Emménagement et Colocation [NC-16]

Je pose ma dernière valise dans la pièce principale encore assez dénuée, seule une table, un meuble de rangement, un fauteuil légèrement usé et une télé y trouvent leur place. Mes meubles attendent encore pour l'instant, je viens seulement de commencer l'emménagement. Je suis resté un peu à l'académie le temps de trouver un logement,mais me voici enfin dans mon petit coin. Enfin presque, pour pouvoir me permettre un logement confortable et suffisamment grand, je dois le partager. Mon colocataire devrait arriver dans peu de temps, aussi je me dépêche d'emmener mes affaires personnelles dans ma chambre puis commence à ranger mes livres, DVDs, etc... Sortant un de mes livres de cours, je songe soudain à Alan West, un de mes élèves avec lesquels la rencontre a été plutôt... pasionnée. Je secoue la tête en essayant d'oublier ses lèvres contre les miennes. Il doit quitter le lycée cette année, donc je ne le verrai plus. Je me mets une légère claque me rendant compte que cette pensée m'attriste, c'est ridicule, il flirtais juste, pour lui je ne suis sûrement qu'un jouet, un adulte qu'il trouble et il doit trouver cela amusant. Je repose le livre dans son carton, je ne suis plus d'humeur à ranger des livres. Je vais dans la cuisine, ouvre le frigo et prends une bouteille de bière, la décaspulant sur le bord du plan de travail, je regagne le salon et m'effondre dans le fauteuil maugréant :

- Sors de ma tête... Tu n'es pas fait pour moi.

Cette pensée m'attriste enconre plus, mais je la sais vraie. Il n'a aucune raison de me vouloir, je suis totalement associal, dépressif, un prof qui ne jure que par ses Mathématiques... Pourtant, cela ne l'a pas empêché de me sourire en cours, combien de fois j'ai espéré qu'il vienne me voir après les cours ? Non, ça n'est jamais arrivé, je dois me faire une raison et l'oublier c'est bien mieux pour moi. J'entends alors sonner, je vais ouvrir bénissant cette distraction et espérant que mon colocataire ne sera pas trop collant.

- Bonjour ! Je m'appelle Alan, enchan...

J'ai reconnu la voix de la personne derrière la porte avant même de le voir vraiment. Pendant un instant, la panique commence à me gagner et je me demande comment m'enfuir, puis il sourit et tout cela disparait de mon esprit. Son bras reste en l'air, dans un geste interrompu pour me serrer la main.

- Monsieur Volg...

Je reste un instant muet et immobile ne sachant comment réagir, puis finis par éclater de rire en me frappant le front du plat de la main. Cela fait longtemps que je n'avais pas ri comme ça, je mets un instant à me calmer, je passe un main dans mes cheveux pour les remettre en place. Avec quelqu'un d'autre je serais déjà en train de paniquer, de chercher à savoir comment m'échapper doucement, mais avec Alan, je me suis résigné, j'ai formé un lien déjà trop fort avec lui et bon sang, que c'est agréable de rire !! Je garde alors un sourire aux lèvres en prenant la parole :

- Le destin s'acharne sur moi, je crois... Ou bien c'est toi qui m'harcèle, Monsieur West ?

J'insiste sur son nom pour répondre à son interpellation. Je l'invite ensuite à entrer et récupère un tabouret dans un coin pour le mettre dans le salon et pouvoir m'asseoir ensuite. M'étirant doucement, je savoure de pouvoir agir naturellement, comme je le veux. Je me retourne vers Alan et je me calme légèrement, après tout, qu'est-ce qui me dit qu'il veuille vraiment vivre avec moi ? Rien, je n'ose pas regarder notre lien de peur de ne pas voir ce que je veux. Je tente de lui sourire joyeusement, mais j'y arrive sûrement de manière moins convaincante que tout à l'heure.

- Tu veux de l'aide avec tes bagages ?

Je me rends compte juste après avoir posé la question qu'il s'apprétait à parler. Il semble gêné, il doit être mal-à-l'aise d'être avec un de ses professeurs... enfin ancien professeur... je me maudis en sentant à quel point je suis soulagé de me dire que je pourrai encore le voir. Je dois me ressaisir, je me reconcentre avec un peu de mal sur sa réponse :

-A vrai dire.. Ils n'arrivent que demain... ça ne vous dérangerais pas de me prêter des habits juste pour demain ?

