[event] Problèmes non mathématiques... [Pv Dimitri]

Les couloirs du pensionnat étaient vides à cette heure. Je marchai. Lentement, sûrement. Fatigué. Frustré... Depuis une semaine, une semaine, cela durait. Cela persistait. Une blessure ouverte ne pouvant être refermée. Elle me brûlait la peau, mes déchirait de l'intérieur. M'étouffait... J'avais beau essayer, rien à faire. Les cheveux, les bouts de peau... Le sang... Rien ne marcher, rien ne voulait marcher. Rien bordel ! Pas de petit éclat dans les yeux, une mèche dans les cheveux, un tremblement dans la voix. Je restai le même. Toujours aussi hideux et détestable. L'identité des autres m'était interdite, enlever. Simplement, rapidement, douloureusement. Tout ça depuis de la visite de cette fille. De ce chat. De ces deux mirages, fumées disparues dans la nuit... Mes mains tremblèrent à ce souvenir. Elle avaient besoin de blesser, de faire mal. Elle devaient assouvir cette soif de souffrance. Cogner... Non... Inspire expire. Frédéric, ne veut pas, je ne peux pas. Rester calme, garder son contrôle. Inspire expire.

J'arrivai finalement dans le couloir des salles de classes. Vides. Certaines renfermait studieux et professeur, mais sinon, vides. Le vide m'était familier et rassurant. Les études aussi. Les sciences. Les classes étaient bruyantes, mais les cours intéressants. Je voulais plus, me perfectionner. Me sentir supérieur. Je n'avais que ça, alors pourquoi me le refuser. Ma main sur la clenche, j'ouvrai la porte. Le professeur de mathématique était la. Il m'exaspérait, il était "parfait". Beau, élégant, assez distant. Il m’irritait. Me remplissait de jalousie. Cependant, il était un bon professeur, et c'était tout ce que je demandais de lui. Je fis un signe de tête avant de m'asseoir à une table. Mon cours avancé pouvait commencer.

Je suis en train de finir de corriger mes copies. J'essaye de me vider l'esprit, de ne pas penser au vide qui m'entoure. J'ai perdu mon pouvoir et je ne sais pas comment faire. J'ai bien compris que je ne suis pas le seul, certains élèves ne sont pas du tout à l'aise, ils semblent plus maladroits, moins assurés... Je ne savais pas que c'était possible. J'y ai longtemps réfléchi, mon dernier souvenir d'avant ce changement est une petite fille aux yeux rouges. Mais cela n'a sûrement aucun rapport, qu'est-ce qu'une enfant aurait bien pu faire pour que je perde mon pouvoir... Je me prends la tête dans les mains, il faut que je pense à autre chose. Je tente de me concentrer sur mon travail, mais je n'y arrive plus. Je regarde l'heure, Charlie devrait bientôt arriver, il est le seul à s'être inscrit pour mon cours supplémentaire. Ca ne m'a pas étonné, mais je suis déçu. Enfin, au moins j'ai un élève qui s'intéresse un peu à mes cours, même si Charlie est étrange, vraiment étrange, mais je ne peux pas vraiment le juger, je dois moi-même paraître très étrange à certains.
La porte s'ouvre et mon élève rentre. Il s'installe à une table après m'avoir fait un petit signe de tête pour me signifier que l'on pouvait commencer. J'hésite un instant quand en l'observant je ne vois aucun ruban autour de lui, mais je me ressaisis vite. Je ne veux pas que cette situation affecte mon travail, pas pour une fois qu'un élève est vraiment intéressé pour aller plus loin. De plus, Charlie est distant lui aussi, il n'a jamais eu beaucoup de liens forts, donc ça devrait bien se passer. Je laisse de côté mes copies et prends les quelques livres que j'ai sorti à l'intention de ce cours. Ce sont des livres de niveau universitaire, je pense que cela plaira à Charlie.

- Très bien, avant de commencer, tu as une préférence sur le thème du cours ? Géométrie, algèbre ?

