mon calme, je me relevais en essuyant une larme qui avait coulée le long de ma joue, ce jeune homme était plein de surprises ! Me faire avoir un tel fou rire était quasi impossible et il avait réussi ! Un sourire malicieux se dessina sur mes lèvres et je passais mon bras sur les épaules du jardinier.

- Et bien... Je suppose effectivement que les gens sont quelque peu émoustillé à l'idée de m'avoir dans leur lit... Mais je ne suis pas encore tombé aussi bas, enfin, je le pourrais bien avec un charmant jeune homme comme toi.

Je relâchais ma prise en m'éloignant de nouveau de lui, la tête en arrière, je fixais l'arbre sur lequel il avait exécuté son travail. Je ne comprenais pas vraiment l'intérêt de les tailler, je trouvais même ça assez cruel au fond. Les mains dans les poches, je tournais à moitié la tête vers la silhouette humaine, mon visage était redevenu aussi impassible qu'à l'accoutumé mais à présent, il ne devait plus en être étonné. Je me promis de lui effacer la mémoire une fois la discutions fini, pour être certains que notre charmant blondinet n'aille pas hurler la nouvelle partout autour de lui. Je jetais un coup d'œil furtif à mes mains encore gantées d'un tissu blanc, maudissant une nouvelle fois silencieusement la vie pour m'avoir offerte de telles armes.

- Prof. Prof de musique pour être plus exact, je lui fis de nouveau face, un sourire en coin mais à peine visible, tu crois que je t'appelle "mademoiselle" pour ton homosexualité ? Je ne savais même pas que tu étais homo, mais permet moi de te demander quelque chose. As-tu déjà eu une expérience avec un homme ? Si non, comment peux-tu être certains que ce ne soit pas une curiosité de jeunesse, hein gamin ?

Je fis quelques pas vers Timothée et lui tendit la main, simplement par politesse. Je n'attendis pas même son accord, je lui pris la main et la secoua doucement, comme l'aurait fait deux adultes responsable qui se pressente, la vérité ? J'étais loin d'être un véritable adulte mature dans ce qui restait de ma tête. Un frisson me parcouru en imaginant le contact de nos doigts, lorsque je n'aurais plus mes gants. Ce fut un léger frisson mais qui eu le don de m'exciter, qu'un peu bien sur, mais il fallait bien avouer que ce n'était pas tout les jours que j'avais la chance de pouvoir profiter d'un contact à peau nu. C'était l'une des satisfaction que je pouvais me permettre lorsque j'arrachais sauvagement la mémoire d'une malheureuse victime, j'avais beau me haïr, j'aimais toucher les gens, une des raisons qui me poussais à me haïr d'autant plus.

- Je t'aime bien gamin, je pensais que tu étais le genre de mec qui allait chialer comme une gonzesse dès le premier truc impoli, mais tu as plus de répondant que tu n'en a l'air... Enfin, bien sur, je ne m'attends pas à que ce soit réciproque, un sourire mesquin s'afficha sur mon visage et mon regard se fit terne ainsi que dur, j'ai l'habitude qu'on me déteste.

On m'aimait, tout le monde m'admirait même ! Bien sur, ce que les gens appréciaient chez moi, c'était cette fausse facette que je leurs dévoilais. J'en riais même, tout ces incapables qui pensaient me connaitre mieux que personne, savaient seulement à quel point je les avais berné ? La tendre brebis que je m'étais forgé ne pu que tenter d'empêcher ce sourire machiavélique qui se formait sur mon visage, l'autre partie, la partie démoniaque, était satisfaite de pouvoir enfin sortir au grand jour.

-Tu m'aimes bien ? Moi qui croyais le contraire. Je souris. Je ne vais pas te cacher que ma première impression sur toi n'étais pas très amicale, mais tu te rattrape. Après tout, t'es prof de musique. Je mis mes mains dans mes poches. Je joue du piano, et j'aime beaucoup ça. Et pour répondre à ta première question. Oui je suis sûr d'être Gay. Plusieurs fille ont essayer de me faire sortir avec elle, mais... Nan. C'est vraiment pas mon truc. Et puis, oui, j'ai déjà eu des expérience avec des hommes. Même si je n'ai jamais eu véritablement de copain...

J'étais totalement charmé par ce jeune homme... Il était pure, une âme pareille serait un délice pour mon esprit tordu et malsain, je me voyais déjà l'attirer dans mes filets, il serait incapable de me quitter mais la douleur qu'il ressentirait elle, ne s'effacerait jamais. J'étais charmé d'autant plus car il avait une âme de musicien un pianiste, certainement le genre d'homme que j'aimais le plus... J'étais un passionné du piano, j'aurais pu contempler pendant des heures -homme ou femme- quelqu'un en train d'en jouer. J'avais relevé avec attention sa dernière phrase, il était donc vierge en amour ? C'était très intéressant... Pour je ne sais quelle raison, j'en vins à penser au bibliothécaire et mon regard devint plus dur encore. Il m'avait abandonné, là, sans se soucier de la manière dont j'allais réagir. Il avait laissé en moi un gouffre plus profond encore, j'avais pleuré, toute la nuit les larmes avaient refusés de s'arrêter. J'étais resté inerte dans la salle de bain avec comme seule espoir, l'odeur de cet homme auquel j'avais commencé à m'enticher. Maintenant il n'y avait plus rien à part de la haine à son égard, j'avais ressenti son départ comme un abandon, j'avais souffert d'une telle manière que je n'aurais jamais cru ça possible...

-Bon. Yuki. Ce fut... Un plaisir finalement, sincèrement. Mais je crois que j'ai encore du boulot un peu plus loin donc... A bientôt.

Je sortais de mes pensées avec un leger sursaut en fronçant les sourcils. Il ne comptait tout de même pas me quitter tout de suite, si ? Je soupirais profondément en regrettant que notre séparation se fasse si rapidement, mais s'il le fallait, je ne comptais pas m'interposer.

-Ah moins que tu veux me regarder faire, mais j'en doute.

Je lâchais un rire discret en secouant la tête. Pas moyen pour que je mate un mec pendant des heures, surtout si son occupation était de tailler des arbres ! j'allais m'emmerder ferme et moi, je ne supportais pas m'ennuyer. Il était pourtant impossible que je le laisse filer ainsi, il me trouvait sympathique ? Cependant, je ne pouvais pas prendre le risque qu'il divulgue une quelconque information sur mon mauvais caractère. Bien sur tout le monde puisse péter un câble, Yuki Fujimoto était un jeune homme qui ne s'énervait pas ! La brute épaisse qui aimait faire souffrir ce dénommé Derek Hunter, celui qui été maladroit avec les sentiments amoureux ne s'appelait pas Yuki car le gentil Yuki, était une personne douce qui avait un grand sens de la compréhension, même triste ou épuisé, il ne contenterait de l'expliquer poliment en s'effaçant discrètement du tableau.

