Prêts pour ta première leçon ? [PV Jude]

Prêt pour ta première leçon ?

Feat : ✘ Jude ✘ Vitali ✘

J'étais en retard au boulot. Mais ce n'était pas voulu. Enfin... Peut-être un peu quand même... Mais qui aurait voulu travailler là-bas, hein ? Moi je ne voulais pas. Absolument pas. Malheureusement, on a pas toujours le choix. J'avais besoin d'argent pour survivre, me nourrir et me loger, et ce n'était pas en refusant tous les postes qu'on me proposait que j'allais y arriver. J'avais pas mal maigri ces temps-ci. Ce n'était pas alarmant au point que je n'ai plus que la peau sur les os, mais j'étais maintenant obligé de porter une ceinture pour que mon pantalon ne se fasse pas la malle en pleine rue. Et j'arrivais à me maintenir seulement grâce à la chasse. Mais j'étais en partie humain, j'avais besoin d'autre chose qu'un maigre lapin tous les 2-3 jours, il me fallait plus de nutriments. Puis... Je préférais nettement la nourriture chaude. Et le poisson. Dans tous les cas, je devais travailler. Et cette fois, j'espérais que j'allais rester plus longtemps dans cette boite de nuit - ce genre d'endroit que je n'avais jamais fréquenté et que je ne connaissais que de nom - qu'à mes autres boulots. Mes espoirs avaient été étouffés dans l’œuf. Grâce à un simple coup d’œil sur mon futur patron. J'étais dans de beaux draps. Je l'avais vu, assis nonchalamment dans son fauteuil, tel un roi sur son trône, ne prenant même pas la peine de me regarder. Ça encore je m'en accommodais. Je préférais même. Mais ce Vitali était le stéréotype même du pervers qui harcelait ses employés. En plus, il avait l'air d'aimer cultiver l'image du russe alcoolique avec son éternel verre de vodka. Je m'étais retenu le plus possible pour avoir mes chances, je ne pouvais pas cracher sur une telle opportunité. Mais j'avais quand même fini par laisser ma vraie nature de grincheux râleur ressortir pour l'envoyer balader, ce qui m'avait valu tous ces échecs dans le monde du travail... Puis vu que je n'allais pas être accepté au final, j'avais laissé tomber le masque pour l'envoyer chier dans les règles. Mais à mon grand étonnement, ce pervers lubrique avait accepté... J'étais dans la merde... J'étais pas gay en plus, je voulais pas me faire draguer par une asperge moi ! Je voulais une belle fille mignonne avec un joli sourire et de gros seins... Avec qui faire plein de trucs quoi...

Du coup, j'allais devoir apprendre le métier. Et d'après mon patron, apprendre à sourire en particulier. Comme si ces poivreaux en avaient quelque chose à faire que je souris. Puis je savais sourire. C'est juste que je ne souriais pas pour un rien. Je ne me pressai pas pour arriver à la boite de nuit malgré mon retard. Si il me virait... Ça serait presque bien. Mais juste presque. J'entrai par la porte des employés et grimpai d'un pas lourd à l'étage, où se trouvait le bureau du démon. Bien sûr, j'avais toujours cette même mine renfrognée. Et si ça lui plaisait pas, tant pis pour lui ! Je toquai à la porte et attendis quelques instants, guettant son autorisation d'entrer puis j'ouvris la porte en soupirant. Pourquoi allais-je ici et pas au comptoir ? Parce qu'il m'avait bien précisé qu'il allait me former lui-même... Youhou... Je levai les yeux vers Vitali Arköff, seulement à moitié surpris par sa tenue très légère et avançai, stoppant à un mètre du bureau. Je le regardai droit dans les yeux, les sourcils froncés, déjà sur la défensive. Oui, il n'avait rien dis, mais je sentais déjà son "Vous êtes viré." venir. Autant m'y préparer mentalement. J'enfouis mes mains dans mes poches d'un mouvement plutôt puéril et renfrogné, les dents serrées.

- ... Excusez-moi d'être en retard... Monsieur... Le dernier mot avait était un peu forcé. J'ai eu une panne de réveil...

Mon excuse bidon ne passerait pas vu l'heure d'ouverture de la boite mais tant pis. Il ne saurait pas que j'avais été en retard à cause de mon manque d'enthousiasme à voir sa tronche. Il le devinerait peut-être, je disais pas. Mais je n'allais pas l'avouer de moi-même.

Prêt pour ta première leçon ?