Je rougis... oui, je rougis, au bon sang, je dois avoir deux bandes écarlates sur les joues. En même temps, c'est quoi cette question ?! pour moi, c'est celle que l'on pose après une nuit ensemble... ça y est je m'imagine des choses ! Je bafouille quelques mots sans sens avant de réussir à me remettre les idées en place, à peu près.

- Eh bien... c'est... c'est que je ne... je ne suis pas sûr que mes vêtements t'aillent...

Je secoue la tête pour essayer d'évacuer les images qui me viennent à l'esprit d'Alan portant les T-shirts moulants que je mettais à la fac... Je me redresse avant qu'il n'ait le temps de réagir et me dirige vers un carton.

- Je... vais regarder, mes vêtements sont encore emballés...

Je fais surtout cela pour esquiver son regard, quand je pense que je l'ai eu en cours... J'ouvre le carton avec un geste un peu maladroit et commence à sortir mes affaires. Je les regarde un instant puis les balance sur le meuble à côté de moi en murmurant des "non" à la suite les uns des autres. Je finis soudain par tirer du tas un T-shirt jaune assez ample avec un cactus fleuri dessus, je le garde dans les mains et le regarde fixement, il irait sûrement très bien à Alan... c'était un des T-shirts de Sylvain.

Je ne l'ai pas senti approcher, j'étais en train d'imaginer Alan dans ce T-shirt, lui qui est si semblable à Sylvain... non, je ne peux pas faire ça, il ne peut pas le remplacer, et puis s'il effaçait l'odeur de Sylvain en mettant le vêtement ? Je suis sorti de mes pensées par un souffle chaud à mes oreilles :

- Dimitriiiii...

Et pendant un instant je suis projeté plusieurs années dans le passé, je me retourne précipitamment, le coeur battant, m'attendant à voir mon ancien petit-ami derrière moi qui essaye de me tirer de mes calculs pour que j'aille manger avec lui. Je lève les yeux et murmure :

- Sylvain ?

Je croise alors le regard d'Alan et je me souviens d'où je suis. Nous sommes très près l'un de l'autre, beaucoup trop près, je devrais reculer, mais j'hésite, ses yeux me paralysent. Je finis pourtant par m'esquiver rapidement, remettant le T-shirt dans le carton et refermant celui-ci. Toutjours sans le regarder directement, je me relève et déclare :

- Je suis désolé, je n'ai rien pour toi...

Je me souviens alors vaguement qu'il m'a parlé pendant que je cherchais dans le carton. Je respire profondément, avant de le regarder :

- Tu as bien dit que tu pouvais te débrouiller sans...

Je me rends compte trop tard de mon erreur, à peine ai-je prononcé ses mots que des images plutôt... indécentes me sont venues en tête. Je rougis une nouvelle fois et tente de me rattraper maladroitement :

- Enfin... tu fais comme tu veux...

Il me sourit, mais plutôt normalement, je suis rassuré et en même temps un peu déçu, qu'est-ce que j'espère ? Je ne veux pas qu'il me saute dessus. Enfin... Non, je ne peux pas... mais ce n'est pas vraiment l'envie qui manque et je sais que ce n'est pas bien. Je ne devrais pas avoir autant envie qu'il m'embrasse. J'ai peur de le vouloir pour les mauvaises raisons... Alan interrompt soudain le fil de mes pensées :

-Il est bientôt 19 heures, vous me permettez de vous inviter au restaurant ? Je ne pense pas que l'un de nous deux ai pensé à faire des courses...

Je regarde inutilement le frigo, en effet, je n'ai pas fait de course, il n'y a rien pour manger ici, mais est-ce correct de se faire inviter par un ancien élève. En même temps, nous allons être colocataires, il faut bien que notre relation évolue. Je devrais peut-être lui dire que c'est moi qui invite, je suis quand même le plus âgé et je ne suis pas sûr qu'il ait déjà un emploi, mais je ne veux pas qu'il le prenne mal... Pendant que je réfléchis, il est allé chercher son sac et me regarde à nouveau en souriant :

- Alors ?