- Dans ce cas, nous allons certainement devoir nous dire au revoir.

Sans lui laisser le temps de répondre, j'enlevais l'un de mes gants et lui prit la main. Rien. J'écarquillais les yeux et dévisageais le jeune homme, les yeux rond comme des billes. Où était donc cette source de chaleur ? Où étaient passés ses souvenirs, lorsque je le touchais, il n'y avait rien à part une étrange chaleur humaine. Sous mes yeux, son passé ne défila pas, tout resta comme tel, s'en était presque effrayant. Je le relâchais brusquement, d'une manière où on aurait pu croire que je tenais une chose brulante. Mon pouvoir avait-il arrêté de fonctionner ? Je relevais les yeux vers le blondinet, un espoir nouveau aux lèvres. J'en avais rêvé depuis toujours, rencontré celui qui ne craindrait pas mes mains... Sous cette vague d'émotion, je ne pu me contenir, tandis que j'avais fais quelques pas pour m'éloigner de lui lorsque j'avais retiré ma main, je dis cette fois-ci quelques pas en avant. J'enlevais vivement mon autre gant et sans me soucier de ma nature, je les jetais au sol, me fichant bien de ce qui pourrait se passer par la suite... Je me fis plus rapide et malgré ma personnalité quelque peu agressive, je redevins un enfant, un enfant plein de rêve qui s'était permit de croire en quelque chose. Sans crier gare, je sautais sur le jeune homme, me jetant dans ses bars et le serrant contre moi, mes mains, le touchant librement, sans aucune barrière. Nous tombâmes tout deux à la renverse et contrairement à ce qu'on aurait pu s'attendre, je ne lâchais pas le jardinier, à la place, j'en vins à me blottir dans ses bras.

Après quelques minutes de silence, je relevais la tête vers son visage, un large sourire avait fleuri sur mes lèvres. Même si cet élève n'avait pas utiliser son pouvoir sur moi, le Yuki que j'avais fabriqué ce serait craquelé pour laisser à sa place le véritable propriétaire de ce corps. Sous le regard incrédule du blondinet, je fini enfin par le laisser se relever en m'asseyant par terre. Jamais, jamais je n'aurais pu être aussi heureux et sentant les larmes me monter aux yeux, je me couchais à même le sol en posant mon bras sur mon visage, espérant que cette soudaine envie de pleurer passerait aussi vite qu'elle était arrivait. Timothée devait être surprit, voir étonné, peut-être même inquiet à l'idée de voir un changement aussi brutal que celui-ci. Ce fut donc pour m'exprimer que je tournais la tête sur le coté, après une courte hésitation, je repris sa main, me demandant si les gens normaux avaient tous cette agréable sensation à prendre les mains de quelqu'un dans les leurs. Je relevais la tête, fixant le visage du blondinet.

- Mes mains ne te font rien... Comment est-ce possible ? J'avais toujours cru que je ne pourrais jamais savoir ce que ça faisait de toucher quelqu'un avec ces mains... Je... Je n'arrive pas à croire que ce rêve soit devenu réalité...

Au départ, son rire me déstabilisais, et pas qu'un peu ! Je me rendis compte très vite que mon comportement pouvait être un peu excessif pour quelqu'un qui ne connaissait pas la cause de mes actes. Je devais ressembler à un gamin, plus à ces morveux qui foutent la merde non, plutôt à ces gentils petits bambins qui font une nouvelle découverte. C'est vrai, j'étais excité à l'idée de pouvoir enfin connaitre la sensation du toucher et quelque part, je remerciais Timothée pour ne pas avoir retiré sa main de la mienne... Au contraire, le blondinet accepta ce geste, me serrant la main à son tour, ce simple geste m'avais fait l'effet d'une bombe, cependant, ce n'était pas une sensation désagréable... Ce ne fut pas de la gêne qui envahit mon esprit mais plutôt de la curiosité et je fixais les yeux de mon collègue d'une manière assez particulière.

-Je suis immunisé contre les pouvoirs. C'est pour ça que je suis ici. Je ne sais pas quel est le tien mais en tout cas il ne marchera pas sur moi, sauf si je suis vraiment crevé. Enfin, bizarrement, je suis également immunisé quand je dors...

Finalement, mon pouvoir ne m'avais pas quitté, je n'avais pas non plus réussi à le maitriser en une nuit, c'était bien dommage ! Je soupirais, mon rêve de pouvoir toucher Kyra était vain, ça n'arriverait jamais mais je ne fus pas abattu pour autant, après tout, ne venais-je pas de trouver une personne que je pourrais toucher à souhait sans en craindre les conséquences ? Une image apparu subitement dans ma tête, celle du jardinier endormi, je ne pu que retenir en silence ma soudaine envie de câliner le garçon. Son pouvoir... J'aurais aimé en avoir un de la sorte, ma vie aurait été tellement plus simple, tellement plus douce. Tout ces moments où j'avais regretté mes actes, je n'aurais pas eu à m'en soucier, j'aurais pu être quelqu'un de meilleur. J'enviais cet étrange personnage, autant que j'en étais émerveillé. Si sa profonde sympathie m'avais quelque peu énervé, tout était oublié. Je le trouvais naïf, il était quelqu'un qui pouvait regagner son sourire en un claquement de doigt, même si son interlocuteur avait été odieux avec lui. Jamais je ne serais capable d'un tel exploit...

-Puis-je te demander quel est ton pouvoir ? J'imagine que tu ne doit pas aimer en parlais, mais j'aimerais savoir...

Je me crispais, détournant la tête de la silhouette masculine. La jeune Sacha le connaissait, elle avait vu mon passé et une partie de moi souffrait encore que quelqu'un connaisse ma vie dans les moindres détail. J'avais été indigné aux premiers abord, on avait forcé mon esprit à révéler son identité et tout ses secrets, mais toute haine avait disparu lorsque javais compris que comme moi, la musicienne n'avait pas le choix, son pouvoir refuser de lui obéir, lui menant la vie impossible. Je serrais légèrement les poings en me relevant, restant toutefois assis à coté du jeune homme. Ma poitrine se serra, j'étais compressé et pendant plusieurs minutes, je restais muet, refusant d'ouvrir la bouche pour prononcer le moindre mot.

-J'aimerais savoir aussi... Qu'est ce que tu faisais ici ? Je veux dire. Tu devrais avoir cours, non ?

