Mauvais endroit au mauvais moment

Je m'ennuyais à mourir ! Comme d'hab quoi... C'est vrai que depuis que j'étais arrivé dans ce pensionnat, ma vie s'était grandement facilitée, et je ne manquais plus de rien, je n'étais plus à la rue... mais quand on avait vécu la grande majorité de sa vie dans une ambiance de merde où tout les jours était une lutte pour la survie, aller en cours (ce que je detestais déja cordialement), manger, dormir et recommencer tout les jours devenait vraiment ennuyeux. Bien sûr il y avait les quelques missions que me donnait Kiyo, mais il ne faisait appel à moi que quand il avait besoin d'un esprit vicieux qui a l'habitude des manoeuvres délicates pour manipuler les gens. Le reste du temps, il faisait son possible pour ne pas me méler à ses petites affaires. je laissais passer, je n'avais pas envie de me disputer avec lui pour ça. En attendant... j'avais rien à faire. Et dans ces moments de désert spirituel... j'avais la dalloche ! Mais vraiment pas envie de prendre ce satané bus et je ne pouvais pas aller en ville en moto, je n'avais plus d'essence. Il faudrait que je demande à quelqu'un de m'en acheter un bidon... mais le problème n'était toujours pas résolu, je voulais vraiment bouffer quelque chose !!! Et y'avait aucun endroit où trouver à manger à part la cantine... La cantine... Hum... c'était fermé à cette heure-ci... Pas de soucis ! Je me dirigeai nonchalement vers l'endroit tout en attrapant une épingle à cheveux. Comme quoi c'était pas que dans les films... Et avec mes nombreuses années de voleuse à la tir, cambriolleuse, ... et d'autres boulots encore plus craignos, une petite serrure de cantine ne serait qu'une formalité. Et hop ! Devant la porte ! Je m'attaquai à la serrure. 7 secondes montre en main. J'entrai et repoussai la porte pour ne pas attirer l'attention. Alors... le frigoooo... Je sautai au dessus du comptoir derrière lequel travaillait le personnel lors des horaires d'ouverture. Faim, quand tu nous tiens... Un cadenas sur le frigo ? Pffff... Trop facile ! Je l'ouvrai d'un coup de passe-partout et découvrai la caverne aux merveilles. Je piochai dans les réserves sans vergognes et allai m'installer à l'une des longues tables. Après avoir mangé je m'allongeai sur le banc et révassai un peu. Puis j'aperçus des bombes aréosols posées sur une table à coté de banderols. Il allait y avoir une fête ? Une représentation ? Les cantiniers alcooliques anonymes ? Je m'approchai. Non, les banderoles étaient blanches donc je ne pourrai pas savoir le thème. Pas comme si c'était une info vitale. Je m'en détournai et revenai vers ma table... je stoppai. Une idée vicieuse et complètement dingue venait de sortir de la partie de mon cerveau la plus diabolique. La "cage aux folles" comme je l'appelais. Je retournai vers le matériel de déco et attrapai 3 bombes : rouge, noir, violet.
Je posai les deux dernières sur le sol à coté du mur vierge et m'accroupis en face de ce dernier.

-Bon..., marmonnai-je, pensive. Voyons voir comment je vais décorer cette petite salle toute morne. ça manque de joie de vivre tout ça.

Je ricanai bêtement. J'avais prévu de faire un peu d'art plastique. J'adorais taguer les murs dans les ruelles et j'étais devenue plutot douée. Et oui, je pouvais etre puérile des fois. Je secouai bien la bombe de peinture et commençai à tracer des gribouillis imcompréhensibles qui prirent pourtant bientôt forme. La forme d'un serpent... Rouge noir et violet... Trash ! Je posai la peinture rouge et empoignai la violette, entamant les écailles et les reflets. Je passai aux contours et aux ombres avec le noir quand j'entendis un raclement de gorge. Je me figeai. Oups...

-Tu as besoin d'aide peut être ?

Je me retournai lentement et observai l'intruse (comme si). Elle avait grimpé sur la table... Rien que ça. Une gothique wesh... capuche... Tatouages plutot cools je dois dire. Cheveux blonds, yeux jaunes, taille moyenne. Plus vieille que moi, ça se voyait. C'était qui celle là ? De quoi je me mèle ? Non mais sérieux ! Si on pouvait meme plus s'exprimer ! Je me redressai et la regardai de haut en bas, dédaigneusement.

-En quoi ça vous regarde ? Je ne vous ai rien demandé donc repartez et faites comme si vous n'avez rien vu, OK ?

Je me retournai en l'ignorant de noveau et finissai les contours avant d'aller chercher un peu de jaune pour faire les yeux. Ne la sentant pas bouger je lui adressai un dernier mot, toujours le dos tourné.

-Oh ! Au fait, en partant, fermez la porte, OK ? Ce sera gentil. Puis si vous voulez vous plaindre au directeur, le bureau de Bugs Bunny est dans le batiment principal. Demandez à l'accueil on vous l'indiquera.

J'étais gentille... Trop d'honneur !