Feat : ✘ Jude ✘ Vitali ✘

Mon patron se redressa difficilement dans son fauteuil. Il ouvrait rarement les yeux pour parler aux gens, mais il le fit. Et on y voyait plusieurs verres se refléter. Poivreau... Non mais quand je pense que je devais travailler pour ça... Je soupirai intérieurement de dépit. Mon dieu... La voix de Vitali résonna, ferme malgré la cuvée qu'il venait indubitablement de se faire.

- Vous êtes prié, monsieur Sky de ne pas me prendre pour un idiot. La prochaine fois venez à l'heure où je risquerai de me mettre en colère et, il y a de forte chance pour que vous n'appréciez pas.

Je m'empêchai de grogner un "Et vous, vous trouvez ça normal de boire au travail ?" et me contentai de ruminer intérieurement. C'était l'hôpital qui se foutait de la charité là... Et il allait me faire quoi ? Tituber lourdement en m'insultant d'une voix pâteuse tout en brandissant une bouteille de vin ? Pfuh ! Gardant son air sérieux, mon patron m'invita à prendre une chaise, ce que je fis avec beaucoup de mauvaise volonté, en faisant bien racler les pieds sur le sol et en m'asseyant tout juste sur le bord, prêt à repartir à la moindre occasion. Je le voyais lire tranquillement un dossier. Si il pouvait bouffer son papier et s'étouffer avec ce serait aussi bien... Soupirant, il releva ses yeux... Fermés sur moi. Je ne pris pas la peine de sourire hypocritement.

- Bien. Si je vous ai fait venir à mon bureau pour commencer votre formation c'est que vous semblez avoir quelque souci avec la bonne humeur et les relations humaines. Sourire ne fait de mal à personne et les clients aiment être servis par des gens agréables... Alors faites un effort et montre moi un petit sourire.

Je haussai un sourcil dédaigneux, croisant les bras doucement. Il en voulait de la bonne humeur, hein ? Bah il allait être servi... Si il croyait que parce qu'il s'était amusé à me torturer de questions déplacée pendant notre entretien j'allais lui obéir au doigt et à l’œil, il se fourrait le doigt dans le cul profondément. Certes, mon comportement n'était pas le plus idéal pour garder un job, mais je n'y pouvais rien. Je me braquais lorsqu'on me donnait un ordre ou qu'on faisait du sarcasme avec moi. Et cet homme avait l'air particulièrement doué pour ces deux choses. Surtout qu'il avait l'air de me prendre pour un gamin. Oui, je n'étais pas la personne la plus mature du monde... Mais je n'acceptais pas qu'un espèce d'alcoolique débile doublé d'un pervers névrosé me traite comme un gosse.

J'allais répondre lorsque je vis son geste. Il se léchait les lèvres avec gourmandise. Bizarrement, je me sentais petite proie faible devant son regard. Je grognai en me redressant. Non ! Je n'étais pas une proie... J'étais un puma, et je n'allais pas me faire bouffer par un putain de gay... Car oui, même puceau, je le captais bien son regard lubrique. C'était le même que tous ces connards fixaient les jolies filles avec qui j'aurais bien voulu sortir un jour... Génial, c'était mon pire cauchemar... Et bien, ça ne pouvait qu'empirer alors. Fronçant les sourcils d'un air énervé je levai mes deux majeurs dans sa direction, sans lui offrir la satisfaction de sourire, même si j'avais envie de le narguer. Je lui jetai un regard blasé.

- Ça vous va comme sourire, Monsieur ? Ou peut-être ne suis-je pas assez poli... Désolé, malheureusement je n'ai que deux mains, je ne peux pas faire plus.

Oui, je faisais deux doigts d'honneur à mon patron tout en le vouvoyant et en l'appelant monsieur. Mais même si je n'étais pas poli, c'était toujours mon patron, et c'était un réflexe pour moi de le vouvoyer. Je ne lui lécherais jamais les pieds, je serais le pire des employés, mais je respecterais toujours la règle du vouvoiement. De plus, je trouvais les insultes accompagnées d'un "vous" plus percutantes... Et si il voulait me virer maintenant ? Qu'il le fasse ! Ouais, une partie de moi me disait de retirer ça tout de suite et de m'excuser au lieu de faire le Kéké parce que j'étais dans la merde si je me faisais virer. Mais hors de question. J'avais ma fierté. Jamais je ne m'abaisserais devant un gay bourré qui cherchait à me sauter.