Une autre épine se planta dans mon cœur mais cette fois-ci, ce ne fut pas de la tristesse qui m'envahis mais plutôt un sentiment d'agacement. Oui, je me rappelais -encore une fois- de la manière dont Floyd m'avais jeté ! Mes cours avaient tous étaient des plus déplorable, parfois, les élèves m'interpellaient pour que je reprenne mes esprits et c'était avec surprise que je regardais leurs visages exaspérés. Je ne faisais jamais ce genre d'erreur, j'étais parfait et voilà que cet idiot avait réussi à me retourner au point que j'étais devenu aussi utile qu'un intello dans une bagarre de brute. Inconsciemment je me mis à bouder, gonflant presque les joues à la manière d'un enfant qui quémanderait depuis plusieurs heures un nouveau jouet. Timothée se mit à sourire et je haussais un sourcil, me préparant d'avance à la bêtise que ce dernier allait sortir.

-Tu n'ai pas obligé de me répondre. Cependant, vu comment tu m'a sauté dessus, j'ai bien le droit à une réponse, tu ne pense pas ?

Quelques rougeurs apparurent sur mon visage et je toussotais pour oublier ma gêne, mon regard se fit dur et pourtant, on pouvait clairement voir sur mon visage une lueur d'amusement. Je me glissais jusqu'au blondinet avant que ma main ne s'abatte sur sa tête pour lui ébouriffer les cheveux, enfin pour finir, je passais mon bras autour de sa nuque et resserrais ma prise, assez fort pour l'empêcher de partir mais pas trop à la fois pour ne pas lui faire mal. D'une voix faussement agressive, je fronçais les sourcils en ronchonnant gentiment.

- Dis donc toi, ne profite pas de ma faiblesse comme ça ou tu va le regretter ! D'ailleurs, parle à une seule personne de ce que tu as vu et la prochaine fois, je serais bien moins amicale ! Petit profiteur va !

Je finis par sourire à mon tour en desserrant ma prise -sans toutefois enlever mon bras - mais ce sourire n'avait rien de conviviale comme le sien. Il était terne, mort et peiné, c'était le genre de sourire qu'on affichait lorsqu'on annonçait une mauvaise nouvelle mais qu'on tenter pourtant de faire comme si ça ne nous touché pas plus que ça. C'était un sourire faux.

- Ce n'est pas que je ne veux pas t'expliquer la nature de mon pouvoir mais... C'est, disons, assez difficile pour moi d'en parler.

je croissais les bras derrière ma tête et fini par me laisser tomber en arrière pour me coucher une nouvelle fois dans l'herbe fraiche. Je pus profiter pleinement de cette douce sensation sous mes doigts, c'était à peine humide et pourtant, je trouvais cette sensation vraiment incroyable. Après avoir caresser le fin duvet vert du bout des doigts, je repris la parole avec hésitation.

- Je... Je peux effacer la mémoire des gens, enfin, c'est assez compliqué, je plongeais mon regard dans les yeux ambrés de Timothée, ses yeux étaient assez semblable aux miens, une chose qui aurait pu me faire sourire en d'autres circonstance. Lorsque je touche quelqu'un avec mes mains, je sois obligé d'effacer un souvenir de la vie de cette personne, j'ai déjà eu des problèmes avec mes pouvoirs, j'enlevais une de mes mains de sous ma tête pour la lever vers le ciel en la fixant avec haine, certaines personne en me touchant on tout oublié, ce qu'ils étaient, d'où ils venaient, qui les aimaient...

Kyra, ma propre sœur avait fini par m'oublier à cause de ces mains maudites. Jamais je ne pourrais assez les haïr, jamais je ne pourrais assez me haïr ! J'avais eu dans le passé une conversation semblable, l'idiot avec lequel je parlais à ce moment-là m'avais dit avec irritation que je n'avais qu'à leurs effacer un souvenir sans importance, je l'avais ce jour-là, bien amoché à coup de poing ! Un souvenir, même minuscule était une partie de notre vie mais plus encore, qui étais-je pour juger quel souvenir valait plus qu'un autre ? Quelque chose de tout à fait banal pour moi pouvait s'avérer extraordinaire pour la personne concernée. Comme pour me sortir de mes pensées négatives, je reportais mon attention sur mon collègue en laissant ma main retomber sur mon torse.

- Au fait, tu ne devais pas travailler ? Non pas que ta présence me dérange, au contraire, mais je ne voudrais pas t'attirer des ennuis..

Je failli m'étrangler intérieurement en entendant mes paroles. C'est moi qui disait ça ?! Moi qui me fichais éperdument des problèmes que je causé à autrui ?! Cette ironie me fis sourire et j'essayais de le cacher vivement d'une main distraite en détournant légèrement les yeux de l'homme.

Le blondinet fini par me rejoindre et s'allongea par terre, à coté de moi. Mon regard passa de son visage aux nuages et je me remémorais cette époque où Kyra et moi nous amusions à identifier la forme des nuages. Ce moment de ma vie avait été l'un des plus beaux que j'avais connu, mon premier amour était quant à lui tout aussi bien encré dans mes souvenirs que le visage de la fillette et aujourd'hui... Je savais que comme ces deux souvenirs, je serais incapable d'oublier ce jour qui avait commencé pitoyablement.

-Si, j'ai du boulot... Mais ça va se résumer à : Tailler des arbres, faire un tour d'inspection et retailler des arbres. Pour être franc se n'est pas du tout ce que je préfère... Rester ici est bien plus plaisant, de tout façon, je pourrais le faire plus tard, j'ai tout la journée, et ça ne sera pas long. Du coin des yeux, je l'aperçus me sourire et curieux de connaitre ses futurs propos, je tournais la tête pour contempler son visage. Alors comme ça ma présence n'est pas désagréable ? C'est bien la première fois qu'un mec me le dit en étant sobre. La vie peut vraiment être merdique.

Je souris à mon tour, avec un tel caractère, j'aurais plus pensé à un jeune homme qui se faisait souvent draguer mais -qui étant fleur bleu- refusait sans cesse les partenaires potentiel qu'il avait. Avec sympathie, je lui caressais une nouvelle fois les cheveux, ce fut cette fois-ci doux et attentionné, non pas brutaux comme précédemment.

- Tu finiras bien par trouver le "prince charmant".

Oui, je ne pouvais pas m'empêcher de le taquiner, après tout, c'était une chose hilarante et j'appréciais tout particulièrement voir le visage des gens que j'appréciais se tordre de déception. S'il pensait se défaire de l'image de petite princesse que je lui avais assigné, il se fourrait le doigt dans l'œil ! J'avais fini par comprendre qu'il n'était pas aussi frêle que ce à quoi il faisait penser, toutefois, pour ma satisfaction personnel, je voulais l'embêter et puis après tout... Des amis rigoler bien entre eux non ? Je me sentis rougir faiblement à cette pensée, je voulais que l'on soit ami.