Elle rigola, à en donner des frissons à une jeune vierge. J'étais rodée niveau psychos, mais ça me rendait toujours mal à l'aise d'en rencontrer un nouveau. Comprenez-moi, j'étais folle moi aussi, donc je savais ce dont était capable un fou. Elle s'arréta de rire d'un coup et me sourit, toujours aussi sadique.

-Me plaindre ? Non je ne procède pas ainsi... Je sais qu'ici je n'ai pas le droit de tuer mais... Je peux toujours donner une leçon à une petite merdeuse insolente...

Hum... Elle aussi elle regrettait de ne plus avoir le droit de tuer ? C'est vrai que quand on avait gouté au sang, à la chair humaine qui se déchire, au dernier souffle d'une vie que l'on retire nous même... ça devenait comme une drogue... Ou pour les sensibles, ça causait dépression et envie de suicide. Mais on voyait dans les yeux de cette femme qu'elle était plus dure que ça. En parlant d'yeux... Ils changèrent, reptiléens, et deux... Serpents ? apparurent à coté d'elle, semblant sortir de son corps. Ils ondulèrent doucement en me fixant avec la même sauvagerie que leur maitresse. J'étais fascinée par leur ballet. La jeune femme reprit la parole.

-Magnifique n'est ce pas ? Ils l'étaient encore plus recouvert du sang des gens qu'ils démembraient...

Elle repartit dans un de ses rires délirant, puis refixa son attention sur moi, espérant me voir trembler de peur. Raté ! Non seulement, le temps de son monologue suivi de son rire diabolique, j'aurai pu sortir mes Magnums et la tuer au moins 10 fois, mais en plus j'adorais les serpents. Je posais doucement mes bombes, observai le résultat de mon oeuvre -- Plutot pas mal -- puis me retournai vers elle et m'approchai, restant tout de même à une certaine distance de sécurité. Je contemplai ses apparitions.

-Alors c'est ça votre pouvoir ? Faire apparaitre des serpents ? Ils sont... Magnifiques ! Vraiment ! Leurs couleurs sont vraiment belles, leurs proportions parfaites ! Même mes serpents ne feraient pas le poids face à ceux-ci. vraiment bien réussis !!!

Je hochai doucement la tête, appréciatrice du spectacle. J'adorais littéralement les serpents !

Elle parut surprise et un peu déçue que je n'ai pas peur de ses créatures. Je reportais mon regard sur ses 2 serpents. Tout à coup, une troisième extention fusa vers moi à toute vitesse, m'empécha de faire le moindre mouvement, et s'enroula autour de moi avant de me soulever du sol comme une vulgaire bpoupée de chiffon. Je poussai un petit cri, surprise. La jeune femme sauta par terre en écrasant les bombes. Ce serait pas moi qui me ferait enqueuler quand les proprios le découvriraient. Elle croisa les bras et me regarda dédaigneusement.

-Je ne fais pas apparaître des serpents, je les fais sortir de mon corps et les commande. Si cette vision peut t'aider à comprendre, imagine que des centaines de serpents grouillent dans mon corps. Tu as l'air d'aimer les serpents, c'est vraiment dommage... L'expression de peur qu'affichent les victimes est vraiment délectable... Maintenant je te laisse deux minutes pour me dire qui tu es et ce que tu fais ici.

Une vraie sadique, sérieux ! Je la fusillai du regard puis essayai discrètement d'attraper mes magnums, en faisant le moins de geste possible pour ne pas alerter les serpents. Heureusement, j'avais les mains plaquées juste sur les holsters, il ne me restait qu'à les ouvrir pour pouvoir attraper mes armes. Entreprise assez délicate tout de même.

-Ah ? Parce que je devrais vous expliquer qui je suis, et ce que je fais ici alors que je ne sais rien de vous et que, visiblement, vous venez d'arriver ? Surtout que pour votre deuxième question, la réponse me parait assez évidente.

Je réussi à ouvrir l'un de mes holsters, et attrapai la crosse de mon magnum... hum... Il ne me restait plus qu'à me libérer... et il fallait dire que j'étais assez serrée. Bon... Je grimaçai et continuai à parler.

-Et donc, si vous avez espéré une réponse, il faudrait revoir vos leçons de politesses. C'est à vous de vous présenter en premier. Après je verrai si ça vaut la peine que je me présente.

Je sais... j'étais en position de faiblesse, ce n'était pas le moment de fanfaronner, mais franchement, elle avait beau contrôler des serpents ou je ne sais quoi d'autre, elle me gonfler sérieusement.

Elle partit d'un grand éclat de rire et me jeta un regard amusé.

-Qui je suis ? Tu es vraiment sur de vouloir le savoir ? Je suppose que oui... Je suis Medusa Romaneshka, la nouvelle CPE de ce pensionnat et toi... toi tu es ma première victime... et tu me dois de te présenter maintenant...

Elle s'assit nonchalamment sur une table en continuant de me sourire. Je sifflai de dédain. Elle se moquait ouvertement de moi et je n'appréciais pas du tout. En plus une CPE... Rien que le mot me collait la migraine. Pourquoi il avait fallu qu'une CPE débarque... Le pensionnat marchait bien sans... Pffff !