Je sais que je ne dois pas accepter comme cela, que je dois lui dire que je peux payer ma part et même proposer de payer la sienne. Je ne devrais pas être si content et si stressé à la fois, ce n'est pas un rendez-vous amoureux, pourtant je ressens tout cela et la seule chose que je parviens à faire et de hocher la tête pour montrer que j'accepte. Je ris doucement devant ma bêtise :

- Je ressemble à un adolescent qui se fait inviter pour la première fois au cinéma...

Cette remarque me donne le courage de me ressaisir, je n'ai pas à tant m'en faire. Ce n'est qu'un repas entre deux colocataires et c'est avec le sourire que je prends mon manteau et me dirige vers la porte d'entrée.

- Où va-t-on ?

Je souris à sa réplique, mais n'arrive pas à savoir s'il s'agit véritablement d'une plaisanterie et que ferai-je si ce n'était pas le cas ? J'accepterai sûrement, tout en sachant que c'est une très mauvaise idée, mais cela me permettrait de payer quelque chose... C'est une piètre excuse, j'ai juste envie de passer du temps avec lui... Bon sang, je ne sais pas quoi faire, je ne peux pas tomber amoureux d'un de mes élèves ! Enfin, il n'est plus vraiment mon élève. Je secoue légèrement la tête pour me débarrasser de ces idées déplacer et reporte mon attention sur Alan. Il semble réfléchir à ma question, je suis un peu surpris, je pensais qu'il avait déjà une idée en tête quand il m'a proposé de sortir, mais apparemment non, puisqu'il me demande :

- A vrai dire... je ne suis jamais sorti du pensionnat depuis que j'y suis. Vous n'en connaîtriez pas un dans le coin ?

Je me frotte la tête un peu gêné, je connais bien quelques endroits mais surtout des bars et gays pour la plupart... pas très approprié pour une sortie entre colocataires... ça fait vraiment bizarre de penser à cela comme ça, surtout quand on aimerait que ce soit bien plus...

- Une autre chose.. Je peux vous tutoyer ? Enfin.. nous allons cohabiter donc ce serait tout de même plus pratique, non ?

Sa question me surprend à nouveau, je n'y ai même pas réfléchi... j'ai pris l'habitude qu'il me vouvoie mais en même temps il a raison, en tant que colocataires, nous n'avons plus du tout les mêmes relations. En parlant de relation... je me retiens au dernier moment d'examiner le ruban qui nous relie, qu'est-ce que je ferais après ? S'il correspond à ce que j'espère, je ne peux quand même pas lui sauter dessus, je ne suis même pas vraiment sûr de ce que je ressens pour lui... et si je ne vois pas ce que je veux, je risque d'être réellement déçu... Je soupire avant de me rendre compte qu'il me regarde en attendant une réponse. Je souris :

- Oui, bien sûr... tu peux me tutoyer, ce serait bizarre sinon.

Je réfléchis ensuite à sa première question, je ne sais pas trop où nous pourrions aller. Je me souviens soudain d'une conversation en salle des professeurs sur un petit restaurant sympathique et abordable qui se trouve dans le quartier, j'espère seulement pouvoir le trouver, mais normalement ça devrait aller.

- Je viens de penser à un restaurant dont des collègues m'ont parlé, il n'est pas très loin normalement. Qu'est-ce que tu en penses ?

Il me regarde un moment, semblant réfléchir, puis laisse échapper un petit rire. Je ne sais pas trop à quoi il a pensé, mais son rire me fait plaisir. Il soupire avant de sourire à nouveau. Je n'arrive vraiment à savoir quel sont mes sentiments pour lui, est-ce juste parce qu'il ressemble à Sylvain ? ou bien y a-t-il autre chose ? Je le rends son sourire instinctivement en écoutant sa réponse :

- Oui. C'est une très bonne idée, allons-y.

Il me prend alors la main attrape sa veste et la mienne. Je veux protester, mais il y a déjà son sac et s'apprête à m'entraîner. Je dois reprendre le contrôle de la situation, avant d'attendre un point de non-retour...

-Pardonne-moi d'être aussi pressé... J'ai assez faim ! Et j'ai envie d'être avec toi.