-Je suis bien content que mon pouvoir te serve à quelque chose.

Sa voix fut à peine audible et j'acquiesçais d'un léger mouvement de tête. Son pouvoir n'avait jamais dû lui poser de problème et en ça, je l'enviais terriblement seulement, la vie ne se résumé pas qu'aux pouvoirs, même les humains les plus normaux avaient des choses encrés dans leur passé, des choses qu'ils ne voulaient révéler à personne. La vie se voulait cruelle et faisait en sorte que le malheur s'abatte sur les gens, on pouvait croire à une ironie du sort mais pour ma part, j'imaginais souvent les raisons à la nature pour nous faire mener une vie comme celle-ci. Une vengeance ? Ce n'était pas mon opinion, pour être franc, je penchais plus sur des leçons, à chaque épreuve que nous surmontions, nous apprenions une nouvelle chose, nous apprenions à ne pas refaire les même erreur, la vie était comme une mère, elle nous enseignait des choses qui nous accompagnerait tout au long de notre vie. Je me mis à rouler sur le coté, me mettant sur le ventre et posant ma tête sur mes mains. Mon regard fut attiré par un mouvement au loin, certainement un insecte et étrangement, ça ne me dégoutais pas d'être allongé à un endroit où une araignée pourrait me grimper dessus sans problème.

- Haa, tu va vraiment me faire culpabilisé là ! Un employé, sérieux et qui fait son travail bien, fini par sécher pour trainer avec un prof qui sèche lui aussi ses cours.

J'eus un sourire en coin qui vont illuminer mon visage, les yeux pétillant je lui lançais un regard en haussant les sourcils puis repris de plus bel.

- Enfin, ça ne veut pas dire que je veux que tu retourne à ton travail, au contraire...

Ma position ne me convenant plus, je me tournais sur le coté, face à Timothée. Tout en enlevant quelques brindilles dans mes cheveux platine, je posais ma tête dans la paume de ma main en soupirant faiblement, depuis combien de temps je ne m'étais pas reposé de la sorte ? Depuis trop longtemps à mon gout, le jardinier serait toujours plus qu'un ami pour moi, j'étais émerveillé par cette personne qui en tant normal aurait eu le don de m'agacer avec sa naïveté. Mais bon, c'était l'une des choses qui faisait son charme !

- Alors, comme ça tu n'as jamais eu de copain ? C'est étonnant, quelqu'un comme toi devrais trouver sans aucun mal, il faut dire que tu es si aimable qu'on doit facilement t'apprécier, je repris plus bas mais mes paroles n'étaient toutefois pas destinées à mon interlocuteur, sinon ce sont des tordus voilà tout...

J'avais fini ma phrase dans un murmure qui se fit emporter par le vent, je n'étais pas certain que le blondinet l'ai entendu et je m'en fichais pas mal en fin de compte. Je m'étais parlé à moi même, il n'avait donc pas besoin de le savoir. Plus étrange encore, j'avais terminé mes mots avec un léger rictus sur les lèvres, je me savais tordu et j'appréciais presque ce coté de ma personnalité. Après tout, pourquoi essayer de se changer si on ne le veut pas vraiment ? Deux personnes vivaient en moi, celle qui était ressorti aujourd'hui n'était pas la meilleur des deux, c'était le diable.

J'avais touché à un point sensible semblait-il, je le compris dès l'instant où Timothée laissa un sourire peiné apparaitre sur son visage. Il avait eu la même expression que moi quelques instant plus tôt.

-C'est ce que je mettais dis en rentrant au lycée... Mais dans ma ville d'enfance, être gay était très mal vu... Durant ma première année j'étais plutôt populaire. Puis... J'ai fais mon coming out l'année suivantes, et je n'ai plus jamais réussis à être au top.

Je secouais la tête en soupirant d'agacement, les gens étaient trop fermés, refusant d'accepter tout ce qui leurs étaient inconnu. C'est comme ça que la vie de milliers de jeunes avaient été brisé, ce pensionnat en était un parfait exemple. Pour quelle raison les gens d'ici avaient été chassez de chez eux et rejeté de tous ? Parce qu'ils avaient des pouvoirs, ils possédaient des choses que les humains normaux n'avaient pas. Nous étions jugés soit comme des machines de guerre, soit comme des monstres, là était la triste vérité...

- J'ai développé mon côté colérique et bagarreur durant ces années. Après, j'ai quitté ma ville pour me rendre à une cité plus grande, pensant être enfin accepté. Tu parle. C'était pire. Tout le monde me prenait de haut, je ne trouvais aucun travail, à part celui de serveur dans un café minable, je vivais dans un 23m carré, et j'ai ensuite commençais à traîner dans les bars. C'est là que j'ai connus la plus part de mes aventures, expérience... Quand j'avais vingt ans... Je n'avais plus confiance en moi, je... Il détourna la tête en s'allongeant sur l'herbe. Je ne prenais plus soin de moi, on va dire ça comme ça. Je ne suis jamais devenus alcoolique, mais j'ai faillis... Et puis, un jour, j'ai trouvé un nouveau travail en tant que jardinier dans un musée, plutôt quotté, et je me suis ressaisis... Un an après j'entre ici, et je te rencontre.

Les yeux écarquillés, je l'avais laissé finir avec étonnement. Jamais au grand jamais je n'aurais pensé qu'il avait été voyou dans sa jeunesse ! Le chiot qui se trouvait devant moi avait feint être un loup, chose qu'il n'était pas, bien que sa niaiserie m'exaspérai au plus haut point, je le préférais largement ainsi de plus... Le fait que son passé soit assez sombre me fis sourire, j'allais prendre soin de lui.

-Et je peux te dire que tu es la personne la plus surprenante que j'ai rencontré. Bien entendu, je ne dis pas ça en mal. Tu sais maintenant qui je suis. Je peux comptais sur toi pour ne pas en parler j'imagine.

Je me rassis bien droit en lui faisant un signe de la main pour qu'il m'imite. Après un court instant dans lequel je ne dis pas un mot, je finis par prendre sa tête entre mes bars et l'attirais vers moi pour le prendre dans mes bras tout en lui caressant gentiment la tête. Il... Il était comme le petit frère que je n'avais jamais eu, en un sens, il me rappelait Kyra, non, enfaite ils n'avaient rien de commun... Pourtant, il me rappelait la fillette, malgré que leurs seule ressemblance étaient leurs tignasses blonde. Mes joues étaient légèrement pourpre, voir le garçon m'accordait sa confiance était le plus beau cadeau qu'on pouvait me faire. D'une voix basse, je fini par lui répondre.