-Et s'il te plait, ne crois pas que je suis aveugle et stupide... Lâche ton flingue tout de suite...

Je fronçai les sourcils en grognant un "merde !" de déception. L'étrange serpent me rapprocha de la CPE et lui permit d'attraper mes précieux bijoux. Elle les agita joyeusement devant mes yeux, me narguant avec un plaisir non contenu.

-Que comptes tu faire maintenant ? Tu veux vraiment te battre contre moi ? Si c'est le cas je te lâche et je te règle ton compte dehors. Mais ne viens pas te plaindre s'il t'arrive quelque chose... Maintenant je te laisse le choix, sois tu t'excuse, tu me nettoie tout ça et j'oublie ce malentendu sois tu me laisse t'exploser, puis tu t'excuses, nettoie tout ça et viens en heure de colle.

Je la regardai de haut en bas, dédaigneusement, fixai un instant ses serpents qui semblaient les plus dangereux, puis revins vers Médusa. Mon sourire apparut et s'accentua lentement, puis je partis d'un grand éclat de rire, à gorge déployée, pendant que le serpent me tenais entre ses anneaux, j'avais mal au ventre tellement j'en pouvais plus, mais je ne pouvais pas m'allonger pour éviter ça. Je soupirai pour me détendre et regardai de nouveau mon adversaire, souriant joyeusement. Cet éclat de rire était un petit bluff, même si ce qu'elle racontait m'amusait. Je n'étais pas folle. Moi seule, sans mes flingues, contre elle et ses serpents fantômes. Je n'avais qu'une chance minime de gagner. L'idéal aurait été que je puisse appeler mon Calinoux comme un Pokémon pour qu'il s'occupe seul de ces reptiles, mais fallait pas rêver. Il devait être entrain de lézarder dans la forêt bordant le pensionnat, enroulé autour d'une branche. Mais ce qui était sûr, c'est que j'allais me battre. Car c'était dans ma nature de me rebeller contre quelqu'un qui me donne un ordre. J'avais une sainte horreur des ordres, et encore plus de ceux qui les donnaient comme si ils étaient en terrain conquis. ça m'exaspérait au plus haut point. Il était hors de question que j'obéisse à quelqu'un. Je préférais aisément me faire tabasser, voir tuer. Puis j'avais un avantage qu'elle ne pouvait en aucun cas connaitre. Après tout, j'étais à demi-démoniaque, et je ne contrôlais pas cette partie de moi lorsque j'étais en danger ou que mes émotions étaient trop fortes. Et souvent je ne cherchais pas à la contrôler... C'était toujours plus amusant. Et compte tenu du danger relatif présent devant moi, je n'allais pas me gêner. Qu'elle me frappe, à mort si elle veut. Je péterais mon cable et lui mettrais une raclée à mon tour...

-Je crois que je vais vous laisser "m'exploser" comme vous dites. Après pour ce qui est du reste... On verra plus tard, vous êtes pas d'accord avec moi ?

Je lui servis un grand sourire laissant apparaître toutes mes dents. Je sentis ma partie démoniaque frémir en moi. Elle sentait qu'elle allait bientôt pouvoir sortir. Une lueur rougeâtre quasiment invisible vint illuminer mes yeux un instant mais je fis refluer cette soif de sang qui montait. Pas maintenant... Je repris la parole.

-Alors ? Vous me rendez mes flingues et on se fait ça à la loyale ou vous préférez le lynchage classique ? à vous de voir... "Madame".

Je demandais ça, au cas où elle me le redonne. Il faut toujours profiter de chaque occasion.

Je me demandai si elle se moquait de moi à cet instant. Elle était entrain de rigoler alors que je la menaçai... une forte tête apparemment pire que ce que j'imaginais....

-Je crois que je vais vous laisser "m'exploser" comme vous dites. Après pour ce qui est du reste... On verra plus tard, vous êtes pas d'accord avec moi ?

Insolente.... elle ne perdait rien pour attendre celle-la. Il fallait que je la matte ? Et bien soit, je n'avais aucun scrupule à tabasser un élève pour lui faire comprendre sa position face à moi, c'est à dire plus bas en bas de l’échelle... Surtout ce genre d'élève...

-Alors ? Vous me rendez mes flingues et on se fait ça à la loyale ou vous préférez le lynchage classique ? à vous de voir... "Madame".

Ce fut à mon tour d'éclater de rire, puis je claquais des doigts. Mes serpents la relâchèrent et retournèrent vers moi. Lui rendre ses flingues ? Oui pourquoi pas, cela pouvait toujours être amusant de se battre un peu à la "loyale" et de faire semblant de perdre quelques minutes pour que la déception de l'adversaire soit plus grande une fois envoyé au tapis. Je lui tendis ses armes.

-Je crois que cela va s'avérer très amusant... Je t'en prie reprend les, je te les donne avec plaisir. Me battre contre toi me ferai énormément plaisir... tu n'imagines même pas à quel point...

C'était trop fort... Brave petite... Je me dirigeais vers la sortie et poussait la porte, l'attendant et lui faisant signe de sortir d'abords. Soyons poli et galant un minimum quand même... J'étais surexcitée face à cette situation fortement plaisante.