Le professeur ne semblait pas à l'aise. Perturbé. Par quoi ? Aucune idée. Je m'en fichais. Éperdument. Il sortit des livres. Des livres universitaires. L'esquisse d'un sourire se dessina sur mon visage. Ça me plaisait. Ça me ferait oublier. Juste pour quelques secondes. Infimes secondes. Mais la peine, la douleur partiront. Me laisseront tranquille. Juste quelques secondes. Volg -si c'était son nom, m'adressa la parole.

-Très bien, avant de commencer, tu as une préférence sur le thème du cours ? Géométrie, algèbre ?

Je haussai les épaules. Des question, toujours des questions. Il ne pouvait pas juste me faire cours ? Je soupirai d'une voix grave et cassé. Fatigue.

-Algèbre...

Le cours commence alors. Intéressant. Très intéressant. Pour cela, Volg était bien. Un bon professeur. Cependant ce n'était pas suffisant. La douleur était toujours là. Irrésistible envie de lui prendre son identité. Je le regardai. Une chose. Je n'avais pas essayer une chose. L'ADN se trouvant dans la salive. Je n'avais pas essayé. Cela pourrait marcher. Je l'espérai. Je le voulais. Alors que Volg m'expliquait un certain Algorithme, je pris son visage entre mes deux mains. Violemment. Désireux. Mes lèvres se plaquèrent contre les siennes. Sa salive contre la mienne. Je m'arrêtai. Attendis. Même au bout d'une minute. Pas le moindre picotement. Je ne me transformerai pas. Je le savais. Le sentais. Un cris de rage sortit de ma gorge. Poing serrés, yeux fermés. Mon pied dans la chaise. Elle vola. Je m'accroupis , la tête dans mes mains. Complètement perdu. Mais qu'est-ce qui m'arrivais ? Mais qu'est ce qui ce passait bordel ?! Je perdais mon sang froid.

Il soupire et me répond d'une voix fatiguée, il n'a pas l'air en grande forme :

- Algèbre...

J'aurais préféré géométrie, mais j'ai préparé beaucoup de choses intéressante en algèbre aussi. Je commence donc le cours avec quelques activités sur les nombres premiers, cela a l'air de l'intéresser. Je suis toujours heureux de voir des élèves s'intéresser à ce que je leur montre. Et cela me détend, j'oublie un peu mes problèmes. Enfin, cela marche un moment, Charlie se déconcentre, ou plutôt semble distrait de plus en plus par autre chose et je reviens à la réalité en remarquant cela. Est-ce que lui aussi a des problèmes avec son pouvoir ? Cela semble l'explication la plus probable. Je continue à faire mon cours, mais il ne m'écoute plus que d'une oreille et soudain il se lève. Je m'apprête à le voir sortir de la salle, il n'est pas du genre à rester si cela l'ennuie. Pourtant, il ne sort pas, au contraire il vient vers moi, je n'ai pas le temps de réagir qu'il a plaqué ses lèvres contre les miennes. Il m'embrasse ? Je ne comprends rien du tout, en plus, ce n'est pas vraiment un baiser. Je le repousse, mais il s'est déjà écarté. Je suis totalement déboussolé, je ne comprends absolument rien, et je ne peux même pas voir s'il y a un lien de son côté qui expliquerait cela... Il crie, je recule légèrement, il a l'air sur le point d'exploser. Tous les professeurs ont reçu un communiqué à son arrivée nous signalant qu'il pouvait être instable mentalement, mais nous n'avons eu aucune instruction sur que faire dans ces cas-là... Je sursaute quand il envoie valser la chaise devant lui. J'ai peur un instant qu'il s'en prenne à moi, mais il se recroqueville sur lui-même, il ne comprend pas ce qui lui arrive.
Je dois faire quelque chose, mais quoi ? Je ne suis pas devenu professeur pour aider des adolescents à régler leurs crises... Je ne sais pas gérer des choses comme ça, je n'ai jamais su régler mes propres problèmes... mais je ne peux pas le laisser comme ça.

- Charlie ?

Je ne sais même pas s'il m'entend, mais je dois essayer quelque chose. Il n'a jamais tisser de lien avec les autres personnes du pensionnat, peut-être n'a-t-il aucune idée des confusions des pouvoirs.

- Charlie, c'est ton pouvoir qui pose problème, n'est-ce pas ? Tu n'es pas le seul tu sais ?