- Tu peux me faire confiance, ça sera notre secret...

Je relâchais ma tendre étreinte en me relevant. Étirant mes bras au dessus de ma tête, je grognais faiblement avant de tendre la main à Timothée pour l'aider à se relever.

- Ça te dit une petite promenade ?

-Avec plaisir.

Nous commençâmes à marcher cote à cote, en silence, il n'y avait aucune gêne, le silence était simplement parfois plus parlant que les propres mots. En nous voyant, n'importe qui aurait pensé à deux amis se retrouvant, échangeant quelques banalités quotidienne, qui aurait cru qu'un jour ça m'arriverais ? Si mon apparence montrait un homme au visage quasi impassible qui se fichait bien de ce que pouvait faire son collègue à coté de lui, dans ma tête j'étais excité à l'idée de me promener en sa compagnie ! Du coin des yeux, je regardais parfois le blondinet, avant qu'il ne remarque mon regard, je me remettais à regarder devant moi, faisant mine que je contemplais le paysage.

-Au faite, tu ne pas répondus tout à l'heure... Qu'est ce que tu faisais sous cet arbre ?

Je tournais la tête vers lui, puis fini par reporter mon attention sur de petites fleurs jaune un peu plus loin. Je haussais les épaules en pendant légèrement la tête sur le coté, la raison était toute bête, je n'avais pas vraiment fais attention à sa question la première fois, je pouvais toujours mentir en inventant une autre raison. L'hiver commencer à laisser place au printemps, les arbres encore dépourvu de feuilles avaient leurs premières pousse de l'année. Le jardin avait toujours été très bien entretenu, même avant l'arrivée de Timothée, tout simplement parce qu'avec le départ de l'ancien jardinier, par passion pour la vie, j'avais voulu m'occuper de certaines fleurs qui -je savais- ne pourrait pas survivre sans aide humaine. J'avais hâte d'assister à l'éclosion de la plupart des bourgeon. L'herbe avait reprit sa couleur dent-an, les brindilles étaient d'un beau vert, bien que certains étaient plus en retard que d'autres et avaient encore leurs couleur jaunâtre.

-Désolé. Tu ne veux sûrement pas en parler...

Je soupirais en me rappelant que je n'avais toujours pas répondu à sa question. En temps normal, Yuki se serait retourné souriant, inventant un bobard sans grande importance puis aurait de nouveau contempler le paysage joyeusement... C'était sans compter le fait que Derek était celui qui était ressorti, sans le pouvoir du gamin, j'aurais pu m'abstenir de répliquer, seulement, ma véritable personnalité était du genre franche, bien trop franche.

- Un con m'a soulé alors je suis venu me réfugier ici en espérant ne croiser personne, je lui lançais un regard en coin, on dirait pas comme ça mais ici, les gens me respecte et il serait invraisemblable pour les gens que je sois impoli comme je le suis avec toi...

Argh ! Pourquoi diable avais-je une si grande gueule ?! Le plus préoccupant était certainement le fait que je lui racontais tout, bien que je n'en avais pas particulièrement envie, il faudrait vraiment que j'apprenne un jour à me taire.

- Pour préserver mon image de sainte nitouche je suis allé à un endroit où je n'avais que peu de chance de croiser quelqu'un. Un sourire malsain se dessina sur mes lèvres, tu as le privilège de voir la personnalité que je cache aux yeux du monde entier, mais tu devrais surtout t'estimer heureux que je sois sage aujourd'hui, il m'arrive parfois de faire des choses... Déplaisante aux gens, s'ils n'avaient pas la mémoire effacé ensuite, je ne donnerais pas chère de leurs peaux.

Tyrannique, j'avais déjà poussé des gens au suicide avec des paroles blessante, il m'étais déjà arrivé de jeter des adolescents un peu trop bruyant sous les roues d'une voiture un peu trop rapide, mais après leurs avoir effacé la mémoire, ils ne se souviendraient jamais qu'un monstre les avaient persécuté, une chance pour eux que je ne sois pas si horrible, car lorsqu'on attente à votre vie, la folie fini toujours par vous faire succomber. Un ricanement peu sympathique s'échappa de ma gorge, ressemblant étrangement au ronronnement d'un chat. Je continuais sur ma lancé en rajoutant un léger détail, sans importance... Ou du moins je l'espérais.

- Et puis, j'avais besoin de réfléchir sur certaines choses qui se sont passées dans ma vie récemment, je soupirais en me grattant la tête, sérieux mec, t'es vraiment bizarre, j'ai l'impression qu'il faut toujours que j'en rajoute avec toi !

Je lui donnais un coup d'épaule en ronchonnant faiblement, mais gentiment, un demi sourire aux lèvres.

- C'est parce que t'as la tête d'un chiot ! Ton sourire niais est vraiment déstabilisant gamin. Je t'ai limite insulté au départ et voilà que tu es devenu mielleux avec moi maintenant, t'es vraiment incroyable et surprenant.

Je me rapprochais de lui, marchant à la même allure que lui. Nos épaules se touchaient presque entre elles, sa présence était rassurante et pour une fois, je pensais à Floyd positivement, me demandant si un jour, je serais capable de me sentir aussi bien et surtout, aussi calme en restant au coté du beau bibliothécaire.

Timothée avait un rire mélodieux et sincère, chose que j'appréciais tout particulièrement. Un rossignol se posa sur une branche non loin de nous et mon attention se posa sur l'oiseau. J'appréciais ces animaux dotés d'ailes, rien ne les empêcher de prendre leurs envolent, mettant un maximum de distance entre eux et la violence humaine. j'avais souvent envié discrètement mes élèves possédant le pouvoir de voler. Ça au moins, c'était un pouvoir inoffensif et agréable ! Ils étaient sans doute extrêmement rejeté, mais ça ne serait jamais aussi douloureux que de voir ceux qu'on aime disparaitre à cause de ses mains, eux n'auraient jamais à craindre que par inadvertance, son conjoint lui touche la main.

-Je suis un chiot maintenant ? Je te signale que c'est toi qui répond, je t'ai dis que tu n'en n'étais pas obligé. Et je ne suis pas "mielleux", juste sympathique. Il me donna un petit coup d'épaule, certaine une vengeance. Pas comme toi, sale cabot.