Je sens que quelque chose va arriver, je dois réagir pendant qu'il hésite, mais j'ai à peine le temps d'esquisser un mouvement que ses lèvres sont sur les miennes. Je commence à paniquer, mais il s'est déjà écarté et se dirige tranquillement vers la porte pour l'ouvrir et me sourire à nouveau... quel sourire, envoutant, charmeur, si je ne l'avais pas eu en cours j'aurais eu du mal à le croire tout juste sorti du lycée. Je serre ma manche dans mon poing, j'ai l'impression d'être revenu plusieurs années en arrière, à nouveau timide et mal-assuré, alors que je suis connu pour être un dévoreur d'homme dans les bars... quel idiot je fais ! Je dois avoir l'air ridicule, j'ose à peine le regarder de peur de rougir. Soudain, j'entends ma voix, je ne contrôle pas les mots qui sortent de ma bouche :

- Je suis jaloux... très jaloux. J'ai des tendances dépressifs et masochistes. Je suis obsédé par mes Mathématiques. Alors tu veux toujours de moi ?

Je ris amèrement, je suis une accumulation de défauts, autant qu'il le sache tout de suite, ainsi il va se sauver maintenant et je n'aurai pas le coeur trop brisé, je pourrai reprendre ma vie comme avant, sans relation avec les autres, cela est bien mieux pour moi. Je relève les yeux lentement pour voir sa réaction.

Il s'avance vers moi l'air déterminé, pose la main sur le mur derrière moi, mon coeur s'arrête un instant dans ma poitrine, nous sommes à peu près de la même la taille mais à ce moment j'ai l'impression qu'il me domine complètement, ma respiration s'accélère légèrement. Pourquoi est-ce qu'il ne fuit pas ? Pourquoi il reste ? Pourquoi est-ce qu'il paraît en colère ? Il m'embrasse soudain, je mets un instant à comprendre la situation, mais je ne cherche pas à le repousser, comment faire cela alors que ce baiser est si doux ? Je me laisse emporter, il me serre contre lui, j'ai l'impression d'être en sécurité pour la première fois depuis longtemps. Il s'écarte doucement de moi et me caresse la joue. Je ne sais plus quoi penser, il prend la parole :

- Si c'était fait pour me faire peur ou me faire fuir, c'est raté. Tous ces défauts ne sont rien, et si je listais les miens, c'est toi qui fuirais. Bien sûr que je veux toujours de toi.

Je veux lui répondre que j'en ai déjà beaucoup vu, mais il m'embrasse encore une fois avant de me sourire. Ce sourire finit de m'achever, ajouté à ses paroles, il veut bien de moi, avec mes défauts, avec mon passé, même si je ne le lui ai encorepresque rien dit sur moi, mais je veux le croire, depuis ma rupture avec Marc je décide de prendre le risque d'être blessé par la suite. Après tout, en me préservant de la douleur, je m'empêchais de vivre vraiment et je ne veux plus de cela. Je regarde Alan dans les yeux, j'attrape sa nuque et l'embrasse à mon tour, passionnément cette fois. Me collant contre le mur, je le tire contre moi. Je n'achève ce baiser que pour reprendre mon souffle, haletant je pose mon front sur son épaule et murmure doucement :

- Tu ne me laisseras pas, n'est-ce pas ? Ne me promets rien, mais dis-le moi simplement.

Je le colle encore un peu plus contre moi, et enfouis ma tête dans son cou pour respirer son odeur. Je ne peux plus me le cacher maintenant, j'ai atrocement envie de lui.

- Non. Jamais. Je ne t'abandonnerais pas Dimitri...

Je ferme les yeux, complètement lové contre lui, je ne veux plus bouger. Je le sens me soulever et me porter jusqu'au canapé. Il se met sur moi, je le laisse faire tandis qu'il m'embrasse. Il me mord la lèvre en passant ses mains dans mes cheveux, je manque de gémir, puis me reprends, je ne veux pas me montrer si pressé, si désespéré. J'essaye de me calmer légèrement Alan se recule alors doucement.

- Allons à ce petit restaurant dont tu m'as parlé d'accord ?

J'écarquille légèrement les yeux, pourquoi s'arrête-t-il maintenant ? Je ne peux pas vraiment sortir maintenant, je ne suis pas en état, haletant et excité, je le trainerai dans une ruelle avant que l'on arrive au restaurant. Je ne le comprends pas, lors de notre première rencontre, il m'a sauté dessus alors que je n'étais pas tout à fait d'accord et à présent, il hésite alors que j'ai autant envie que lui... Bon, la dernière fois, j'ai fini en pleurant, peut-être a-t-il peur que je recommence, mais non, pas cette fois. Je lui souris pour le rassurer et secoue la tête et le ramène près de moi, passant mes jambes autour de sa taille. Je rapproche mon visage de son oreille et murmure :

- J'ai faim d'autre chose maintenant...

