Comme un air de ressemblance [PV : Cain Marwell]

Les jours se ressemblaient tous, tout était d'un ennui et d'une lassitude... L'homme restait sur son fauteuil, fixant froidement la porte jusqu'à ce qu'un de ses hôtes viennent le rejoindre. Pourquoi n'abuserait-il pas de son rang haut placé pour profiter des jeunes hommes de son club ? Ils n'étaient que des putes à ses yeux, des "femmes" qui vendaient leur corps dans l'espoir de survivre à la fin du mois, et il était celui qui les maintenait dans le milieu. On ne s'arrêtait pas de travailler du jour au lendemain ici, il fallait tout d'abord s'entretenir avec Cain, et seulement après avoir eu l'autorisation de quitter le club, ils pouvaient démissionner. Le problème ? La bête se mit à sourire doucement, un sourire carnassier lorsqu'il aperçut le jeune homme qu'il avait convoqué. Il ne prit pas même la peine de se lever de son bureau, tel un roi, il obtenait ce qu'il désirait par la parole, et d'un tons froid naturel, il ordonna à son employé de le rejoindre. Le problème de ce club... C'était que Cain ne laissait jamais partir personne.

L'homme avait quitté son travail assez tard, après avoir terminé sa petite affaire, il avait passer une longue heure à se regarder dans un miroir, persuadé qu'une de ses rides avait disparu, volatilisé. Les jeunes hommes étaient un remède, sa fontaine de jouvence. Il se nourrissait de leurs essences pour redevenir aussi jeune et fougueux qu'à l'époque. Un homme fou était un homme fini, mais il ne le voyait pas ainsi. Tout lui semblait parfaitement normal. De sa démarche féline dont il était le seul à en avoir le secret, il se déplaçait habilement dans les rues de la ville, posant sur la populace un regard dédaigneux, ne voyant en eux, qu'un tas de larves qui ne pourrait jamais le vaincre. Son rang dans la mafia lui avait apprit que la terreur était le meilleur moyen de se faire respecter, ainsi, de son costume noir et blanc, il marchait d'un pas lourd malgré sa souplesse, indiquant à quiconque oserait se mettre en travers de sa route qu'il les écraseraient les uns après les autres. Une clope au bec, les mains dans les poches avec sa chaine en or visible, il toisait froidement les gens face à lui, les repoussant de sa puissante aura. Tous se retournaient sur son passage, inquiet de voir un tel personnage déambulé si librement dans les rues, d'autres quant à eux étaient plus intelligent et faisaient mine de ne pas le voir, retournant à leurs occupations pour ne pas attirer son attention. Celui qui l'attira cependant, fut un garçon, certainement à peine majeur aux cheveux noir. Cain se figea, observant l'apollon avec fascination. Il connaissait ce visage, il aurait presque pu dire à quoi ressemblait son corps dans les moindres détails, mais ce n'était pas lui. Ce n'était pas son fils. Son petit ange avait le visage plus doux, les traits plus fin, ses pas étaient délicat et ses lèvres, sans cesse étiraient d'un léger sourire d'émerveillement en découvrant le monde extérieur.

Cain rentra dans le bar, suivant celui qui ressemblait tant à son enfant perdu. Il se trouva -comme par hasard- que le lieu lui était familier, il connaissait cet endroit... Il y allait parfois pour boire quelques verres avant de rentrer chez lui, généralement accompagné d'un adolescent un peu trop stupide qu'il avait pu droguer sans que nul ne l'aperçoive. Le patron devint plus doux, plus calme, dégageant toujours cette aura d'oppression, mais sans paraitre pour un criminel tout juste sorti de taule cette fois-ci. Il s'essaya au comptoir, la chaise à côté de l'individu, et fit signe au serveur.

- Un Calvados.

Tout en attendant sa commande, il tourna la tête vers sa cible, un sourire carnassier aux lèvres. Non, Cain ne savait pas sourire normalement, la plupart étaient terrifiant, d'autres plus sauvage et lorsqu'ils étaient doux... Il ne se souvenait pas de la dernière fois où il avait sourit avec tendresse. De sa grosse voix d'homme, il s'adressa à lui, ses yeux brillant de malice, mais d'un désir plus profond sans pour autant le montrer. Celui de le dominer.

- Je ne me souviens pas vous avoir déjà vu ici, c'est la première fois que vous venez ?



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Cain regardait le jeune homme avec un sourire carnassier, il le voulait. Il avait pour habitude que nul ne lui refuse une demande, et si la proie avait le malheur de tenter de s'enfuir... C'était un fauve qui le poursuivrait. L'échappatoire n'existait pas avec cette bête. L'inconnu lui était si familier que ça en était déroutant. Ils avaient les même cheveux, si quelqu'un les avaient croisé dans la rue, ça ne l'aurait pas étonné qu'on croient qu'ils étaient père et fils. C'était sans doute pour cette raison que le patron le désirait plus que tout, pouvoir gouter à une chair qu'il ne connaissait que trop bien... Il voulait parcourir son corps, réapprendre à connaitre celui qui possédait la même apparence que son fils. Peut-être qu'il cachait des choses, comme un tatouage, une cicatrice... Cette pensée lui fit sourire d'autant plus.

- Oui, c'est ma première fois ici. Vous voyez, je ne suis pas friand des bars, et de l'alcool.

Le sourire que lui adresse ce dernier fut quelque peu sympathique aux premiers abords, mais rapidement, il devint aussi lugubre que son interlocuteur. Cain reprit alors conscience de la situation, il était impensable que ce soit son enfant, après tout, son protéger ne savait pas être méchant... Ni intimidant, pourtant, il aurait juré que le brun en fac de lui savait se faire respecter. Il ne serait alors que plus jouissif de le posséder et de lui arracher sa fierté. Lorsque le serveur vint apporter la boisson du prédateur, il lui porta à peine attention, ne le remerciant pas du regard comme il aurait pu le faire. On ne le dérangeait pas dans sa chasse et ceux qui travaillé ici avaient fini par le comprendre. Tout comme ils préféraient feindre qu'ils ne voyaient pas l'homme emporter de jeunes garçons avec lui à chaque fin de soirée.

- Et vous? Est-ce que vous êtes ce qu'on appelle un habitué ?

Cain bu une gorgée, regardant avec intérêt son interlocuteur. D'un sourire fauve, il reposa son verre devant lui, se tournant légèrement en face de lui en posant un bras sur le comptoir. Ainsi, il n'aurait pas besoin de tourner la tête pour le regarder, bien que son aventure avec son beau papillon l'avait rendu plus résistant et plus jeune physiquement... Il restait un homme de la cinquantaine et s'il ne faisait pas attention, il allait vraiment finir par se faire mal.


- Il m'arrive de venir de temps en temps... J'aime me trouver bonne compagnie.

Son sourire s'agrandit, dévoilant des dents d'un blanc immaculé et parfaitement aligné. Il faisait parti de ces gens qui avaient été gâté par la nature à leur naissance, donnant à des mères des enfant en parfait santé et d'une certaine beauté. Malheureusement, si l'apparence était belle, il était pourri de l'intérieur, rongé par l'ambition et un désir de jeunesse éternel.


- Me direz-vous votre nom ?



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