J'imitais l'indignation en ouvrant la bouche et en le "foudroyant" du regard, une véritable tête de poisson ! Faisant mine d'être vexé, je détournais la tête avec un léger grognement avant de perdre mon sérieux, je me mis alors tout simplement à rire, assez silencieusement toutefois. Lorsque sa main toucha mes cheveux, je sursautais et reportais mon attention sur lui avec surprise en m'arrêtant de marcher quelques instant, je dû accélérer le pas pour être de nouveau à son niveau. Je regardais le brindille verte entre les doigts de Timothée et porté ma main au niveau de ma tête pour me caresser les cheveux.

-Ça m'étonne que tu cache ta personnalité aux autres. Parce-que crois moi, je suis sûr de préférer le sale cabot, au prof aimable. Cet expression renfrogné te va bien. Et puis ça ne t'empêche pas d'être aimable de temps en temps.

Ce jardinier était vraiment étrange, ou alors complétement maso ! Personne n'aimait ceux qui s'amusait à faire pleurer les gens, simplement pour le plaisir. D'ailleurs, je n'étais pas certain qu'il existait dans ce monde une personne capable de faire le mal sans culpabiliser par la suite. Moi même, lorsque je blessé, je ressentais une profonde satisfaction mais très vite, je prenais conscience de mes actes et je me haïssais plus encore. Je me souvenais encore de ce qu'un ami de l'époque m'avais un jour dit "Qu'est-ce que tu ressens lorsque tu brise quelqu'un ? La vérité, c'est que tu t'imagine à la place de ceux qui souffrent, es-tu satisfait de t'imaginer briser ta propre vie ?", c'était les yeux nimbaient de larme qu'il s'était adressé à moi en sanglotant, mon cœur c'était serré, me compressant la poitrine lorsque j'avais fini par réalisé qu'il avait entièrement raison. La mine sombre, je soupirais, encore une fois -pour changer- en donnant un coup de pied rageur dans l'herbe. Je relevais la tête en me rappelant de la présence de l'employer, je me tournais vers lui, le regardant durement.

- Tu ne comprend pas Timothée, je ne suis pas quelqu'un d'aimable, même avec toi. Depuis toujours j'ai... Les mots ne sortirent pas et je dû avaler ma salive difficilement avant de pouvoir reprendre plus bas, plus je m'attache, plus le masque que je me suis forgé se craquèlent. Toi, tu as pu le voir dès notre première rencontre et sache que la seule chose qui t'a sauvé, c'est ton pouvoir. Je serais incapable de blesser celui qui ne craint pas le contact de mes mains...

J'arrêtais de marcher en mettant une main dans ma poche. Mon autre main alla se loger dans celle de mon interlocuteur, et je la serrais avec force, tremblotant presque en me remémorant cette scène, gravée à vie dans ma mémoire. L'hiver m'avais tout prit, sous les flocons blanc, j'avais perdu ma sœur et ma mère...

- Que ferais-tu si je te disais que j'avais déjà fais des choses horrible ? Pas une chose aussi insignifiante qu'un vol ou encore qu'une bagarre de jeunesse, mes actes ont engendré bien plus de conséquence que le pourrait un délinquant normaux. Je lâchais un rire froid et sinistre en reprenant plus bas, sans ton pouvoir, tout serait différent, finalement, sans lui, je n'aurais même pas pu sympathiser avec toi... Ça ne te fais rien de savoir qu'au final, ce n'est pas pour ta personne que j'ai voulu me rapprocher de toi ?

Ma prise se resserra plus fort encore, la chaleur corporel de l'homme se répandait dans mes doigts, cette sensation était la seule chose qui me permettais d'avoir le courage de continuer. J'étais furieux contre moi même, je dévoilais tout à cet étranger, sans même le connaitre ! Nous partagions tout deux un secret, mais ce n'était pas une raison pour devenir si faible. Je murmurais mes dernières paroles froidement, la voix rauque.

- Dans ma vie, trois personnes m'ont aimé comme nul autre ne l'a fait, la dernière personne fut un homme, il aurait donné sa vie pour moi, je lui ai effacé tout les souvenirs me concernant, la deuxième personne a été celle qui a subit pour la première fois mes pouvoirs et la première personne... Je fermais les yeux, tremblotant sur place avant de rouvrir les yeux, le visage grave, je l'ai tué.

J'avais poussé des gens au suicide un grand nombre de fois, toujours pour la même raison, une raison que j'avais enfoui dans ma mémoire en espérant ne jamais la comprendre. Avec le temps, j'avais fini par l'ignorer totalement, ceux que je blessé, en leurs torturant l'esprit, c'est comme si leurs souffrances était celle que je ressentais, je ne tué pas des gens, je me tuais moi. Je baissais la tête, honteux de divulguer un tel secret, jamais encore je n'en avais parlé à quelqu'un, il était le premier, et je savais qu'il me détesterais. Je retins de justesse les larmes de couler, gardant la tête penché vers le bas, rivé vers un gouffre dans lequel je m'étais jeté dans ma jeunesse.

J'attendais que sa chaleur me quitte, imaginant parfaitement ce qui allait se produire. Apeuré, le jeune homme allait s'enfuir, m'abandonnant comme tout les autres dans la solitude, mon confident ne tiendrait pas le coup. J'étais un venin mortel, seulement, personne n'avait encore trouver le remède pour se guérir de cette morsure. Je n'en voulais pas à Timothée, il avait su m'écouter et s'occuper de moi quelques instants plus tôt, alors comment lui en vouloir de s'effrayer en apprenant le crime causé par son interlocuteur ? Ce fut tout autre, sa main quitta la mienne et un sourire ironique vint animer mes lèvres, tout bas, je pensais *je le savais*, abattu, je commençais déjà à vouloir partir de mon coté, mais je ne le pu. Sans crier gare, le jardinier me prit dans ses bras et je restais immobile, stupéfait par ses agissements incompréhensible, j'écarquillais les yeux en lui jetant un regard interrogateur. Je ne dis rien, craignant qu'une de mes paroles le chasse, bien que ce silence était inquiétant de mon point de vu, il n'en restait que plus intriguant encore.

-Je m'en fou de ce que t'a fais, je le vois aujourd'hui, tu en souffre. Cela prouve bien que tu n'es pas l'horrible type que tu penses être. Il fit une courte pause en me caressant la tête, ce geste me rappelait celui de ma mère et je me calmais aussitôt. Tu crois que je ne le sais pas que tu m’apprécie pour mon pouvoir ? Mon pouvoir est une part de moi-même. Si tu reste avec moi pour elle, alors tu reste avec moi pour ce que je suis, et ça me suffit... Son étreinte se resserra autour de mon corps et je me sentis frissonner. Tu es peut-être une horrible personne, Yuki. Tu as fais des choses horribles, on ne peut le nier. Mais tu es avant tout un gamin qui n'a pas eu de bol. Ce pouvoir est tombé sur toi, et c'est ainsi. Mais crois moi, jamais je ne détesterais la personne qui est la première depuis un long moment à m'avoir écouter et réconforté comme tu la fais.