Pour appuyer mes dire je me colle un peu plus à lui et l'embrasse en entrouvrant les lèvres et caressant doucement les siennes avec ma langue pour l'inviter à approfondir le baiser. Je veux sentir ses mains sur ma peau, je veux qu'il me fasse l'amour, ça fait si longtemps.

Il prend le contrôle du baiser, presque violemment, je sens son désir monter, tout comme le mien. Il me domine entièrement, je le laisse mener la danse, j'aime ça. Il m'enlace, je me sens si bien, tellement à l'abri entre ses bras, blotti contre lui, je ne remarque qu'il m'a soulevé que quand il se sépare légèrement de moi pour garder son équilibre. Je me retiens de lui embrasser le cou, je n'ai pas vraiment envie de tomber. Il me pose doucement sur le lit et commence à défaire mes vêtements, je frissonne au contact de ses mains sur ma peau. Pourtant, je le sens stressé, il semble presque mal-à-l'aise. Je me relève sur les coudes pour le regarder, il bafouille :

- Di.. dim.. Je veux juste te dire.. c'est..

Je l'encourage d'un sourire, j'attends qu'il me dise ce qui ne va pas sans m'approcher ou le toucher, même si j'en ai fortement envie. Il finit par murmurer :

- C'est la première fois pour moi...

Je suis très surpris, même si j'essaye de ne pas le montrer, mais après tout, il n'a que 18 ans et à cet instant, je le vois bien. Pourtant, il est si sûr de lui, dans son attitude, dans ses paroles, je ne pensais pas qu'il ne l'avait jamais fait. Je souris en me rappelant de ma réaction quand Sylvain m'avait avoué que j'étais son premier amant garçon. Je laisse néanmoins de côté ces souvenirs, pour me redresser et embrasser tendrement Alan avant de déclarer sur ses lèvres :

- Dans ce cas, je vais t'apprendre.

Je m'allonge à nouveau sur le lit en le tirant sur moi, glissant lentement mes mains dans son dos. Je lui sourit toujours et l'embrasse sur la joue pour murmurer de manière sensuelle :

- On m'a dit un jour que mon corps était un excellent guide pour ce genre de chose. Fais-moi tout ce dont tu as envie... et demande-moi ce que tu veux.

Je me souviens alors de ma première fois avec Nathanael, sans douceur et violente, j'avais dû attendre Sylvain pour comprendre à quel point on pouvait éprouver du plaisir avec quelqu'un d'autre. Je ne veux pas qu'Alan se force, je veux qu'il connaisse une première fois digne de lui. Je me recule donc légèrement, puis pose mon front sur le sien pour le regarder dans les yeux plus sérieux.

- On s'arrête si jamais tu te sens mal-à-l'aise ou pas encore prêt.

Sans que j'ai le temps de comprendre, il m'embrasse de manière possesive et me plaque à nouveau contre le matelas. Je pousse un léger râle de plaisir, j'aime que mes petits-amis soient jaloux, Sylvain m'avait fait une remarque à se sujet, mais les dents d'Alan sur la peau de mon cou me font perdre le fil de mes souvenirs et de mes pensées. Je gémis discrètement, ses cheveux me chatouillent la gorge. Il murmure légèrement agacé :

-Dimitri... Ne parle pas d'autres personnes. Et surtout pas d'arrêter..

Je me mord la lèvre, bon sang, qu'il est attirant. Comment j'ai pu résister jusque là ? Il me sourit, se rend-il compte que je ne pourrais plus arrêter moi non-plus si on continue ?

- J'ai vraiment envie de coucher avec toi. Tu ne me forces pas du tout.

Il retourne alors jouer dans mon cou et me fait un long suçon avant de se redresser. J'halète, ma vision et légèrement trouble, je me colle contre lui alors qu'il retombe sur moi.

- J'ai de la chance de t'avoir...

Il me prend tendrement la main, je serre mes doigts entre les siens.

- Moi aussi... Tu ne peux pas savoir...

Il m'a sauvé après tout, il est en train de me permettre de vivre à nouveau. J'étais sur le point d'oublier ce qu'était le tendresse. Son autre main a commencé à parcourir ma peau.