J'avais été au départ vexé par le terme de "gamin" mais ma colère s'était dissipé aussi vite qu'elle était arrivée. Ému, mes mains s'accrochèrent dans son dos, le serrant à mon tour contre moi. Je me demandais alors à moi même, agacé de me laisser faire avec ce parfait inconnu ! Je ne m'étais jamais confié à personne, lorsque j'avais parlé de ma vie à mon premier amant, il m'avais fallu du temps, plusieurs années même ! Je me rappelais alors de cette élève, Sacha Killdore, depuis qu'elle avait apprit son passé, j'étais quelque peu troublé et parler de ma vie semblait... Moins dur... Peut-être parce que maintenant qu'une personne le connaissait et que celle-ci s'en était tirée sans que je lui enlève la mémoire, j'étais devenu plus faible ? Je me refusai cette hypothèse, cette voix au fond de ma tête me faisais me souvenir de cette époque où j'avais été faible, encore habité par des sentiments de joie et de passion. Ma vie était devenu plus facile lorsque j'avais fini par abandonner, dépourvu de tout sentiment, je ne m'étais plus blessé. Une mélodie me tirais de mes pensées et je jetais un regard du coin des yeux, intrigué, à Timothée. Je ne le coupais pas, écoutant avec attention sa chanson, trouvant même sa voix magnifique. Bercé par la voix ténor de l'employé, je posais mon front sur son épaule en fermant les paupières, me concentrant plus encore sur les paroles. Était-ce juste une musique qui lui passait par la tête ou l'avait-il trouver spécialement pour moi ? Une partie de moi se mit à rire intérieurement lorsque je me rendis compte que secrètement, j'espérais qu'elle m'était dédié. Ça m'irritais plus encore, cet homme était particulier, différent des autres, je pouvais me dévoiler... Sans... Sans crainte... Chose que je ne pouvais pas avec n'importe qui. Plus extraordinaire encore, je l'aimais, pas un sentiment d'amour, oh non ! J'avais oubli" l'amour depuis longtemps et la seul personne qui avait jusqu'à maintenant réussi à faire palpiter mon cœur était Floyd, mais je n'étais pas certain que lui et moi étions fait l'un pour l'autre. C'était un amour platonique, quelque chose qui aurait pu voir le jour avec des années d'amitié mais qui, pour une raison obscur, avait naquit cette fois-ci en peu de temps, peut-être une ou deux heure, pas plus.

Lorsque le blondinet cessa de chanter, je restais quelques instant silencieux puis fini par relever la tête tout en rouvrant les yeux par la même occasion. Mon emprise sur lui devint moins forte, mais ça n'empêchait pas que je ne me dégageais pas de ses bras à la fine musculature. Je me mis à rire doucement en regardant Timothée qui avait les yeux toujours clos. Je ne comprenais pas sa façon de penser, j'étais déstabilisé par un changement i brutal... J'avais toujours su à quoi m'attendre avec mes interlocuteurs, lui était le premier qui me surprenais par son imprévisibilité... Enfin, son sourire lui était une chose que je savais, ne quitterait jamais son visage, qu'il soit triste ou joyeux. Le bibliothécaire m'avais en vérité lui aussi surpris à diverses moments, mais j'avais fini par le comprendre parfaitement après tout... Nous étions tout les deux, deux fauves en chasse et indomptable, bien que je revoyais ce qui me concerné d'un mauvais œil. Docilement, j'avais laissé le jardinier m'approcher, j'avais été un chat qui -trop curieux- avait fini par avoir besoin de la présence du garçon.

- Tu es vraiment bizarre Tim', je ne comprend pas ton fonctionnement, taquin, je voulais le surprendre à mon tour, je tournais la tête vers son visage et posé mes lèvres sur sa joue en faisant retentir un léger "smack" ! Je ris de plus bel en reprenant, merci d'essayer de me réconforter, félicitation aussi d'ailleurs, tu as réussi. Tu es le premier qui m'accepte aussi facilement, alors tu mérite une récompense.

Cette "récompense" était douloureuse pour moi, il s'agissait d'une nouvelle confidence, concernant cette personne décédé qui était morte par ma faute. Je ne l'avais pas tué ouvertement mais au final, bien que mes mains n'étaient pas souillée par le sang, mon âme l'avait été. Je posais mon menton sur son épaule en murmurant mes prochaines paroles, à une telle distance de son oreille, il l'entendrait sans grande difficulté mais je craignais que quelqu'un d'autre que lui puisse m'entendre.

- Les conséquences sont plus importante que les causes, c'est une citation assez vrai. Au final, je me fiche bien de la raison pour laquelle tout à commencer, ce qui c'est produit restera quant à elle à jamais gravé dans ma mémoire... Je m'arrêtais de parler pendant quelques secondes avant de reprendre d'une voix lugubre, cette personne que j'ai tué.. C'était ma mère. J'ai toujours tout fais pour elle, pour qu'elle soit fière de moi, mais je me demande si elle l'a été un jour. Je n'avais pas de père, je n'avais qu'elle. Une dispute a éclaté entre nous et je me suis enfuis. Ma voix de brisa après le dernier mot. Bien que j'avais relâché le jardinier plus tôt, ma prise se refit forte, elle est morte ce jour-là, je ne me souviens même plus de cette dispute que nous avons eu, mais l'image de ma mère sur la route, elle, restera toujours dans ma mémoire. Malgré le froid ambiant de ce jour d'hiver, j'avais le sang chaud de ma génitrice sur mes mains et pourtant, mon cœur lui était glacé.

On avait tué ma mère pour me plonger dans la souffrance, c'était ce qu'avait fait le père de Kyra. Tout pour lui n'était qu'un jeu, et j'avais été sa poupée. Pourquoi s'en prendre à moi, le fils de son amante ? Pourquoi s'en prendre à la mère de son enfant ? C'était une question que j'avais tenté bien des fois d'éclaircir mais jamais encore je n'avais trouvé la réponse. Je m'éclaircis la voix pour reprendre plus fort, oubliant la noirceur de mes propos précédent.

- Inutile d'essayer de me réconforter sur ça, j'aurais l'impression que tu me prend en pitié et je déteste ça. Je souriais de nouveau furtivement et avec malice, tiens, un autre cadeau pour m'avoir écouté !