-Dimitri.. Qu'est-ce que je dois faire maintenant.. ?

Je gémis doucement sous ses caresses et l'attire vers moi pour l'embrasser avec urgence. Entre deux baisers je soupire :

- Continue à me caresser... et embrasse-moi...

Je passe ma main libre dans ses cheveux. J'aime cette sensation sous mes doigts. Mon corps se cambre au passage de la main d'Alan, mes jambes entoure encore une fois ses hanches et je me colle encore un peu à lui, avec un soupir de plaisir. Je sépare nos lèvres pour reprendre mon souffle. J'ai envie de plus, mais je veux prendre mon temps. Et je veux qu'Alan en profite au maximum.

- Et moi ? Qu'est-ce que tu veux que je fasse ?

Alan sourit malgré son léger inconfort encore visible, il est adorable, mais quand il se penche à nouveau pour me murmurer à l'oreille, je le trouve aussi atrocement sexy.

- Accroche-toi...

J'obéis, il me soulève doucement pour me poser sur le matelas. Il s'étend à nouveau sur moi pour m'embrasser langoureusement et je lui répond tout aussi passionnément. Alan reprend ses caresses, je recommence à soupirer longuement. Ma respiration s'accélère au fur et mesure qu'il descend. Je passe à nouveau une main dans ses boucles blondes, tandis que l'autre fait de légers va-et-vient sur son dos. Il détache ma ceinture avec hâte, je ris doucement entre ses lèvres quand je l'entends s'écraser par terre, mon pantalon et le sien suivent vite. Il se colle à nouveau à moi pour m'embrasser, mais je décolle légèrement mon torse du sien, tout en jouant avec sa langue, afin de pouvoir ouvrir sa chemise et glisser mes mains contre son torse. Les siennes continuent à descendre pour venir au niveau de mes fesses, qu'il empoigne fermement, je gémis doucement, j'en veux plus, beaucoup plus, mais je dois patienter, je veux prendre mon temps, je veux redécouvrir le plaisir d'avoir un petit-ami qui me fait l'amour. Mes réflexions sont coupées court par les dents d'Alan sur mon cou, je gémis longuement, gémissement qui s'accentue quand mon amant glisse ses mains sous mon boxer. Je le sens relever le visage, il sourit d'une façon le rend encore plus séduisant qu'il ne l'avait été depuis le début. Je m'apprête à le ramener plus haut sur moi pour l'embrasser encore une fois, mais sa langue arrive sur un de mes tétons, je rejette la tête en arrière avec un cri de plaisir. Une de ses mains est en train de taquiner l'autre, tandis que sa bouche s'affaire. Mes gémissements se sont transformés en râle de plaisir, mais cette fois-ci cela ne me suffit vraiment plus. J'ai envie qu'il me pénètre immédiatement, je veux le sentir en moi, quitte à avoir mal, le douleur physique ne me dérange pas du tout, mais je ne dois pas griller les étapes.

- Alan.... At...attends...

Je recule un peu, ses caresses ont eu raison d'une grande partie de mes forces, mais j'arrive à me dégager suffisamment pour atteindre le carton à côté du lit. Je me doute bien que cela doit paraître étrange à Alan, et sûrement l'ennuyer un peu aussi, mais si je ne le fais pas tout de suite, je n'y penserai plus du tout du tout après, et il n'est pas sûr que mon petit-ami y pense. J'enfouis ma main dans la boîte sans précaution et après quelques secondes, j'en sors une boîte de préservatifs. Je me glisse à nouveau sous Alan en posant la boîte près de nous et quémande un baiser. J'ai légèrement repris mes esprits pendant les quelques secondes de distance que nous avons eu. Je regarde mon amant dans les yeux avant de souffler doucement :

- Je te veux en moi...

Tout à coup, je me sens gêné aussi, un peu mal-à-l'aise, cela fait tellement longtemps que je n'ai pas été avec quelqu'un de cette façon... Je prends sa main droite doucement, j'hésite un peu, puis décide d'y aller franc-jeu, je l'amène à mes lèvres et commence à lécher consciencieusement ses doigts. Je n'ose pas le regarder dans les yeux, j'ai l'impression d'apparaître comme un débauché... Je relève finalement lentement le visage et attends la réaction d'Alan.