Mes mains lâchèrent son dos pour venir s'enrouler autour de sa nuque, je le serrais fort contre moi en riant. Mes lèvres frôlèrent son oreille et dans un murmure léger au point que moi même je n'étais pas certain de ce que je venais de dire, je prononçais un "merci" discret.

HRP:

-Y a pas de quoi. Lorsqu'il me donna une lègere pichenette sur le front, je fermais les yeux en reculant la tête pour éviter l'attaque, un échec bien sur. Si t'as besoin de parler, je suis là, mais à force de rester dans cette position, les gens vont ce faire des idées.

Timothée et moi avions fini par nous séparer et je hochais la tête en riant doucement. Je me retins de faire un commentaire qui aurait pu le gêné, quelque chose qui me fis rire d'autant plus. Je me lâchais, finissant par sortir une grosse connerie en lui donna un petit coup de coude dans les cotes.

- Fais pas ton timide Tim' !

Après une mûr réflexion, je me rendis compte que ça faisait un bon moment que je n'avais pas passé un moment si agréable. Enfin, ce genre de moment quoi. J'avais eu des discutions sympathique, des moments de plaisir intense, mais s'amuser avec un ami ? Je ne l'avais plus fais depuis ma sortie du lycée, j'avais beau avoir une apparence de gentleman, je me forçais dans tout ce que j'entreprenais, je ne prenais que rarement du plaisir à ce que je faisais. Le jardinier secoua la tête et je fus piqué à vif, c'était bien connu, je le faisais moi même ! Secouer la tête signifiait qu'on démentait quelqu'un ou qu'on essayait d'oublier une pensée, je me demandais bien ce à quoi le blondinet avait pu penser.

-On est... Amis en quelque sorte, hein ?

Les yeux rond comme des billes, je commençais sérieusement à me demander s'il n'était pas un peu bête ce garçon... Après m'être confié à lui comme jamais encore je ne l'avais fais, il pensait sérieusement que nous pouvions être autre chose qu'ami ? Je m'abstins de tout commentaire, trouvant en fait ce comportement adorable. D'une main chaleureuse, je lui caressais la tête en souriant gentiment. Il était mon ami mais... C'était un sentiment différent, il était plus qu'un ami pour moi, mais qu'est-ce que c'était exactement ? Il était plus qu'un ami, moins qu'un petit ami mais une chose différent qu'un meilleur ami... Plongé dans mes réflexions, j'avais totalement oublié sa question, trop préoccupé à penser à autre chose. D'une main, je me caressais le menton en réfléchissant à voix haute, je fini par abandonner en soupirant, ne trouvant définitivement pas le mot qui lui conviendrait. Je reportais mon attention sur l'employé.

- Non, en vérité je te déteste, d'ailleurs ta question est stupide, tu crois que si je t'appréciais je t'aurais raconté ma vie ?

Ma voix avait été ironique et faussement méchante, pour couronner le tout, je n'avais pu détacher un sourire amusé de mes lèvres. Je lui avais montré ouvertement que sa question était stupide et taquin, j'enchainais immédiatement sur autre chose.

- On est ami plus et infinité, du bout des doigts, je me touchais les lèvres avant de reprendre, la prochaine fois ça sera un baiser passionné, my dear.

Je lui faisais un petit clin d'œil avant de me remettre à rire en imaginant sa tête ahuri après de telle parole... Non enfaite, j'imaginais aussi la tête d'élève qui aurait pu passer par-là à ce moment là, nous croisant et entendant cette phrase dépourvu de sens. Après avoir été prit en flagrant délit dans les douches par un élève, après avoir cogné un gamin au visage, ma réputation allait en plus pouvoir dire que je sautais sur tout les mecs que je croisais !

Le rire de Timothée était mélodieux, une musique qui se graverait dans ma mémoire, hélas, ce sons ne pouvait sortir que des cordes vocales de l'homme et non pas d'un instrument, si nous étions séparé, il s'agissait alors de la dernière fois que je pourrais contempler avec extase son visage enjoué.

-Amis plus et infinité ? Même pas en rêve. Déclarai-je. Un ricanement franchit mes lèvres.Le jeune homme ricana avant de reprendre de plus bel Je ne couche que si c'est exclusif ou un coup d'un soir, mais certainement pas avec un ami. Il m'adressa un clin d'œil qui me fis sourire. Cependant tu peux toujours essayer de faire craquer, mon joli.

Je ris à ses derniers mots, cachant mon amusement du mieux que je pu, cette discutions me rappelais mes années de lycée, à ce moment-là, j'étais assez sympathique, ou du moins je le faisais croire, mais avec mes amis, nous exagérions souvent ce genre de débat. La seule différence entre cette époque et maintenant était que je couchais avec tout mes amis, aujourd'hui je ne pouvais me le permettre sans que ça ne ternisse mon image, et quant bien même si j'effaçais la mémoire de ces derniers, je n'avais aucune envie de partie de jambe en l'air dont je serais le seul à me souvenir.

-Je disais ça plus comme une remarque, pas comme une question. C'est juste assez surprenant de voir la vitesse à laquelle a évolué notre relation. Il y a même pas une demi-heure j'étais prêt à t'en mettre une. Et maintenant on parle de devenir amis plus et infinité. On doit être atteint tous les deux.

Je m'avançais jusqu'à lui pour lui donner une pichenette à mon tour, mais cette fois-ci sur le nez, mon sourire laissé dévoilé une dentition parfaitement aligné, les gens avaient souvent dire que mes sourires étaient beau, lorsqu'ils étaient sincère bien sur. Je croisais les bras enfin sur mon torse en fixant l'individu sympathiquement.

- Non, TU es atteins ! Pour ma part, je dirais plus que je suis imprévisible, c'est différent ! D'un ton moqueur et quelque peu ironique, je prenais un air apeuré, oh misère, tu as failli me frapper ! J'aurais pleuré la perte de mon ongle cassé alors ! Un chiot aussi insignifiant que toi m'aurais plus subjugué que traumatisé.

Une lueur espiègle dans les prunelles, nous continuâmes à discuter ainsi un long moment et je me surpris à penser que pour rien au monde, je ne voulais que ce moment ne s'arrête. Plusieurs fois, je fus tenter de toucher de nouveau Timothée, frissonnant en découvrant cette agréable sensation qu'est le touché. Ses cheveux d'un blond couleur de blé me fasciné, lorsque j'avais pu les caresser du bout des doigts, j'avais compris que cet homme serait mon sauveur, celui qui arriverait à me sortir du gouffre de la culpabilité... Ma vengeance n'aurait aucun effet sur lui car jamais mes mains ne pourraient le blesser.

HRP: